Cupidon et le pétard mouillé
En début de semaine, l’état de la Floride annonçait que, pour prendre le volant d’un véhicule automobile, un conducteur dont le lieu de résidence est situé à l’extérieur des États-Unis devait avoir en sa possession un permis de conduire international en plus du permis original émis par son pays d’origine. Pis encore, cette modification à la loi était en vigueur depuis le 1er janvier 2013.
Le temps de le dire, cette bombe fit le tour des médias du monde entier. Le téléphone du service des Communications de la FQCC s’enflamma. Parmi les appels, plusieurs provenaient de membres inquiets, déjà en Floride, se demandant bien comment ils pourraient revenir au pays en sécurité, sans être dans l’illégalité.
On peut comprendre leur embarras, puisque le permis de conduire international ne peut s’obtenir que dans le pays ou l’état qui a émis le permis original. Comment revenir au Québec si je ne peux conduire mon véhicule? Tel était leur dilemme. Paniqués, certains caravaniers voyaient leur paradis d’hiver se transformer en prison.
La suite, vous la savez. La Floride, ayant appris que cette exigence violait certaines dispositions de traités internationaux auquel les États-Unis avaient adhéré, a dû faire marche arrière et suspendre l’application de la disposition contreversée. OUF!
L’évocation de traités internationaux bafoués a permis à la Floride de s’enlever la grosse épine qu’elle s’était plantée dans le pied. De partout dans le monde, les agences de voyage, les gouvernements avaient réagi fortement à cette mesure.
Invoquer que le travail des policiers puisse être affecté au point de mettre leur sécurité en péril pour justifier l’obligation du permis de conduire international illustre bien combien, depuis septembre 2000, la hantise de menaces venant de partout et de nulle part, obsède les autorités du pays de l’oncle Sam (serait-il plus juste maintenant de dire «matante sam»).
L’agitation et l’affolement créés par l’annonce de la Floride a suscité plusieurs débordements, tant du côté des forums (on y est pourtant habitués) que des médias eux-mêmes. Ceux qui doutaient encore des dérives que l’information en temps réel peut amener en ont eu une autre preuve évidente.
Ainsi, sur la toile, on pouvait lire des commentaires aussi gros que:
le CAA est de mèche avec le gouvernement pour augmenter ses revenus avec cette mesure;
la SAAQ a donné le mandat exclusif au CAA d’émettre un permis de conduire international;
le permis de conduire des Québécois devrait être rédigé en anglais ou, à tout le moins dans les deux langues canadiennes officielles…
Du côté des médias, ça ne volait guère plus haut. Un réseau de télévision présent d’un océan à l’autre annonçait que le Canada allait requérir une exemption à la nouvelle obligation décrétée par la Floride car, de toute façon, les permis de conduire étaient déjà rédigé en anglais. Quelle belle connaissance de la réalité du «plussse» beau pays du monde.
Heureusement, la Floride est revenue sur sa position et a décrété un moratoire dans l’application de la disposition contreversée. Pour éteindre définitivement le feu, en fin de journée, le 14 février, le Department of Highway Safety and Motor Vehicules publiait un communiqué affirmant que la Floride aimait les touristes et qu’elle allait continuer à les accueillir avec empressement et chaleur, une déclaration rappelant les derniers jours du référendum de 1995.
Dans le cas de la Floride toutefois, cette finale digne d’Hollywood ne pouvait tomber à un meilleur moment: la flèche de Cupidon transperçant le coeur de la belle orange, le jour même de la Saint-Valentin.
En terminant, je tiens à féliciter le CAA d’avoir accepté de rembourser ceux qui, sur la foi des nouvelles, s’étaient précipités pour procurer un permis de conduire international. Rien n’obligeait cet organisme à poser un geste si généreux.
La question du permis de conduire réglée, la semaine prochaine, je parlerai de ces nouveaux véhicules qui s’en viennent.
Règlé pour combien de temps???? Pour les années futures, je ne prendrai aucune chance, j’aurai avant de partir mon permis international.
Bravo pour la CAA. Beau geste.
Et merci d’être intervenu aussi sur le forum. Vous savez combien votre avis offre de la crédibilité à toute information pour laquelle, autrement, j’aurais pu croire à une arnaque ou à tout le moins, une fausse nouvelle.
On pourra toujours aller au Texas qui est plus accueillant! Lors d’un accident il y a deux ans, aucun problème avec mon permis – qui est bilingue.
En passant, il y a un terrain qui m’intéressait à Bonita Springs en Floride. Pour réserver, on doit soumettre une demande de vérification pour dossier criminel et pour une enquête de crédit, au coût de 85 $ plus certificat de marriage car ma douce a gardé son nom, le tout accompagné d’une signature notariée!!!! J’ai envoyé un courriel à la gérante lui signalant qu’on ne pouvait traverser la frontière si on avait un dossier criminel et que comme on paiyait entièrement la saison au 1er octobre, l’enquête de crédit était superflue. Elle a daigné me répondre: « C’est notre procédure, pas d’exception ».
Et bien on va aller ailleurs!
merci M Laquerre pour votre implication dans ce dossier. A suivre mais aucun permis international pour moi à moins que la situation change……..un permis bilingue comme au Nouveau-Brunswick…..
Un peu plus et on pourrait croire à un poisson d’avril….
Il y a tellement de latinos en Floride que même avec un permis de conduire écrit en anglais, je demanderais un permis international.
Je pense même que l’espagnol est maintenant la langue »officielle » en Floride…
:-)))))))))))))))