Court ou long, c’est selon
Vendredi après-midi, nous rentrions à la maison après ce que je pourrais qualifier de courte — longue escapade. Courte, parce que n’ayant duré au total que 17 jours, mais longue, lorsque j’additionne les kilomètres parcourus.
Au total, 8 750 kilomètres, soit plus de 500 par jour, voilà ce qui s’appelle manger de l’asphalte. D’ailleurs, même après m’être brossé trois fois par jour, je suis à peu près certain qu’il doit me rester un peu de goudron entre les dents. Partis de Longueuil, nous avons roulé jusqu’en Saskatchewan puis bifurqué vers le sud pour traverser les Dakotas et une partie de l’Iowa avant d’obliquer vers le nord et passer la frontière à Port Huron, MI — Sarnia, ON.
Ce voyage insensé m’a confirmé que, peu importe notre âge, il est difficile de changer des habitudes acquises dans la vingtaine. Plutôt que d’approfondir chacune des régions visitées, chaque fois que nous en découvrons une nouvelle, nous préférons en faire un survol rapide, histoire de nous en faire une idée générale et de pouvoir la classer dans la catégorie à revenir ou à oublier.
Je l’avais annoncé, l’objectif de ce voyage comportait deux étapes précises, deux visites d’usines de véhicules récréatifs en préparation d’une série d’articles sur la façon dont les VR sont construits. Entre ces visites, un nombre de jours indéterminé qui serait meublé au gré de notre fantaisie. N’ayant jamais été dans les Dakotas, nous avions envisagé ces deux états comme un tampon entre les visites d’usines placées au début et la fin du voyage.
Au départ, nous n’avions pas de calendrier précis, tout au plus une plage temporelle, de 12 à 36 jours, insérée entre les visites industrielles. Une chose était sûre, la première visite d’usine serait expédiée rapidement pour nous permettre d’entrer dans la période touristique extensible du voyage tandis que la seconde visite serait décalée à la fin. En théorie, ce plan fut respecté, malgré une zone touristique plus comprimée que prévu.
En arrivant au Dakota du Nord, nous avons compris que dans cet état d’agriculture et de champs de pétroles, les habitants se faisaient rares. Des routes toutes droites qui n’en finissaient pas de s’allonger sur un terrain plat à perte de vue. Il n’était pas rare de rouler deux ou trois cents kilomètres sans rencontrer une seule station de service. Quel autre choix alors que de rouler ? Ce que nous avons fait. Il en fut de même pour le Dakota du Sud. Après quelques jours de ce régime, la pensée de revenir à la maison et de retrouver un peu de notre routine habituelle nous apparut désirable. Vous savez le reste.
N’allez pas croire que nous ne retenons rien d’agréable de notre périple. Comme le souvenir du troupeau de bison qui nous força à nous arrêter à l’entrée nord du Theodore Roosevelt National Park. Ils étaient bien entre 60 et 80, à tondre la pelouse, libres et en toute quiétude, à la façon de leurs ancêtres, il y a deux cents ans.
Ce parc national est très peu fréquenté, tellement que, même si nous étions le 3 juillet, veille de la Fête nationale de nos voisins, plusieurs emplacements de camping étaient encore disponibles en fin d’après-midi. Il faut dire que ce camping n’offre aucun des services auxquels on s’attend habituellement, mais quelle tranquillité !
Pour donner un peu de couleur à notre voyage et suppléer au manque d’attractions, Michelle et moi avons décidé de lui donner un thème. Comme nous étions en plein sur la route qu’avait suivie l’expédition Lewis et Clark, quoi de mieux que d’approfondir notre connaissance d’une aventure nous passionnant tous les deux.
La semaine prochaine, je reviendrai sur la suite touristique de ce voyage et vous indiquerai quelques lieux que nous avons particulièrement aimés.
1- je ne voyage absolument plus comme à 20 ans. Au contraire: je roule moins moins et approndis-rayonne autour d’un « camp de base »
2- Dakota du sud: je retournerais demain matin au Custer State park.
Commenceriez-vous à être blasé des voyages? Faire tout ce kilométrage pour aimer seulement le troupeau de bisons… Vous nous avez quand même pas dit quels sont les deux usines visitées? J’imagine que vous avez visité les usines Winnebago à Forest City en Iowa, c’est quasiment un incontournable.
Réal,
Mon objectif de voyage concernait la préparation d’une série d’articles que je prépare sur la fabrication des différents types de VR, classes A, B, B+ et C. Les deux usines visitées furent donc celle de Pleasure Way, à Saskatoon, SK, pour le classe B Plateau XL et celle de Forest River, à Elkart, IN, pour le classe C Forester