Depuis que nous avons quitté le Québec, samedi dernier, le mercure ne cesse de rougir. Soleil, humidité et chaleur semblent décidés à nous accompagner dans notre périple. Ainsi, cet après-midi, le thermomètre affichait 37º, à l’ombre. Juste le regarder suffisait à me faire suer. Inutile de préciser que la première chose que nous avons faite en arrivant au camping fut de se jeter dans la piscine. Mais avant de brûler des étapes, commençons par la matinée.
Ce matin, aussi tôt que 8 h 45, nous prenions le petit déjeuner avec Cheryll Wagner, directrice du tourisme pour la ville de Staunton, VA. Voilà un des grands avantages de ce que, dans le jargon du métier, nous appelons voyage de presse. Tout au long du trajet, des ressources officielles ne demandent pas mieux que de nous proposer des endroits correspondant à nos objectifs de voyage.
Chaque fois que je rencontre une de ces personnes, je commence toujours par lui présenter notre magazine et surtout lui décrire la clientèle à qui il s’adresse. Cette façon de faire permet d’ajuster le tir ( Grrr ! je commence à adopter un langage militariste) sur des lieux et des activités intéressant notre lectorat cible (et de deux, mon général ! ): les caravaniers. Selon moi, cet angle d’attaque (je crois que je suis prêt pour rejoindre les forces !) est fondamental. Il permet à Camping Caravaning, même dans ses articles portant sur des destinations, d’être différent d’un simple magazine touristique. Voilà pourquoi, je crois, nos lecteurs se reconnaissent dans nos pages. Fin du message philosophique. Je reprends la route.
Après le petit déjeuner, nous avons consacré le reste de la matinée à explorer la ville de Staunton. Par où commencer, pourquoi pas monter à bord du trolley bus qui, à longueur de journée, décrit une boucle qui encercle et traverse le centre-ville? Ce moyen facile et gratuit permet, en quelques minutes, de se faire une juste idée des lieux. On peut y monter en de nombreux endroits indiqués le long des rues. Mieux encore, le conducteur, homme d’une grande affabilité, se fait un plaisir d’accommoder ses passagers en les faisant monter ou descendre là où ils le désirent.
Un tour complet ne prend que trente minutes. S’en passer serait ridicule, d’autant plus que la plupart des rues du centre-ville sont à sens unique et plutôt étroites. On peut donc ainsi laisser à quelqu’un d’autre le stress de conduire et profiter pleinement de la ballade.
Staunton est une ville vivante, artistique et créatrice. La veille, nous avions constaté que plusieurs bars, cafés et restaurants présentaient des musiciens en direct. Ce matin, nous allions nous orienter vers les boutiques et les galeries. Michelle n’attendait que ça, alors…
En fait, nous en avons visité seulement deux, tellement nous nous y somme attardés. La première nommée Sun Spots, propose de nombreux articles en verre, en cuivre et aussi de magnifique bijoux pour dames (vous comprenez ce que je veux dire, j’en suis convaincu). Dans l’atelier, à l’arrière de la boutique, on peut voir les artisans en train de matérialiser leurs créations, de battre le métal ou de souffler le verre. Fort intéressant de les voir à l’oeuvre.
La seconde boutique que nous avons visitée porte le nom de WYSIWYG. Cet acronyme signifie « what you see is what you get ». Dans les années 80, cette expression était amplement utilisée par les fanatiques de Macintosh pour témoigner de la simplicité du système d’exploitation des Macs. Pas étonnant qu’elle m’ait attiré. Ce que l’on y trouve sont des objets tout simples dans leur fonction, mais très artistiquement conçus par des artisans locaux. Des plats, des lampes, des cadres et beaucoup d’autres choses ayant comme dénominateur commun, une utilité fonctionnelle. Pas de grands dangers dans cette boutique, car notre véhicule récréatif est trop petit.
Puis, nous nous sommes dirigés vers le Blue Ridge Parkway. Après tout, ce trajet constitue la raison d’être de ce voyage. Premier constat, la vitesse maximale autorisée est fixée à 72 km/h. Je dis bien vitesse maximale et non vitesse de croisière. Cette dernière est nettement inférieure.
Un peu comme la route précédente, le Skyline Drive, le Blue Ridge n’est que courbes, montées et descentes. Je tiens à rassurer ceux qui pourraient en déduire qu’elle est hasardeuse, voire dangereuse. En aucun endroit cette route ne pose de difficultés. Interdite à toute circulation commerciale, elle est pratiquement déserte, un peu à la façon de la Natchez Trace, mais avec des côtes et plus de courbes.
À l’occasion, nous avons croisé quelques autocaravanes de gros gabarit remorquant un youyou. Cependant, le type de véhicule que nous avons le plus rencontré, ce furent des motos. Chaque fois, à tour de rôle, Michelle ou moi, évoquions le plaisir que nous avions eu à chevaucher nos scooters 400 cc sur des routes semblables.
Que dire de plus de cette route au pavage impeccable ? On y grimpe à près de 1 000 mètres, mais les montées comme les descentes sont faciles. En certaines occasions, nous roulons vraiment sur le faîte des montagnes avec une vue sur les vallées de chaque côté de la route. Contrairement aux routes escarpées que l’on trouve en Arizona, Utah, Colorado ou en Californie, ici les précipices à un mètre de la route sont inexistants. Cela rend la conduite beaucoup plus relaxante. Comme le Skyline Drive, de nombreux points d’observations permettent aux visiteurs d’admirer le paysage, de casser la croute sur les tables à pique-nique ou d’aller marcher dans des sentiers aménagés.
Attention cependant, il vaut mieux s’assurer que le réservoir de son véhicule contient suffisamment de carburant, car des stations-service, point. De plus, comme il s’agit d’une à accès (et sorties) très limités, vaut mieux être prévoyant. Au Mile 56, un camping sans service, mais avec un point d’eau et une station de vidange, invite à s’arrêter. Même les plus grosses autocaravanes peuvent le faire puisque l’on y trouve bon nombre d’emplacements à entrée directe. Pour y passer une nuit, il en coûte 16 $, beauté sauvage du paysage incluse.
Demain, une autre région à proximité du Blue Ridge Parkway, celle de Lexington, petite ville de seulement 7 000 âmes, mais oh combien dynamique !
Merci, chef! Oui chef!