Chronique d’un retour
Mardi matin, à Port Orange, alors que la chaleur, combinée au taux d’humidité, faisait suinter toutes mes cellules épidermiques, avec l’aide de Michelle, je terminais avec avec peine et misère les vérifications d’avant départ. J’avoue que le retour au pays m’inspirait quelques inquiétudes.
Comment allait se comporter mon bras fracturé pendant de longues heures au volant ? Quels seraient les conditions routières et le débit de la circulation ? À défaut de pouvoir répondre à toutes ces questions, nous avions pris comme résolution d’ajuster la durée du retour en fonction des signaux que m’enverrait mon corps.
En Floride, la I-95, malgré son achalandage habituel, se fit sans encombre ni bouchons. Quand se présenta la voie de contournement de Jacksonville, la I-295, je pris le risque de garder le même cap et de traverser la ville. Il faut dire que les modifications apportées à la I-95 ces dernières années ont grandement amélioré la fluidité de la circulation sur ce segment de l’autoroute.
Traverser la Georgie fut également une partie de plaisir, d’autant plus que la réfection de la I-95 maintenant complétée a rendu cette route lisse comme un ruban de soie. À l’occasion, cachée derrière un bosquet, une voiture de « state troopers » attendait patiemment le passage d’un amateur de vitesse excessive, mais aucun barrage pour piéger les Québécois au permis de conduire rédigé en français. Une fois de plus, les crieurs au loup s’étaient agités pour rien.
Pour cette première journée, nous avions envisagé la possibilité, à la suggestion d’un ami, de nous arrêter sur un petit terrain de camping, situé en bordure de l’autoroute, juste après la traversée du lac Marion, en Caroline du Sud. 550 kilomètres nous avait semblé une distance raisonnable pour une première journée.
Toutefois, la facilité avec laquelle nous avions roulé m’incita à continuer une centaine de kilomètres plus loin, jusqu’à Florence. Fidèle à nos habitudes, Michelle dénicha un Walmart hospitalier non loin de la I-95. En nous y rendant, nous passâmes devant un centre commercial au vaste stationnement où se trouvait, par hasard, un de nos restaurants préférés. Fini pour le Walmart ce soir, trancha mon estomac. En prenant place à table, je demandai à la serveuse si nous pouvions utiliser le fond de son stationnement pour la nuit. Une réponse positive très rapide, trop même, me poussa à lui demander de vérifier ses dires auprès du gérant qui endossa les propos de son employée. Parfait, apportez-nous une bouteille de vin.
Mercredi matin, nouveau départ, aux alentours de 8 h, toujours en direction nord. Rendus à Richmond VA, après un trajet des plus tranquilles en Caroline du Nord, nous quittons la I-95 pour la I-64 jusqu’à la I-81 de façon à éviter les turbulences de Washington et de Baltimore et conserver un rythme de ballade du dimanche. Peu importe l’ajout d’une centaine de kilomètres, cela vaut mieux qu’une route plus courte, mais combien plus stressante. De plus, l’argent sauvé par les nombreux péages de I-95 évités amortira facilement le surplus de carburant brulé par le moteur. La journée se termine au Walmart de Staunton, au stationnement facile d’accès et très calme la nuit venue.
Jeudi matin, réveil frisquet puisque le thermomètre affiche un timide 2º. Un petit coup de chauffage, un espresso et une rôtie ont tôt fait de nous réchauffer. Ambition de la journée, parcourir 717 kilomètres pour rejoindre Oneonta, NY, ou nous attend un autre Walmart. Familiers des lieux, les affiches indiquant « no overnight camping » ne nous impressionnent guère. Toutefois, par mesure de prudence comme à chaque fois, je me rends à l’intérieur pour m’assurer que je ne serai pas dérangé durant la nuit.
Bob, un homme dans la soixantaine et probablement un employé de longue date tellement il adhère à la philosophie d’accueil de la maison, m’explique combien les Walmart sont hospitaliers envers les caravaniers de passage. Lorsque je lui souligne la présence d’écriteaux disant le contraire, en haussant les épaules, il m’invite à les ignorer et à me stationner sur le pourtour du stationnement. J’en déduis donc que les pancartes ne visent que les allées au centre du stationnement. Parfait pour moi !
Jeudi, à peine 400 km nous séparent de Longueuil, où nous arrivons vers 14 h après un voyage de trois jours et demi. À Saint-Bernard-de-Lacolle, la file d’attente est si minime que dix minutes plus tard, nous voici revenus au Québec frileux et rouge, comme le dit si bien mon copain Marcoux de Saint-Simon.
Rouler durant des heures laisse beaucoup de temps, pour penser, rêvasser ou observer ce qui défile autour de nous. Personnellement, j’aime bien remarquer les plaques d’immatriculation des voitures qui me dépassent et, à 90 km/h, elles sont nombreuses. Bien que plusieurs VR conduits par des Québécois empruntent ce trajet, cette année se sont plutôt le nombre d’autos portant la plaque de chez-nous qui ont surtout retenu mon attention.
Sans exagérer, tant en Floride que dans les autres états du sud, il ne se passait pas deux minutes sans que je ne sois doublé par un automobiliste québécois. En tant que caravanier, on a souvent tendance à penser que les gens qui vont à la chaleur pour les mois d’hiver le font en véhicules récréatifs. Malgré notre nombre, nous ne constituons vraiment pas la majorité des « snowbirds », du moins si je fie à ce que j’ai vu sur le chemin du retour.
On est bien tous pareils. Ça fait deux semaines que je suis revenue et je regarde encore les plaques d’immatriculation! Je suis surprise pendant un huitième de seconde de voir qu’elles proviennent toutes de la même province!
Bon retour.
Bienvenue chez vous Paul !
Bonne performance !
Maintenant ,place à la suite des choses.
Du repos,de la physio,finalisation de la vente du Pusher,et prise de possession du bijou.
Prenez grand soin de Madame ,retour d’ascenseur !
Conduite d’une seule main? (Ou presque…?)
Bravo pour l’exploit!
Bonjour monsieur Laquerre. Quel est le nom du restaurant où vous avez pu passer la nuit dans son stationnement, si ce n’est pas indiscret?
Rebienvenue au Québec et faites attention à votre gentille infirmière.
Bye
Hum… je gage sur « Olive Garden ».
J’espère que ce n’Est pas ça. Ce sont des restos de pâtes, et nous avons tous les 2 un problème de diabète, donc pas trop de pâtes à cause des glucides.
Et c’aurait été plaisant d’avoir un resto où nous aurions soupé. tranquilles pour ensuite aller finir la soirée dans le vr.
Gilles,
Il s’agissait d’un Longhorn Steak House
Nous aussi sommes arretés au Wally de Staunton, vue exceptionnelle sur les montagnes. Et effectivement tres tranquille
Bon retour! En effet, nous connaissons de plus en plus de gens qui laissent le VR au Québec et achètent ou louent une maison de parc en Floride; c’est plus économique si vous aimez demeurer longtemps dans un même endroit. Ce n’est pas pour nous car nous aimons visiter plusieurs endroits différents et, surtout, nous aimons « être dans nos choses ».
Bonjour et bon retour! Première virée en Floride le 20 mars 2014 avec notre VR d’un an. A la lecture d’un de vos articles, nous avons suivi à la lettre votre itinéraire et quel Bonheur pour les 2 neophytes que nous étions. Merci, merci à vous! vous avez été notre source de reference Durant ce voyage. Il nous reste a apprivoiser le « boondocking » dans les Walmart du pays afin d’économiser $$. Le fait d’avoir voyager avec un parent plus agé et notre source d’insécurité d’arrêter dans un stationnement nous ont empêcher d’essayer ce mode d’arrêt, à la prochaine, nous espérons. Cet été nous visiterons le Québec. Merci à vous et salutations à votre épouse.
Bien contente de savoir ça pour le WM de Oneonta car l’automne dernier en m’y rendant et voyant ce panneau d’interdiction, je me suis rendue au seul camping encore ouvert mais aucun accès aux toilettes et douches car tout était prêt pour l’hiver et ce à $40/nuit, comptant….du vrai vol…et la dame qui dit que si elle voit des motorisés au WM, elle appelle la police pour les déloger…tout ça pour faire peur aux gens…beurk…