Chronique de voyage 2
Les États-Unis sont le pays de la démesure, de l’exagération. En ce sens, ils ont le président qu’ils méritent. Deux exemples que l’on ne pourrait jamais voir chez nous. Le premier s’adresse aux personnes dont l’appétit est gargantuesque.
Avant même que l’on n’ait quitté l’Arkansas, des panneaux publicitaires annoncent une brasserie d’Amarillo, alors qu’il reste encore 300 km à parcourir. Jusqu’à maintenant, les habitués de la Floride diront qu’il n’y a rien de bien nouveau. Pedro, de South of the Border, entre les deux Carolines, nous a habitué à ce style de marketing. Les panneaux annoncent une brasserie que je ne nommerai pas, mais qui offre à sa clientèle un steak gratuit de 72 onces (2,04 kg ou 4,5 livres). La première fois que l’on aperçoit une de ces annonces sur le bord de la I-40, on réagit avec étonnement, croyant avoir mal lu. Il faut facilement attendre trois ou quatre autres annonces du genre pour en arriver à se faire à l’idée. Alors la discussion s’engage pour comprendre et trouver où est l’attrape.
Au fur et à mesure que l’on progresse vers l’ouest, on se concentre de plus en plus sur le message. Finalement, on se rend compte que sous l’offre d’un steak monstrueux, de petits caractères précisent la condition requise pour bénéficier de ce spécial. Des caractères à peine lisibles si l’on roule à la vitesse légale précisent en effet que le steak doit être entièrement mangé en moins de 60 minutes. En plus d’avaler 18 fois la portion suggérée comme normale par les diététistes, il faut le faire en un temps chronométré. Bon appétit !
Le second exemple nous vient du gouvernement qui, sur la même autoroute, annonce en banlieue d’Albuquerque, NM, des travaux de réfection de la chaussée. Pour mieux renseigner la population, une pancarte précise que le budget alloué est de 2 424 084 $ et 30 cents. Avec un tel degré de précision, il doit être difficile de justifier un dépassement de budget. Notre gouvernement aurait sans doute intérêt à s’inspirer de la façon de calculer propre à nos voisins. Mais, revenons maintenant à des choses moins loufoques.
Cette semaine, en plus de relaxer, nous avons effectué quatre visites. Évidemment, notre premier arrêt fut Albuquerque, la plus grosse ville de l’état. Dans cette ville disparate, à l’image de plusieurs autres de l’ouest des États-Unis, il existe un quartier nommé Old Town. Il s’agit d’un quadrilatère où l’on a reproduit des habitations de style Adobe évoquant le passé. Des marchands y offrent des breloques bon marché et de souvenirs de toutes sortes dans un esprit qui n’est pas sans rappeler les villes mexicaines à la frontière sud des États-Unis. Le seul point digne de mention est le musée d’histoire naturelle et des sciences où l’on peut admirer des reconstitutions grandeur nature d’animaux préhistoriques. Une petite salle dont les portes évoquent un ascenseur fait remonter le temps presque aux origines de notre planète dans un style rappelant celui des parcs d’attractions de Kissimmee en Floride.
Le lendemain, nous nous sommes rendus à Santa Fe, capitale de l’état, à environ 130 km au nord de notre terrain de camping. Plutôt que rouler sur la I-40 et la I-25, nous avons préféré la route 14, appelée la Turquoise Trail, très peu achalandée, mais oh combien pittoresque. Santa Fe vaut vraiment le détour. Là aussi, des habitations Adobe rappellent les Pueblos, mais avec une qualité et une propreté nettement supérieures à ce que nous avions observé à Albuquerque. Les boutiques, pourtant nombreuses, offrent de très belles choses, dont plusieurs créations originales faites par des designers et des artistes locaux.
Notre troisième visite fut le Bandelier National Monument. Il s’agit d’un site où un archéologue suisse, nommé Bandelier, entreprit des recherches sur les habitations de style troglodytes (creusées dans la falaise des rochers) des Pueblos. Compte tenu de la distance à parcourir pour s’y rendre, Michelle et moi étions d’accord que le parc national de Mesa Verde au sud de l’état du Colorado en offre beaucoup plus sur le même thème.
Le dernier lieu où nous nous sommes rendus fut la ville de Taos. La seule raison nous y ayant amenés fut pour visiter la maison de Kit Carson devenue aujourd’hui un musée consacré à cet homme. Fin 50 et début des années 60, Michelle raffolait d’une série télévisée évoquant les aventures de ce personnage célèbre. Au-delà de ces aventures romancées, Carson fut un personnage important dans le développement de l’Ouest. Cet homme de petite taille côtoya autant les Indiens que John Charles Fremont ou des coureurs de bois québécois comme Antoine Robidoux, au poste de traite de Fort Uintah aussi nommé Fort Robidoux, en Utah.
Hier, samedi, nous avons quitté le Nouveau-Mexique pour rouler vers le nord de l’Arizona, à Page plus précisément, un village tout près de Lake Powell, du Antelope National Monument et ses magnifiques rochers et de Glen Canyon. Une longue ballade marquée par des vents de travers de 50 kmh et des rafales atteignant 80.
Nous revenons également de ce magnifique endroit ou devrais-je dire de ces magnifiques endroits du NM. Albuquerque où nous avons séjourner 5 nuits et Santa Fe que nous avons visiter pour la deuxième fois en passant par la Turquoise Trail. D’ailleurs par cette route nous nous sommes rendu au sommet Sandia Crest et avons arrêté dans une petite ville fantôme devenue artistique, super ce coin. Tout comme vous nous avons adoré Santa Fe, on y est vraiment dans un autre monde.
Bonne continuation…
Et que dire de la petite ville voisine de Médullaire !
Mesilla
Le Big Texan d’Amarillo, après avoir vu et senti je ne sais combien de parcs d’engraissement de bovins, nous avons été incapable de s’y arrêter!