Chronique de voyage 1
4 000 kilomètres, voilà la distance parcourue depuis notre départ de Longueuil, dimanche dernier. J’entends déjà la critique d’une « connaissance » disant que Michelle et moi ne savons pas voyager. Je me fous d’un tel jugement. Notre objectif étant de consacrer notre temps au nord-ouest des États-Unis, pour l’atteindre il faut d’abord se rendre là où le trajet peut commencer.
En quittant le Québec, nous avons traversé la frontière aux Mille-Îles pour nous diriger vers la I-90. La température se maintenait dans 6-7 ºC et un fort vent de trois quarts avant nous y attendait. En ce qui concerne la consommation de carburant, cette première journée ne fut pas la plus performante avec seulement 12,4 l/100. Cela m’a rappelé que deux ans plus tôt, à bord d’un Promaster, je n’avais pu faire mieux que 16,5 sur le même trajet. Pourtant, à la fin de ce périple jusqu’en Floride, ma moyenne s’était stabilisée à 13,65 l/100. Sans doute les nombreux vallons associés à des vents poussés par les Grands Lacs avaient-ils pesé lourd pour justifier un si piètre résultat.
J’ai souvent noté que des vallons nombreux, mais peu accentués s’avéraient plus néfastes sur la consommation de carburant que des montées franches suivies de descentes prolongées. Un phénomène qui semble accentué lorsque l’on conduit un véhicule équipé d’un régulateur de vitesse intelligent.
Alors que ceux de première génération régulaient seulement la vitesse supérieure, les nouveaux agissent aussi dans les descentes pour maintenir une constante. Ce faisant, ils nous empêchent de prendre un élan qui atténuerait l’impact de la remontée venant après la descente. En maintenant une vitesse toujours constante, ce régulateur force souvent la boîte de vitesse à passer à un rapport inférieur pour maintenir sa puissance dans une pente ascendante.
Après avoir dormi dans une halte routière à Angola, NY, le premier soir, nous passâmes la seconde nuit dans le stationnement d’un Craker Barrel à Cincinnati. Par la suite, nous sommes arrêtés pour deux autres nuitées au Two Rivers Campground à Nashville, histoire de se donner le temps de véritablement prendre possession de notre Alto, sans air conditionné.
Je dois dire que nous avons hésité à choisir entre deux ou trois jours à Nashville. La troisième journée aurait alors été consacré à une visite au centre commercial Opry Mills. Après avoir rejeté cette possibilité, un courriel de mon ami Roger Laroche nous fit prendre conscience combien notre décision avait été inspirée. Il nous apprit en effet que le jour prévu pour aller au Opry Mills, une fusillade avec mort d’homme avait eu lieu dans ce centre commercial. Qui sait, si nous y étions allés, un de nos noms pourrait aujourd’hui se retrouver dans la rubrique nécrologique. Pfiou !
Après avoir quitté Nashville, nous nous sommes engagés sur la I-40 en direction d’Albuquerque, NM. Pour ce faire nous avons quitté le Tennessee peu après Memphis (tant pis pour Elvis) et traversé l’Arkansas vers l’ouest. Comme on m’avait prévenu, cet état est un peu comme le nord de l’Ontario, un parcours obligé à cette différence près que les épinettes sont remplacées par des feuillus. Nouvelle nuit passée au Cracker Barrel de Conway, une cinquantaine de kilomètres après la capitale Little Rock. À cause de son haut taux de criminalité, cette ville fut vite traversée sans qu’on s’y arrête. Plusieurs gangs de rue s’y disputent en effet les différents quartiers pour le trafic de la drogue.
Puis, vint l’Okahoma, un état monotone à vocation agricole où les pâturages se partagent le territoire avec la culture des céréales. À traverser sans plus. En fin de journée, vendredi, le Walmart de la ville de Elk nous procura un havre des plus tranquilles. D’ailleurs, nous étions environ six ou sept caravanes à profiter de son hospitalité gratuite.
Samedi, la journée débuta tôt, notre objectif était de nous rendre en banlieue d’Albuquerque, ville désignée comme le point de départ officiel de notre périple dans l’ouest. Après avoir traversé le nord du Texas, une région presque désertique en termes de population, nous avons entrepris une longue montée en altitude jusqu’à notre destination. En fait, sur près de 600 km, nous étions sur un continuel faux plat ascendant qui nous mena jusqu’à près de 2 300 mètres (± 7 500 pieds), parcours sur lequel notre consommation moyenne s’en tint malgré tout à 12,2 l\100.
Vers 16 h, heure locale, nous établissions notre premier véritable campement en banlieue d’Albuquerque, à Tijeras plus précisément, au Hidden Valley RV Resort. Grâce au rabais octroyé par la carte Passport America, il ne nous en a coûté que 131,69 $ pour une semaine, incluant les taxes. En plus de nous permettre de nous reposer des nombreux kilomètres roulés ces deniers jours, nous allons en profiter pour visiter les environs, notamment la ville de Santa Fe qu’un Québébécois né à Saint-Justin de Maskinongé, François-Xavier Aubry a rendu célèbre en développant au milieu des années 1800, une piste la réunissant à Saint-Louis, Missouri. Si Obélix disait « ils sont fous ces Romains », il n’est donc pas superflu de dire qu’ils sont forts ces Québécois !
N’oubliez pas de m’adresser vos commentaires ou questions qui s’éloignent du sujet du jour à l’adresse suivante : plaquerre@campingcaravaningmag.ca
J’ai corrigé quelques coquilles décelées dans mon texte original. De plus, dans une première modification, j’avais indiqué par erreur que F.X. Aubry était né à Saint Léon alors qu’il s’agissait plutôt de Saint-Justin.
Ha Bon,
Ont ne parle pas beaucoup de la Nouvelle ALTO, son comportement, le bien être intérieur, etc.
S.V.P. quelques mots suffirais pour apprécier notre curiosité, étant que moi aussi je viens de recevoir la mienne mon ALTO.
Merci de nous donné des nouvelles.
Maland
Toujours intéressant de suivre tes voyages Paul surtout dans des régions un peu plus risqués, c’est bon à savoir.
Bonne continuité
Merci beaucoup
Toutes ces informations nous font sauver bien du temps et des imprévues
Bon voyage
La consommation me semble fort raisonnable, ça donne près de 23 mpg! Est-ce qu’une attache avec répartition du poids est utilisée?
Et je voyage de la même façon, soit me rendre au but… Bonne route!
Merci pour le compte rendu du premier segment. Votre consommation me semble plus que raisonnable etant donne les vents dominants et le gain d’altitude. Bonne route et tout comme « erinmills » je vous souhaite beaucoup de plaisir avec ou sans petite pilule bleue……
Merci pour vos récits. Simplement pour vous mentionner que l’on vous lit avec intérêt à toutes les semaines sans faute depuis notre brève rencontre chez SC, la journée où vous avez pris possession de votre nouvelle F2114. On apprécie les détails dans vos observations. Bonne route.
Merci pour vos premières impressions de ce début de périple.
J’ai besoin de ce genre d’encouragement afin de me décider à partir pour la traversée du Canada et possiblement un clin d’oeil en Alaska.
Si quelqu’un connaît très bien les « particularités » de la transmission équipant les Rialta, cela me donnerait le « boost » final pour me décider à partir. N’hésitez pas à me contacter.
Bonne route à vous deux.
Les canadiens français coureurs des bois, ils sont partout dans l’exploration de ces vastes territoires! C’est à se promener qu’on s’en rend compte! Pierrôt et moi on se dit souvent que l’attrait des road trip nous a sûrement été transmis pas nos ancêtres qui avaient la bougeotte!