Carnet de voyage 7
Ici, aux États-Unis, le dernier jeudi de novembre est une journée aussi importante, sinon plus, que Noël chez nous. Même si l’on peut traduire «Thanksgiving» par Action de grâce, cette fête n’a rien en commun avec la journée qui porte le même nom au Québec. Imaginez un peu, même les McDo (enfin, pas tous) ferment leurs portes pour l’occasion.
Les jours précédant cette fête, chacune des personnes à qui vous parlez finit invariablement son discours par un «Happy Thanksgiving». Moment privilégié pour les retrouvailles en famille, le dernier jeudi de novembre prend ici une allure quasiment religieuse. Pour un instant, on met de côté les valeurs commerciales et on oublie les cadeaux pour se centrer sur un copieux repas en famille, où une dinde occupe la moitié de la table.
Mais attention, cette fête où domine le recueillement et le besoin de remercier la vie est en fait le prélude de la grande fête au Dieu de la consommation. Le lendemain, vendredi, c’est le «Black Friday». Et là, préparez vous à sortir vos billets verts et vos cartes de crédit. Tous les magasins du pays affichent des soldes incroyables, ce qui provoque une ruée et une orgie de consommation.
Pour attirer une clientèle surexcitée, les grands magasins n’hésitent pas à ouvrir leur portes à compter de 5, 4 et même trois heure du matin. À la télévision, les commerciaux annoncent des rabais spéciaux qui débutent à l’ouverture et qui ne durent que de trois à six heures.
Au lieu d’ouvrir à l’heure habituelle et d’afficher leurs soldes durant toute la journée, pourquoi forcent-ils les consommateurs à se lever en pleine nuit pour profiter des rabais? La seule explication qui me vient est que si tôt la nuit, les gens, à demi-somnambules doivent être plus enclins à la frénésie et à la démesure. Bref, c’est là leur façon de vivre et grand bien leur fasse!
À mon premier contact avec le «Black Friday», je m’étais demandé si le mot «black» avait été placé dans l’expression parce qu’il faisait encore noir lorsque les magasins ouvraient. Depuis, j’ai appris que, historiquement, les affaires de cette journée étaient tellement bonnes pour les commerçants qu’ils délaissaient l’encre rouge (associée à un déficit) pour faire leur comptabilité à l’encre noire.
Ce matin, au moment où ce carnet est mis en ligne, j’ai pris la route en direction de Louisville pour assister à une autre grand-messe annuelle, celle de l’industrie des véhicules récréatifs (RVIA). Conséquemment, dans mon prochain carnet, vous pourrez lire, avant même tous les abonnés de Camping Caravaning, mes premières impressions de ce salon.
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