Carnet de voyage 6
A première vue, il est possible de penser que le fait de voyager constamment, à cause même de l’absence de permanence en un même endroit, empêche de tisser des liens sociaux avec ses semblables. Cela semble d’autant plus logique que, vivre sur la route, contraint celui qui adopte ce mode de vie à redéfinir ses relations avec ses proches ou sa famille.
Pourtant, peut-être même à cause de la distance, les nomades ont souvent plus de contacts avec leurs relations que lorsqu’ils habitent une résidence fixe. Dans une maison traditionnelle, les habitudes, l’entretien, la pelouse et toutes les tâches ménagères prennent une grande place. Ajoutons à cela l’écoute d’émissions de télé qui viennent meubler plusieurs soirées de la semaine et nous voilà fort occupé.
Sur la route, les obligations relatives à la résidence deviennent quasi-nulles tellement elles sont minimales. Une fois le véhicule arrimé à l’alimentation en eau, à l’électricité et aux égouts, l’auvent déployé, voilà la corvée terminée. Le reste du temps devient du loisir. Lecture, marche, golf natation ou vélo, le choix est vaste.
Dans un tel contexte, il est parfaitement compréhensible que l’on cherche à fraterniser avec ses voisins. Ce phénomène est d’ailleurs souvent cité par les campeurs et caravaniers à qui l’on demande ce qu’ils apprécient de leurs sorties. En libérant des envahissantes obligations quotidiennes, le caravaning facilite donc la socialisation des humains. Une situation qui prend encore plus d’ampleur lorsque l’on devient nomade pour plusieurs mois ou à plein temps.
Nos enfants et nos amis ne cessent de le souligner, ils ont l’impression qu’on leur parle plus fréquemment lorsque nous sommes loin qu’au Québec. La téléphonie cellulaire, mais surtout le courriel et, depuis peu, des logiciels aussi pratique que Skype abolissent les distances et réchauffent les contacts.
Ceux qui pensent que la vie des nomades modernes en est une d’isolement peuvent aller se rhabiller. La réalité est toute autre.
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