Carnet de voyage 1
Nous sommes samedi, il est 15 h 42. Je viens tout juste de déposer Michelle dans un centre commercial de Charlotte, NC, le temps de rédiger cette page de mon carnet hebdomadaire. Je vais tenter d’écrire rapidement car, chaque minute risque de me coûter cher.
Hier matin, comme prévu, nous avons quitté le Flying J de Vaudreuil vers 9 h, après avoir fait le plein d’essence et de propane. Rien à dire de la 401 dont la monotonie pourrait servir de définition à ce mot. Par contre, une très belle surprise nous attendais à la frontière des États-Unis. Croyez le ou non, l’agent a souris et s’est montré très avenant. Je devrais mettre ces qualificatifs au féminin puisqu’il s’agissait d’une jeune fille, probablement encore en probation. Je souhaite simplement que son sourire et sa gentillesse ne l’empêcheront pas d’obtenir un poste permanent.
Toujours est-il qu’en moins de deux minutes, nous étions en sol étranger, un stress de moins. Nous avons ensuite roulé sur la I-81 pendant quelques centaines de kilomètres sans vraiment être incommodés par la circulation ou les travaux. Rendus dans le coin de Scranton, New Jersey, des traces de neige dans les champs et à flanc de montagne nous rappelaient pourquoi nous avions quitté le Québec pour l’hiver.
Des traces, j’ai dit, pas des chemins bouchés. D’ailleurs, l’asphalte était parfaitement sec. C’est à ce moment que nous avons subi notre premier ralentissement. Sur 25 kilomètres, ce qui était supposé être des travaux routiers fit passer la route de trois voies à deux puis à une. Imaginez la congestion. Demander au navigateur gps de nous tracer une autre route nous aurait codamné à quelques centaines de kilomètres de plus. Fallait donc prendre son mal en patience.
Finalement, après avoir roulé plus de 800 km, nous nous sommes arrêtés à Carlisle. Non, pas au Flying J, qui, à cause de l’heure, risquait d’être bondé, mais environ cinq kilomètres plus loin. Pour se détendre, nous avons soupé dans un Applebee’s où nous avons demandé au serveur si nous pouvions passer la nuit dans son stationnement. Lui ayant dit que sa réponse déciderait si je prenais une seconde bière, il me répondit par l’affirmative.
Ce matin, vers 7h 30, nous nous sommes remis en route. De la I-81, nous avons bifurqués sur la I-77, un choix que j’ai quelque peu regretté. Nous aurions plutôt du prendre la I-64 qui nous aurait conduit à Richmond, VA. Nous aurions ainsi évité plusieurs longues montées et nul doute que notre consommation d’essence en aurait profité. Sur mon gps, l’altimètre afficha 870 mètres, alors qu’en ayant opté pour Richmond, nous nous serions beaucoup plus rapidement retrouvés en terrain plat.
Bon j’arrête ici, autrement ça va me coûter une fortune. Ce soir, pour notre deuxième arrêt, nous devrions coucher en Caroline du Sud, encore sur la I-77, probablement au Flying J, à Rock Hill.
Addendum écrit du stationnement du Flying J: Lorsque Michelle est revenu à la caravane, elle portait, comme d’habitude, un sac de plastique bien renflé. Oh surprise! tout son contenu était pour moi, deux chemises et deux chandails. Comment pourrais-je faire des reproches à une femme pareille?
Bonjour Paul,
Michelle est gentille, mais il te faudra quand même garder un oeil. Avec l’espace de rangement quand même limité de l’Alto, pour entrer les prochains vêtements, il faudra en sortir l’équivalent…
Il fallait prendre la route du Sud pour voir de la neige. À Québec, ce fût un merveilleux week-end ensoleillé d’octobre !
Normand Côté