Caravanier un jour, caravanier toujours
Cette semaine, nous avons reçu un couple d’amis de longue date pour souper. Comme nous, ils ont vécu en nomades durant plusieurs années, douze pour être précis. Durant toutes ces années, ils ont parcouru l’Amérique du Nord, mais aussi le Mexique à plusieurs reprises. À l’instar de plusieurs de nos compatriotes dans la même situation, l’été venu, ils optaient pour un emplacement de campeur saisonnier, ce qui toutefois ne les empêchait nullement de faire plusieurs sorties. Certaines pouvaient même durer un mois et les mener aussi loin qu’en Abitibi, sur la Côte-Nord ou en Gaspésie.
Bien sûr, tout au long du repas, nous avons abondamment discuté de caravaning et des nombreuses aventures ayant marqué cette période intense de nos vies. Curieux de nature, je les ai interrogés sur les raisons qui les avaient conduits à abandonner la vie pourtant passionnante de nomade. J’ai obtenu deux réponses différentes, mais complémentaires.
Sans hésiter, Mireille expliqua qu’après toutes ces années à errer de place en place, elle avait éprouvé un besoin de stabilité se traduisant par un désir de s’ancrer plus profondément dans un milieu fixe. Pas question pour autant de renier les amitiés développées sur la route dont elle gardait d’impérissables souvenirs. D’ailleurs grâce aux moyens modernes de communication, elle gardait contact avec plusieurs de ces personnes.
La dynamique des amitiés et des relations que l’on tisse en étant nomade est différente de celles qui se développent dans la vie sédentaire. Au hasard des routes, les rencontres que l’on fait nous mettent en présence de personnes avec lesquelles nous partageons plusieurs valeurs: désir de liberté, autonomie, soif de découvrir, attirance vers la nouveauté…
À cause de cela, il arrive souvent que ces affinités fassent que «ça clique» rapidement entre certaines personnes. Toutefois, l’intensité de ces rencontres amène en contrepartie une grande fugacité. Un jour, nous sommes les meilleurs amis du monde et, le lendemain ou la semaine suivante, chacun reprend la route dans une direction opposée vers de nouvelles rencontres intéressantes. Le temps et la distance viennent alors freiner la croissance et l’épanouissement de ces amitiés. Plus tard, avec un peu de recul, une fois passée la magie du moment, elles se retrouvent dans la catégorie des belles et intenses rencontres… mais sans lendemain.
Les affinités qui favorisent le contact entre les caravaniers ne font pas partie des caractéristiques inhérentes à la vie de quartier. Dans un tel milieu, s’apprivoiser mutuellement entre voisins devient un peu plus complexe. Au début, on se contente de sourire à cet étranger dont on ignore complètement les valeurs. Avant de déterminer si l’on partage mutuellement certains atomes crochus, il faut mettre du temps. Par contre, en milieu sédentaire, même si les amitiés sont rarement instantanées, elles présentent cependant un net avantage en matière de durabilité.
Pierre partageait entièrement le point de vue de Mireille. Cependant, dans son cas, une autre variable avait joué dans sa prise de décision. Était-ce à cause de l’âge ou de tout ce temps à conduire, mais il avait noté que la route, le voyage, comme tel ne présentait plus le même intérêt à ses yeux. De son propre aveu, il se sentait ouvert à toute technologie de télétransportation qui lui permettrait, en un instant, de se retrouver à destination. Lui qui, durant toutes ces années, avait voyagé en remorquant une grosse caravane à sellette, se disait moins intéressé à conduire son équipage sur des routes où de plus en plus de conducteurs irrespectueux faisaient la loi.
Ensemble, ils ont donc choisi de se départir de leur caravane à sellette, d’acheter une petite maison en banlieue et de voyager différemment. Pour eux cependant, pas question de renoncer aux joies du caravaning. Leur nouvelle réalité a également pris la forme d’une caravane portée, un choix intéressant tant pour le gabarit du VR que pour la polyvalence des voyages qu’elle permet. Maintenant, ils partent lorsque le coeur leur en dit, peu importe le moment de l’année et sans se préoccuper des quotas, reliés au régime d’assurance-maladie du Québec.
Inutile de vous dire que Michelle et moi avons passé une très agréable soirée. Comme je trouvais que les éléments de cette discussion pouvait alimenter vos propres réflexions en ce qui a trait au caravaning, j’ai choisi, avec l’accord de Pierre et Mireille, de les partager avec vous.
Très intéressant le point de vue de vos amis. J’aime beaucoup voyager, mais j’aime aussi revenir à la maison, dans mon quartier et mes amis.
Je comprends Mireille d’être tentée par le retour au familier; Pierre d’avoir moins le goût de faire de la route sur des chemins longtemps parcourus. Ma seule difficulté est de comprendre le goût “de l’autre” de revoir l’hiver!
(rires)
Louise et moi nous somme des nomades en transition, et se que Mireille et Pierre ton raportés est vraiment se que nous avons vécu ses 12 dernières année, nous vivons encore dans notre VR mais nous cherchons un petit chez sois…..mais soyez persuadé que nous restons dans le domaine du camping…….nous regretons rien de notre passé…..si vous avez des rèves réalisé les…..
Bonne route Paul….au plaisir de se revoir