À ce moment de l’année, les campings de la Floride ressemblent un peu à ceux du Québec, ils sont presque déserts. Toutefois, alors que les terrains de chez nous vont demeurer inertes pour plusieurs mois, ceux de l’État ensoleillé vont, dans les prochaines semaines, s’activer.
Au Port St Lucie RV Resort où nous sommes présentement installés, aucun snowbird québécois n’est encore arrivé. À la réception, on m’a confirmé que cela ne saurait tarder, car nombreux sont ceux qui en ont fait leurs quartiers d’hiver. D’ici là, le terrain est aux deux tiers vide.
Connaîtrons-nous une situation similaire à celle de l’an dernier où les campings ont fonctionné à petite vitesse presque tout l’hiver ? La chose ne serait pas surprenante. L’industrie du véhicule récréatif stagne et se replie. Les derniers chiffres témoignant des unités livrées aux revendeurs peinent à rencontrer ceux de l’an dernier, une année pourtant déjà difficile. Tout le monde en arrache.
Encore cette semaine, nous apprenions que Carriage, un manufacturier de caravanes à sellette de bonne qualité, a, de peine et de misère, recommencé à produire grâce une extension de prêt de dernière minute consentie par ses créanciers. Toute l’industrie est frappée de plein fouet par le ralentissement économique qui sévit aux États-Unis, autant ceux qui fabriquent de très bon VR que ceux qui produisent de la cochonnerie.
Le fait que les Étatsuniens n’ont plus les moyens de s’offrir un VR ni de s’en servir risque d’avoir un impact néfaste sur les terrains de camping. Je ne parle pas ici du nombre d’emplacements vacants, mais sur la façon dont leurs propriétaires vont chercher à générer des revenus.
Je redoute que pour survivre, plusieurs campings revoient à la baisse leurs standards de qualité et de services pour éviter la fermeture. De passage à St Augustine, j’ai constaté que le camping où j’avais l’habitude d’arrêter depuis des années tolérait des équipages et des personnes qui auraient été refusées auparavant.
Toutes les ouvertures de sa caravane, de la trappe d’aération du plafond au puits de ventilation du frigo, étaient scellées à la mousse d’uréthane. Les fenêtres, fermées en permanence, étaient masquées de telle sorte que même, le soir venu, avec les lampes intérieures allumées, il était impossible de discerner la moindre lueur de lumière. Les rares fois où la porte s’ouvrait, un bref regard à l’intérieur laissait entrevoir le désordre impressionnant qui y régnait.
De leur côté, les occupants semblaient très bien appariés avec leur caravane. Parlant fort, très fort même, ils arboraient une démarche titubante qui en disait long sur leur état. Une nuit même, leur boucan dura jusqu’à 5 heures du matin, ponctué du rire gras propre aux ivrognes.
Heureusement, ce party eut lieu la veille de notre départ. Dois-je préciser que nous avons quitté les lieux sans regret ? Souhaitons qu’un tel relâchement des standards de qualité ne contamine pas l’ensemble des campings.
Ça devait être des vampires qui ne voulaient pas voir le soleil….
Il y a eu de la neige dans certains états du nord, d’où le retard de départ de quelques caravaniers, mais je ne crois pas que ce soit une cause de défection.
Je n’aurais pas voulu avoir vos voisins, je pense que j’aurais demandé à changer de place.
Une des raisons de la baisse d’achalandage des campings Floridiens réside peut-être dans le fait que plusieurs retraités québécois, lassés de tirer leur grosse caravane pour toutes sortes de raisons (âge, fatigue, stress, prix de l’essence…) ont préféré faire l’acquisition d’un condo ou d’une maison mobile (les prix sont bons). J’en connais quelques uns!
A propos de votre deuxième sujet, on m’a dit que ces individus qui vivent en camping entourés de leur barda sont des américains très peu argentés qui ne possèdent rien d’autre que tout ce fourbi! Pas drôle et probablement un problème pour les campings.
J’espère aussi comme vous que ce phénomène ne se répandra pas.
Chantal