Camping : un mot à facettes multiples
La perception de ce que doit être un terrain de camping est avant tout un phénomène culturel qui varie d’un pays à l’autre. Il suffit de voyager au Québec, aux États-Unis ou en France et en Europe pour réaliser les différences qui existent à cet égard.
Au Québec par exemple, nous associons tout naturellement le mot camping à des notions de paysages généralement boisés, loin des bruits de la ville. Il faut y voir un héritage des années soixante, moment où l’intérêt pour le camping prit son essor chez nous.
Avec les années, les tentes sont devenues des tentes-caravanes, des caravanes traditionnelles ou à sellette et, comble du luxe des années 70, des autocaravanes. Mais, profondément ancrée dans notre imaginaire, l’appellation camping conservait sans faillir une forte connotation bucolique.
Cinquante ans plus tard, le mot camping a perdu beaucoup de terrain au profit du mot caravaning. Cela est normal puisque la pratique même du camping a beaucoup évolué. Aujourd’hui, de plus en plus de propriétaires de véhicules récréatifs se plaisent à se définir comme des touristes voyageant à bord de ce qui leur sert de maison plutôt que de se percevoir comme de simples amateurs d’une activité nommée camping.
Joueurs importants dans cette évolution, les terrains de camping se sont adaptés et ont suivi le courant. Les services offerts à la nouvelle clientèle se sont multipliés pour répondre à ses besoins émergents. La progression effrénée, en nombre et en sophistication, des accessoires électriques installés à bord des VR, a eu un impact direct sur les branchements électriques offerts. Leur puissance a été revue la hausse, passant de 15 à 30 pour atteindre aujourd’hui cinquante ampères. D’ailleurs, des autocaravanes disposant d’une entrée électrique de 100 A sont actuellement sur les planches à dessin de certains fabricants. Comme le dit l’adage, on ne peut arrêter le progrès. Mais, s’agit-il vraiment d’un progrès ?
Sur le plan des commodités et du confort, la réponse est un oui sans équivoque, écrit en lettres capitales. Cependant, toutes ces innovations, tous ces accessoires sophistiqués qui se retrouvent dans nos véhicules récréatifs récents ont en même temps pour conséquence directe de nous éloigner du camping d’antan. Alors que dans ces temps révolus, le camping se vivait à l’extérieur, aujourd’hui plusieurs, privilégiant le confort douillet de leur véhicule, font du « coocooning » à l’air conditionné à l’intérieur. Autre temps, autres mœurs !
Les caravaniers qui, pour la première fois, se rendent aux États-Unis sont souvent surpris de ce qu’ils découvrent comme terrain de « camping ». À cet égard, le concept étasunien cadre bien mal avec l’idée traditionnelle qu’ils se font de ces emplacements. Surpris et décontenancés, certains se braquent et refusent de voir dans ces « RV resorts » une quelconque ressemblance avec ce qu’ils attendent du camping.
Personnellement, mes nombreuses années d’expérience en la matière m’ont amené à regrouper en trois grandes catégories les terrains de camping de ce pays : les campings urbains, les campings ruraux et les campings d’attractions. Certes, ces trois catégories partagent beaucoup de points en commun. Cependant, elles comportent aussi des différences notoires, que ce soit sur le plan des services dispensés, de l’aménagement ou même du profil des personnes qui les fréquentent.
Élaborer sur la spécificité de trois ces catégories serait beaucoup trop long pour un seul billet. Aussi, dans les prochaines semaines, je vais revenir sur chacune ce qui, je l’espère, vous permettra d’y voir un peu plus clair et vous aidera dans vos choix à venir.
Entre-temps, je vous rappelle une fois de plus que si vous avez une question ne concernant pas le sujet du jour, d’utiliser l’adresse qui suit pour communiquer avec moi : plaquerre@campingcaravaningmag.ca. Il suffit d’une semaine où j’oublie de répéter cette consigne pour q’un lecteur passe outre.
Ce que vous mentionnez » aujourd’hui plusieurs, privilégiant le confort douillet de leur véhicule, font du « coocooning » à l’air conditionné à l’intérieur. Autre temps, autres mœurs ! »
c’est exactement de ce que vivent ces mêmes personnes dans le confort de leur condo urbain au lieu d’être à l’extérieur et entretenir leur grand terrain de bungalow situé dans une banlieue rurale.
Intéressant, j’ai bien hâte de lire ce que vous avez à dire là-dessus.
Nous sommes rendus en 2017, ça évolue beaucoup plus rapidement que voilà un demi siècle et on n’a pas le choix d’embarquer, sinon on manque le bateau de l’avenir; l’ère des cavernes est un vieux souvenir.
Je dois dire que Pierrôt et moi adorons le camping. Cependant, comme bien des gens qui ont beaucoup pratiqué cette activité de plein air, à un moment donné, le confort d’un VR a primé sur la simplicité volontaire! Avoir l’eau, l’électricité, le chauffage, un frigo, l’air climatisé, une douche, je mentirais si je disais que je n’apprécie pas!
Cependant, on continue d’être itinérants et de principalement séjourner dans des State Park avec seulement deux services. Par contre, en novembre 2017, on prévoit demeurer un mois au même endroit, un première pour nous! On regarde donc pour un RV Park.
Ce que je réalise effectivement, c’est qu’en VR on vit quand même moins dehors. Nous sommes des gens d’extérieur mais maintenant, la minute que la température est frisquette ou trop chaude, trop de bibittes, l’attrait de l’intérieur est là! Et que dire de la télé le soir! Avant, on jouait à des jeux de société, maintenant, on se traîne des série DVD et on écoute des épisodes! La vie change!
Je ne suis pas contre le progrès, mais ce que je déplore de plus en plus, c’est le fait qu’il est maintenant presque rendu impossible de camper en autonomie sur un terrain de camping avec des VR de plus en plus autonomes! Il faut payer (parfois le prix fort) pour des services dont on n’a pas besoin. Lorsque je pars de chez moi mes réservoirs remplis, mes batteries chargées, etc., j’aimerais pouvoir camper en autonomie quelques jours, mais il m’est arrivé à plusieurs reprises que les campings sur la route n’offrent que des emplacements AVEC services même pour un petit VR comme le mien.
Dommage…il faut donc être imaginatif pour trouver de beaux endroits pour faire du boondocking en toute sécurité.