Bryce Canyon National Park – Le plus extraordinaire entre tous
Je comprends désormais fort bien tous mes amis voyageurs et adeptes de plein air qui sont venus frayer dans le quadrilatère Arizona — Nouveau-Mexique — Utah – Colorado et qui disent presque unanimement avoir préféré Bryce Canyon National Park au fil de leurs escales.

Au départ, on peut craindre la répétition lorsqu’on s’aligne pour visiter le Grand Canyon, Monument Valley, Zion, Bryce Canyon et les nombreux parcs de cette grande région géologique. Après tout, dans chaque cas, ne s’agit-il pas toujours de gigantesques anciens fonds marins constitués de fines couches de sédiments déposés des millions d’années, soulevés par les soubresauts de la croûte terrestre et délicatement érodés par l’eau et le vent. Ça a beau être impressionnant au début, on pourrait s’en lasser rapidement. Et pourtant ! Chacun de ces endroits a ses particularités qui le rendent unique et qui nourrissent l’intérêt tout comme la curiosité.
Dans le cas de Bryce, le parc s’annonce aux abords de la Forêt nationale de Dixie, un vaste espace meublé de pins, de terre rouge, de sommets élevés et de bébés monolithes qui nous donnent un aperçu de ce qui s’en vient. Auparavant, les routes 89, la magnifique 9 puis la célèbre route panoramique 12 n’ont eu de cesse de nous distraire par leurs paysages éblouissants et bucoliques.
L’amphithéâtre ses dieux
On peut dire de Bryce qu’il s’agit d’un parc en altitude puisque son territoire s’élève de 2 200 à 2 500 mètres environ, ce qui se ressent très clairement en randonnée. C’est aussi un parc qui dégage une ambiance d’intimité malgré sa grande popularité. On dit « Bryce Canyon », mais il s’agit plutôt d’un immense amphithéâtre naturel meublé d’une infinité de « hoodoos », des monolithes colossaux aux formes plutôt arrondies et aux couleurs dégradées du gris ou blanc vers le rose puis le rouge oxydé. Dressés en rangs serrés et ordonnés malgré leur multitude, ils m’ont tout de suite fait penser aux soldats de terre cuite en Chine.

Force et fragilité

On est frappé au premier coup d’œil par la fragilité de ces monuments de pierre dont plusieurs éléments semblent en équilibre plus que précaire. On y observe nombre de fenêtres qui se sont progressivement ouvertes sur l’horizon ou le ciel. Certains secteurs de l’amphithéâtre sont parcourus par de fines murailles de pierre qui semblent se déployer comme fanion au vent et qui se transformeront un jour en alignements de « hoodoos ». Certains sentiers pédestres, comme le plus fréquenté, Queen’s Garden, courent sur la crête de ces rideaux de dentelle.

D’ailleurs, ici comme ailleurs, la randonnée demeure la meilleure façon d’explorer et d’apprécier cet environnement étonnant. Nous avons passé 3 jours ici, explorant d’abord la ceinture du cratère dans les quelques heures disponibles à notre arrivée. Selon moi, plus de 90 % des visiteurs se satisfont d’une courte marche sur le « rim » leur permettant de photographier quelques angles du décor ou, dans le cas des Japonais, de SE photographier dos au spectacle. Les deux jours suivants nous ont permis de descendre au creux de l’abime en restant ébahis à chaque détour des sentiers qui ne représentent aucune difficulté technique si ce n’est des remontées très longues et raides sur lesquelles on pompe l’air comme dans les Alpes. Lentement mais surement, c’est le secret ! Un des sentiers vedettes, Navajo Loop Trail, étant fermé à cause d’éboulements printaniers, nous avons débuté par le Peekaboo Loop Trail, qui nous a permis d’admirer de magnifiques perspectives avant d’atteindre le fond verdoyant où poussent le pin Pensacola, un arbre qui ressemble à un sapin aux hormones que j’essaie d’identifier, des genévriers et des cèdres qui côtoient des troncs morts encore debout, mais incroyablement tordus, dont la fibre a poussé en vrille.


Au cœur des « hoodoos »
Aujourd’hui, en plus de nous rendre au parc à vélo par la superbe piste cyclable, nous avons effectué deux descentes, la première vers Tower Bridge, par une section du Fairyland Loop Trail. Nous y avons trouvé un décor plus doux, moins escarpé et très nuancé dans ses couleurs. Plusieurs arbustes et fleurs aussi jolies que simples croissent dans ce milieu. Au fond, un délicieux ruisseau frétille en jouant sa musique rafraîchissante sur un clavier de roches rouges. Voilà qui nous a immédiatement rappelé Anticosti. Nous avons pique-niqué les pieds dans l’eau, sous le fameux Tower Bridge, une formation rocheuse originale qui ressemble London Bridge.

Après une slush à la cerise et un popsicle, nous avons entrepris le sentier Queen’s Garden avec la foule de visiteurs qui se sont fait dire qu’il s’agit du sentier le moins difficile du parc. Plusieurs de ces marcheurs néophytes découvrent cependant que « moins difficile » n’est pas synonyme de « facile », surtout à 2 500 mètres d’altitude. Cette fois, la piste nous fait littéralement plonger au cœur des hoodoos et des formations rocheuses les plus spectaculaires, jusqu’au rocher qui évoquerait apparemment la Reine Victoria… Ce qui ne nous est pas paru évident.

Camping
En fait de camping, deux options s’offrent aux voyageurs. La première, à l’intérieur du parc qui dispose de 200 sites sur deux terrains : North et Sunset Campground. On y applique une politique de « premier arrivé, premier servi » qui exclut les réservations sauf pour 13 sites de VR au North. Les sites sont sans services avec douches payantes et eau.
L’autre choix est le Ruby’s Inn RV Park & Campground à environ 2 km de l’entrée du parc. Il est desservi par le service de navette qui fait le tour du parc avec arrêt dans chaque point d’intérêt, dont le Lodge du parc. Ruby’s Inn est né avec le parc en 1916 et a évolué jusqu’à devenir un énorme motel jumelé d’un camping de 250 emplacements. Tout était plein à notre arrivée et on nous a installés dans « l’overflow », derrière le motel. Un endroit agréable avec tous les services, restos, piscine, lac et arrêt de navette.
Merci pour les informations. Nous aimerions y aller au début mars si la température le permet. Nous sommes actuellement à Yuma.
Pour faire suite au commentaire de Sylvie, est-ce que Bryce est toujours accessible aux périodes où nous allons dans la région (Novembre à avril) L’an dernier, nous avons fait notre séjour « snowbirds » dans le Sud-Ouest américain (Arizona, Californie, Nevada, Texas, etc.….) Lorsque nous nous trouvions au Nevada, nous avions pensé de nous rendre au Utah, particulièrement en vue de visiter Bryce, Zion, et les autres parcs de la région. C’était mi-mars et on nous a mis en garde que les conditions pourraient être hivernales et les parcs pourraient même être fermés.