De pétard mouillé à phoenix

26 novembre 2023

La semaine dernière, je vous avais fait part de mon intention de revenir sur le commentaire formulé par Pierre Meilleur qui souhaitait avoir des nouvelles d’un prochain retour de véhicules récréatifs signés Westfalia en Amérique. M. Meilleur faisait entre autres allusion à un article que j’avais publié dans Camping Caravaning en mars 2013. Pour me rafraichir la mémoire et mieux me préparer, j’ai donc remonté le temps et fouillé dans mes archives de l’époque.

Le billet d’aujourd’hui prend racine en 2012. Cet l’été-là, j’avais eu vent d’une initiative québécoise visant à ramener Westfalia sur notre continent. 19 ans après que ces VR, aménagés à partir d’un fourgon VW, aient tiré leur révérence à en Amérique. Cette information, une primeur dont j’avais l’exclusivité, risquait de faire un tabac.

Sachant qu’il était déjà prévu, dans le cadre de mes fonctions à Camping Caravaning, de me rende en Allemagne, au Salon des véhicules récréatifs de Düsseldorf, l’idée me vint d’en profiter pour faire un essai routier du VR iconique. De cet essai allait découler un article à paraître juste avant lessalons de VR de Montréal et Québec. Ce moment de l’année m’apparaissait exceptionnel pour souligner ce retour tant souhaité par les nostalgiques de la marque Westfalia. 

Düsseldorf était alors mondialement reconnu comme le plus important événement relié au camping et au caravaning. Durant notre séjour dans cette ville magnifique, Michelle et moi avions réalisé et mis en ligne des vidéos sur l’approche européenne de ce loisir. Bien qu’ayant été réalisées avec très peu de moyens, ces vidéos toujours visibles sur la toile. 

Pour les retracer, simplement vous rendre sur YouTube et écrire les mots Düsseldorf Paul Laquerre jour 1, puis 2, 3 et ainsi de suite jusqu’à 9 pour voir les suivantes. Dans la vidéo 8, tournée à D¨usselfdorf et dans un Westfalia, montrait alors l’entrevue que m’avais accordée Jean Dumais, propriétaire-fondateur de New West, qui devait réintroduire le modèle Columbus d’abord au Québec, puis partout en Amérique du Nord.

On connait la suite, ce projet ne s’est jamais réalisé pour deux raisons. Normalement, l’importation au Canada d’un VR européen exigeait qu’une partie de son aménagement soit réalisée ici, pour en faire un véhicule canadien. La seconde condition impliquait la présence d’un réseau de concessionnaires capables d’en assurer l’entretien et d’appliquer sa garantie. Bien que le Westfalia ait été aménagé sur un Ducato, jumeau européen du Ram Promaster, Fiat-Chrysler refusa d’ouvrir les portes de ses ateliers au petit cousin. Mais voilà, quand on lui laisse du temps, l’histoire finit toujours par se renouveler. 

Ayant déposé son bilan en 2010, Westfalia l’Allemande fut rachetée par le français Rapido. Poursuivant son expansion, au printemps 2019, Rapido profita des déboires de Roadtrek pour l’acheter et s’établir une tête de pont en Amérique. Après avoir rétabli la situation financière de l’Ontarienne, Rapido pouvait de nouveau se consacrer à la réalisation de son plan d’affaires l’ayant amené en Amérique.

En septembre 2019, le président du Groupe Rapido, Pierre Rousseau et son fils Nicolas, qui dirige maintenant la compagnie familiale de 3e génération, avaient traversé l’Atlantique pour assister aux Journées portes ouvertes d’automne à Elkart, IN. Leurs intentions étaient claires, marquer la venue de Rapido en Amérique et discuter avec les détaillants de Roadtrek. Pendant près d’une heure, Nicolas Rousseau, qui assume la direction générale du groupe, m’avait généreusement accordé une entrevue. 

J’avais évidemment sauté l’occasion pour m’informer sur la possibilité de voir de VR fabriqués par ses compagnies en sol d’Amérique. Sa réponse avait été positive, mais, du même souffle, il m’avait confié que sa priorité consistait à stabiliser la situation de Roadtrek qui sortait d’un scandale, de rassurer le réseau des concessionnaires à propos de l’avenir de la marque, mais surtout les récents acheteurs, notamment en ce qui a trait à la garantie. 

Cette étape passée, il allait se pencher sur les valeurs de Roadtrek et analyser les procédés de fabrication avant d’aller plus loin dans une éventuelle importation. Une chose semblait claire à son esprit, si une importation il y avait, il opterait sûrement pour une valeur sure profitant d’une grande notoriété dans l’imaginaire des caravaniers nord-américains. De toute évidence, il faisait référence aux mythiques Westfalias. À partic de ce moment, j’avais la quasi-certitude que ce n’était qu’une question pour qu’on revoie ces VR adulés rouler sur nos routes.

Quatre ans plus tard, toujours aux Journées portes ouvertes d’Elkart en septembre dernier, Groupe Rapido présentait à ses revendeurs sa plus récente mouture du Westfalia Columbus, un VR classe B, aménagé dans une coquille Ducato. La majorité des constructeurs de VR ou d’automobiles profitent de tels événements pour présenter des prototypes, à la fois pour attirer l’attention sur la compagnie, mais davantage pour mesurer l’intérêt et l’accueil des milieux spécialisés.

Bien que très peu de renseignements aient été dévoilés sur les caractéristiques finales du prochain Westfalia nord-américain, il est toutefois certain que l’ADN du modèle européen influencera le résultat final.

Certes, au lieu d’un Ducato, nous aurons droit à un châssis Promaster, ce qui ne devrait plus causer de soucis au plan de l’entretien par les techniciens de Stellantis. Des ententes existent déjà à cet égard entre le fabricant automobile et la compagnie Roadtrek dont plusieurs VR ont recours à la plateforme Promaster. Ne restera qu’à modifier certains points se rapportant à la plomberie, l’électricité et à l’inclusion de certains accessoires prisés par les consommateurs nord-américains. Aucune information sur la fourchette de prix n’a encore été rendue publique et rien non plus sur les dimensions, capacités et performances du véhicule. 

Par contre, le groupe Rapido semble vouloir procéder rapidement et mettre en marché le Wesfalia Columbus en 2024. Les paris sont donc ouverts pour un lancement officiel poptentiellement au Salon de Hershey au début de l’automne. Quant à déterminer s’il s’agira d’un modèle 2024 ou 2025, j’opterais pour le second. À suivre…  

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