D’entrée de jeu, je tiens à remercier tous ceux qui m’ont témoigné leur appréciation de mon travail à la suite du prix Louise Saindon, catégorie Grand bâtisseur, qui m’a été remis la semaine dernière par la FQCC.

Nous voilà déjà rendu au dernier dimanche d’octobre. Voilà maintenant quatre mois et demi que Michelle et moi avons renouvelés avec la vie de nomade en VR. Demain lundi, nous partirons pour notre périple d’hiver coutumier.

Première destination, un souper à Toronto avec notre fils. Mardi matin, rencontre avec Andy Thompson, propriétaire de Canam RV Centre à London, ON, mais surtout le plus grand expert en matière de remorquage récréatif d’Amérique du Nord. En après-midi, j’irai visiter une usine ontarienne pour reluquer et essayer le prototype d’une nouvelle caravane inspirée d’un modèle britannique de la fin du siècle dernier. Les deux jours suivants nous amèneront à Jackson Center, à l’usine d’Airstream. Caravanes iconiques, futuristes et nouveau véhicule de classe B au programme.

Un départ tout ce qu’il y a de relaxant comme vous pouvez le constater. Pour la suite, rien à l’horizon. Aucune réservation, nous voyagerons dans une improvisation totale. Bien sûr, nous mettrons d’abord le cap sur la Floride, pour de prendre le pouls de ce qui attend les caravaniers dans un état post Yan, mais également par intérêt pour un coin de pays tellement attractif pour les Québécois, surtout en hiver. Pour le reste du trajet, vous devrez faire comme nous et attendre le retour pour en obtenir un portrait global.

Parlant portrait, j’ai pensé qu’il serait intéressant de dresser un court bilan de ce que fut notre été d’errance. À tout seigneur, tout honneur, je débute donc par notre résidence… euh, notre VR. En fait, le moins que je puisse en dire est que la lune de miel se poursuit toujours. Les qualités que j’avais décrites dans une première impression peu de temps après son acquisition, le 1er septembre 2021, se sont avérées à la hauteur.

Bien sûr, nous lui avons apporté certaines améliorations mécaniques, esthétiques, pratiques ou en encore pour en rehausser le confort, qui ne le fait pas. Pieds niveleurs, ballons de suspension, ventilateur performant vers l’extérieur et deux autres pour abaisser la température intérieure, remplacement des phares d’origine par d’autres à DEL…  Il est cependant une dernière modification que j’ai ajoutée dans les derniers jours.

Le châssis d’un Ford Transit possède un bas de caisse latéral qui se projette vers l’extérieur d’une façon beaucoup plus significative que celui d’un Promaster ou d’un Sprinter. Il en résulte que le marchepied se déployant automatiquement lorsque l’on ouvre la porte coulissante du côté passager, se retrouve en partie obstrué par l’importance du seuil. Cela a comme impact de réduire d’autant la surface de la marche sur laquelle il faut poser le pied pour entrer ou sortir.

Certes, avec l’habitude, on apprend à composer de façon sécuritaire avec le manque de profondeur de ce marchepied, mais il n’en va pas de même pour les visiteurs occasionnels. Je craignais toujours d’en voir un perdre pied et se tordre une cheville ou même se fracturer une jambe en tombant.

Pour cette raison, j’ai demandé à un artisan travaillant le métal de me fabriquer une marche en aluminium que j’ai boulonné sur les côtés de la contremarche déjà en place. Pour quelques centaines de dollars, cela a permis d’augmenter de 9 cm la profondeur de la marche d’origine et de la rendre ainsi plus agréable et sécuritaire à utiliser. 

J’ai également profité de la dizaine de milliers de kilomètres parcourus durant l’été pour éprouver la qualité du traitement esthétique visant à protéger l’apparence extérieure du VR. Luis, le propriétaire de Brille Expert, m’avait promis que lustre du VR se moquerait des intempéries, de la boue et des autres saletés projetées par des travaux routiers. Novice en esthétique, il me fallait discerner la vérité, de ce qui aurait pu être un simple baratin commercial.

Pour y arriver, je n’ai pas lavé le véhicule de l’été et roulé dans la boue en traversant à quelques reprises le village de St-Pierre-les Becquets où la municipalité avait entrepris de mettre à niveau son système d’égouts sanitaire et pluvial. Durant près de trois mois, j’ai laissé cette boue sécher et durcir, même si cela me désolait de voir l’extérieur aussi crotté.

Cette semaine, je suis retourné voir Luis. Il lui aura suffi de le laver avec une machine à pression utilisant son savon spécial pour lui redonner le lustre promis. Maintenant, je n’aurai plus à bafouiller d’excuses pour justifier la piètre apparence de mon véhicule récréatif.  

Je termine par un rapide résumé à l’intention des amateurs de statistiques. En 129 jours, nous avons passé 17 nuitées sur des terrains de camping traditionnels, 86 jours en autonomie complète, sans aucun branchement et 26 autres avec un branchement électrique de 15A À( branchement forcé sur le terrain de notre gendre qui souffrait de voir le temps froid ramener notre autonomie en propane à quatre ou cinq jours au maximum).

Un été ou tout près de 10 000 km furent parcourus dans plusieurs régions du Québec, au Nouveau-Brunswick et à l’île du Prince-Édouard. Pourtant, malgré les nombreux embouteillages de la région métropolitaine et le nombre important des kilomètres urbains, la consommation moyenne combinée fut de 12,5 l/100.

Dernier point, durant tous ces mois, nous avons grandement profité du rendement énergétique exceptionnel de notre batterie Volthium en utilisant quotidiennement plaque à induction, cafetière Nespresso et grille-pain électrique pour la cuisine et les repas. Ce changement déjà prévu de la batterie initiale de 300 Ah par une de 400 Ah, effectué il y a trois semaines, s’est traduit par un supplément de puissance important (+ 33 %), consolidant ainsi encore davantage notre sécurité énergétique.