Bilan de mi-saison
Au fur et à mesure que l’on prend de l’âge, il nous semble que le temps s’écoule de plus en plus rapidement. Plus de trois mois que nous avons quitté le Québec et déjà des images du retour commencent à s’insérer dans ma pensée. Pourtant, ce n’est pas parce que cette migration m’a paru pénible, bien au contraire. Tout au long de ce voyage, nous avons arpenté la Floride dans tous ses sens. Jusqu’à maintenant, notre périple totalise plus de 12 000 km et nous sommes encore bien loin du bercail.
Je sais qu’à l’automne, plusieurs lecteurs m’avaient fait part de leur préoccupation quant à la compatibilité de la petitesse de notre VR avec un voyage de très longue durée. Bien que j’avais dit que cela ne nous tracassait guère, je tiens encore une fois à les rassurer. Notre moral est excellent et le défi de vivre dans un espace aussi restreint nous plaît toujours autant. D’ailleurs, avant de remonter vers le nord, je profite de l’occasion pour dresser un bilan provisoire de notre Promaster MX et de son comportement.
Plus ancien constructeur de véhicules récréatifs au Québec, Safari Condo nous a habitués à des véhicules solides, bien aménagés et fiables. Le Promaster MX s’inscrit donc dans cette foulée. Alors que l’odomètre touche presque les 17 000 km, j’ai encore l’impression de me retrouver au volant d’un véhicule fraîchement sorti de l’usine. Malgré ces kilomètres qui ne cessent de s’ajouter, aucun bruit ou craquement insolite ne vient encore troubler l’intégrité du véhicule.
Je dois cependant reconnaître que Michelle, avec sa longue expérience de la vie nomade, a développé un savoir-faire remarquable quand vient le temps de disposer verres, assiettes, casseroles et bouteilles de vin dans les armoires sans que tout se transforme en un bruyant tintamarre. Grâce à son habileté, lorsque l’on prend la route, on pourrait facilement croire que nous ne transportons aucun bagage. Toutefois, sans vouloir enlever à son mérite, il faut aussi reconnaître qu’un petit véhicule présente un grand avantage à cet égard. L’espace y est tellement limité que souvent tout le volume disponible se retrouve occupé à ras bord, réduisant d’autant la possibilité que les choses se promènent dans les armoires.
En contrepartie, la petitesse de ce VR oblige à faire preuve de beaucoup d’imagination et d’ingéniosité autant dans la gestion de nos mouvements que dans le choix de ce que l’on apporte avec nous. D’ailleurs, à cet égard, comme à chaque voyage, je dois encore une fois avouer avoir emporté inutilement certains vêtements, puisque je ne les ai pas portés de l’hiver. Les seules fois où je me rends compte de leur présence, c’est lorsque je dois les déplacer pour accéder à d’autres. Passé mon sentiment de dépit, je réalise alors combien, au moment du départ, il est difficile d’anticiper avec précision ce dont on aura vraiment besoin. Chaque fois, on se fait prendre et on emporte des choses, au cas où…
La présence de deux réfrigérateurs, même petits, avec leur contenance de 100 litres chacun, force à gérer efficacement la nourriture pour en limiter la perte. À petits frigos, petits contenants. Prévoir des réserves pour trois ou quatre jours devient un maximum et les visites à l’épicerie s’inscrivent vite dans notre routine.
Quand vient le temps de cuisiner, il faut souvent adapter les recettes en gardant constamment à l’esprit que nous ne sommes que deux à bord et que des restes trop volumineux pourraient causer problème. Sans trop d’efforts, quelques jours suffisent pour s’habituer à cette mentalité et ajuster son rythme en conséquence. Mais revenons au véhicule comme tel.
Je dois dire que la fourgonnette Promaster du constructeur FCA (le sigle de la nouvelle compagnie Fiat Chrysler Automobiles) est une belle réussite. Grâce à ses roues motrices avant, elle offre un rayon de braquage nettement meilleur que les Savana et Express fabriqués par GMC, ce qui simplifie de beaucoup la manœuvre au moment de se stationner en ville ou au centre commercial. Même chose sur la route où la direction réagit instantanément pour obliquer à gauche ou à droite. Côté freinage, la puissance est également au rendez-vous. Notons au passage que sur les tout premiers modèles Promaster produits à l’usine de FCA a Saltillo, au Mexique les plaquettes de frein avaient tendance à grincer lorsque la pédale n’était pas poussée à fond. Notre véhicule fait partie du lot. Heureusement, sur les modèles suivants cet irritant a été corrigé. Quant au moteur, il affiche une grande nervosité au départ ce qui oblige à y aller mollo avec l’accélérateur si l’on ne veut pas faire patiner les roues avant.
Quant aux points moins intéressants, j’en retiens deux et demi. Pourquoi pas trois, tout simplement parce qu’un de ces points est relié de trop près à mes propres attentes personnelles. Si l’on compare le Promaster au Sprinter, le premier est beaucoup moins onéreux à l’achat que le véhicule de Mercedes. Le Promaster possède une bonne mécanique, une boite de vitesse à six rapports bien étagés ainsi qu’une intégrité intéressante au plan de l’assemblage et de la carrosserie. Cependant, il faut reconnaître que le plastique utilisé dans les composantes intérieures dégage une impression de fragilité qui oblige à tout manipuler avec précaution pour ne rien casser.
L’autre élément concerne l’ordinateur de bord qui, dans son calcul de la consommation de carburant, témoigne d’un optimisme qui déforme un peu la réalité. Entre ce qu’il affiche au tableau de bord et la consommation calculée à l’ancienne, avec crayon et papier, j’ai noté un écart de 6 %. Selon le volume total de tous mes pleins d’essence et le nombre de kilomètres parcourus, mes calculs donnent un rendement de 13,65 litres au cent. Pourtant, de son côté, l’ordinateur s’entête à afficher 12,85 pour cette distance. Bien sûr, cela n’est pas dramatique en soi, mais tout de même agaçant pour l’exigeant que je suis.
J’en viens maintenant au demi-point négatif. Il résulte d’une situation que partagent tous les moteurs atmosphériques à essence. Contrairement au moteur diesel turbocompressé, pour développer son couple maximum, le moteur à essence doit pour y arriver, tourner à haut régime. Autrement dit, lorsqu’il tourne à bas régime, ce moteur n’offre pas beaucoup de puissance.
La recherche de l’économie de carburant, on le sait, passe par des boites de vitesses aux rapports de plus en plus nombreux, ce qui permet d’optimiser l’injection de carburant pour le rendement désiré. Il s’ensuit que la moindre pente rencontrée, un viaduc permettant de croiser une autre route suffit et la boite de vitesse rétrograde pour créer augmenter le couple requis.
On comprend facilement ce phénomène quand à une vitesse de croisière de 100 km/h et que le moteur tourne à 1850 tours en sixième, rétrograder devient une nécessité pour la boite de vitesse dont le couple maximal se situe environ à 2 000 tours/minute de plus. Essayez de décoller avec un vélo embrayé en dixième vitesse quand le feu de circulation passe au vert, vous verrez alors toute le couple que cela demande aux mollets.
Comme vous pouvez le constater, mon penchant pour les moteurs diesels se transforme à l’occasion en frustration lorsque je suis au volant d’un VR à essence. L’augmentation de régime du moteur et le bruit qu’elle entraîne m’horripilent à chaque fois que la boite de vitesse rétrograde. Ce que l’on devenir intolérant avec l’âge !
Tiens, pour rétablir mon humeur, la semaine prochaine, je reviendrai une fois de plus sur l’existentielle question : Essence ou diesel, y a-t-il des économies à faire ?
Vous dites: « Selon le volume total de tous mes pleins d’essence et le nombre de kilomètres parcourus, mes calculs donnent un rendement de 13,65 litres au cent. Pourtant, de son côté, l’ordinateur s’entête à afficher 12,85 pour cette distance ».
Est-ce que cela pourrait être du au fait que ce véhicule a pris pas mal de poids depuis sa sortie des usines de FCA pour le convertir en VR et ensuite y mettre tous vos effets personnels?
J’apprécie beaucoup votre bilan du Promaster MX. Nous nous intéressons aussi au Promaster Flex version diesel avec son lit électrique modulant l’espace cargo à l’arrière (bien que cet aménagement avec le cabinet toilette rende l’espace intérieur moins ouvert que le MX). En discutant avec les représentants de Safari Condo, on nous indiquait que le modèle Flex sera disponible sur plateforme Promaster et Sprinter. À la lumière des points « moins intéressants » que vous soulignez, pourriez-vous comparer davantage votre expérience de conduite entre le Promaster et le Sprinter (position et agrément de conduite, avantages)?
Pour des voyages de plus de quelques semaines, un véhicule de cette dimension n’offre pas un milieu de vie, un intérieur, comme le ferait le plus petit des appartements. C’est plus ou moins un abri et il faut pouvoir et vouloir vivre dehors, sous le soleil lorsque c’est notre seul refuge. En cas de longues journées de pluie, ou pour simplement faire du cocooning, ce n’est pas l’idéal.
Vous êtes parmi une minorité, sûrement, qui puissiez apprécier la vie dans un tel véhicule pendant de si longs séjours. Pas seuls, mais pas nombreux non plus. Pour notre part, votre ancien Scepter, même avec tous ses bruits lorsqu’en mouvement, et les coûts d’entretien associés, nous offre le confort que nous préférons pendant nos 6 mois de nomadisme annuel.
M.Laquerre vous dites que Safari Condo nous a habitué à des vehicules solides,bien aménagés et fiables. Si votre opinion sur le bien amenage fait référence a l’ingéniosité de M.Nadeau je suis totalement d’accord mais au niveau des materiaux de finition il y a beaucoup à faire. J’ai examiné la Promaster Flex l’automne dernier et ca m’a grandement déçu a ce niveau, on revient toujours avec la même sauce……Je comprends qu’il y a une question de coûts mais ca demeure le point faible de Safari Condo.
J’ai bien aimé votre évaluation de la Promaster comme tous les constructeurs de classe B vont produire bientôt un modèle avec ce châssis, c’est intéressant.
Nous aussi,
nous avons choisit Pleasure Way car le sprinter de Safari Condo était assez minimaliste côté qualité et confort. Par contre, le service Safaricondo est beaucoup mieux et plus près de Québec.