Devant les contraintes liées au voyage que nous vivons en ce moment, plusieurs campeurs et caravaniers voudront diversifier leurs activités au Québec. Se joindre aux 46 000 adeptes de quad peut représenter un beau loisir complémentaire.
Comment bien choisir son quad ? Là comme ailleurs, l’usage définit l’outil. Grosso modo, il existe trois types de véhicules tout terrain, destinés à trois différents usages : sport, randonnée et utilitaire.
Le site Québec Quad de la Fédération québécoise des clubs quads est très explicite sur ce point : « Vous devez définir l’utilisation que vous voulez privilégier avec votre VTT. Le sport se pratique souvent en circuit fermé ou sur terrain privé. La randonnée est idéale sur les sentiers fédérés. Les utilitaires se retrouvent au chalet sur terrain privé, dans les fermes ou sur les chantiers, pour transporter des charges ou pousser la neige. »
Le sportif
Même s’ils s’avèrent plus séduisants visuellement, les quads sport ne sont pas conçus pour la promenade. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’ils sont moins confortables et moins équipés pour la sécurité. Vous avez sans doute vu, dans les champs ou sur le web, ces jeunes casse-cous qui s’envolent du sommet d’une bosse à l’autre ou s’enlisent dans la boue avec un plaisir fou ? Dans ce dernier cas, on remarque d’ailleurs l’utilisation de pneus surdimensionnés qui peuvent provoquer de l’instabilité en sentier. De plus, les quads sportifs privilégient les deux roues motrices afin de faciliter les dérapages.
Les randonneurs
Les motoquads conçues pour la randonnée risquent de vous intéresser un peu plus. Dotées d’une suspension plus douce et d’un moteur plus prévisible (si bien choisies), ces dernières sont souvent équipées d’une selle double, avant et arrière, qui peut convenir à un couple. Cette question fait d’ailleurs l’objet d’une situation très particulière. Effectivement, les quads ont initialement été prévus pour une seule personne, à l’époque des fameux trois-roues, interdits en 1985. Afin d’éviter une interdiction totale aux États-Unis, plusieurs manufacturiers se sont engagés à ne pas fabriquer de quads à deux places et à offrir une formation à tous les usagers. Danny Gagnon, le directeur général de la FQCQ depuis 1998, ajoute qu’au Québec, où les quadistes ont pris l’habitude de modifier leur engin en ajoutant un siège arrière, ce qui modifie le comportement du VTT, on peut trouver des quads spécifiquement conçus pour deux passagers en toute sécurité. Dans tous les cas, la Fédération propose une formation aux nouveaux adeptes.
Il ne faut pas négliger non plus le fait que la randonnée en quad, généralement pratiquée sur les sentiers fédérés régis par la FQCQ, demeure une activité éminemment sociale qui réunit des amis ou les membres d’un club. Il s’agit également d’une forme de pratique qui implique l’adhésion à la Fédération et l’achat d’un droit d’accès annuel (300 $) ou saisonnier.
Les utilitaires
Finalement, les quads utilitaires sont présents et souvent indispensables à la ferme, au chalet, à la pêche ou à la chasse et ailleurs en nature. Ceux-là sont bâtis pour le travail, associant la puissance de trait à une capacité de circuler sur les terrains difficiles. Certains utilisent des quads utilitaires pour la promenade sans que cela suscite de problème majeur.
Pour le travail et la promenade, les quatre roues motrices (ou quatreroues mixtes) sont de mise pour maximiser la traction en terrain exigeant, ce qui contraste avec les quads sportifs.
Côte à côte
Depuis quelques années, on a vu apparaitre un nouveau VTT associé au quad, mais très différent dans sa configuration. Les modèles « côte à côte » (plus justement désignés « autoquad ») permettent, comme leur nom l’indique, d’assoir deux ou quatre personnes à l’intérieur d’une cabine, presque comme dans une voiture. Les autoquads ont fait problème lors de leur arrivée sur le marché, principalement en raison de leur largeur jugée excessive en sentier. L’empattement acceptable a été fixé à 162,5 cm (64 po), ce qui évite toute confusion. S’ils étaient auparavant très bruyants, les nouvelles technologies rendent les autoquads plus conviviaux, mais on n’a pas encore réglé le problème de distribution de la chaleur du moteur, ce qui rend leur habitacle très chaud en été.
La cylindrée
Votre expérience de conduite devrait déterminer la cylindrée du quad. Pourquoi risquer de se planter avec un 1000 cc lourd et difficile à contrôler alors qu’un 650 cc vous assurera amplement la puissance requise tout en consommant moins d’essence ? C’est du moins l’opinion de Danny Gagnon, convaincu que nombre de Québécois achètent trop gros et trop puissant inutilement. « Il faut éviter les véhicules surpuissants, du moins au départ. Le quad exige une conduite active qui s’avère moins évidente sur un véhicule plus lourd. Selon moi, la fourchette de 650-700 cc inclut les cylindrées idéales et constitue le meilleur rapport puissance-prix.
Curieusement, la cylindrée moyenne des quads en circulation varie beaucoup en Amérique du Nord. Elle est de 400 cc au Canada et de 250 cc aux États-Unis. Au Québec, on pense mieux paraitre avec le plus gros modèle. »
L’équipement
Une fois le véhicule acheté, les dépenses ne s’arrêtent pas là ! Il faudra l’immatriculer et acheter votre droit d’accès aux sentiers fédérés. Quelques vêtements sont incontournables : casque, bottes, gants, manteau et pantalon avec veste voyante. D’autres accessoires s’imposent rapidement : boite à outils, treuil, GPS, bidon d’essence et bien d’autres bébelles. « Plus important encore, certains articles comme les rétroviseurs sont obligatoires, mais ils ne font pas partie de l’attirail de base des motoquads. On doit y penser avant de se faire intercepter en sentier », explique Danny Gagnon. Finalement, n’oubliez pas les assurances !
Une question cruciale
Disposez-vous d’un endroit accessible où pratiquer votre nouveau loisir ? Si vous vivez à la campagne, vous pouvez peut-être accéder de chez vous à un réseau de sentiers local ou national. Sinon, comme tant d’autres propriétaires de quad, vous devrez trouver le moyen de transporter votre joujou à quatre roues au départ des 25 000 kilomètres de sentiers ou dans une ZEC. Dans la caisse de la camionnette ou dans la remorque, le quad alterne avec la motoneige, selon la saison.
On voit aussi certains campeurs saisonniers se doter d’un quad qu’ils gardent sur leur emplacement. Pas seulement pour faire le tour du terrain après souper, mais aussi pour accéder aux sentiers environnants. Ils organisent régulièrement des sorties et des activités entre amis. Ce phénomène est de plus en plus fréquent dans les campings installés aux limites des zones habitées et des terres publiques.
Toutes saisons
Aux yeux de plusieurs adeptes, le quad a ce grand avantage sur la motoneige qu’il peut servir en toutes saisons. Même l’hiver, des sentiers sont entretenus un peu partout sur le territoire québécois et permettent de faire du tourisme dans plusieurs régions. Reconnaissons cependant que le confort (surtout pour le passager) et la vitesse sont bien moindres en quad. La vitesse maximale dans les sentiers fédérés est de 50 km/h en quad et 70 km/h à motoneige. Le quad ne permet pas de faire des escapades hors sentiers dans la forêt enneigée, quoiqu’on puisse remplacer les roues par des chenillettes durant la saison froide.
En finale
Avant d’investir de 10 000 $ à 15 000 $ dans un nouveau loisir, il vaut grandement la peine d’en faire l’essai. De nombreux pourvoyeurs vous offrent des balades guidées en forêt qui constitueront une excellente initiation et vous permettront d’évaluer votre intérêt. Rappelons qu’il existe un important marché de quads d’occasion, faciles à trouver sur internet.
Pour info : Fédération québécoise des clubs quads : fqcq.qc.ca
Texte et photos : Yves Ouellet
Magazine Camping Caravaning, vol. 27 no 1, mars-avril 2021
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