Indispensables pour certains, accessoires pour d’autres, les jumelles sont un outil très pratique en voyage ou à la maison. Que ce soit pour observer des baleines lors d’une croisière, des oiseaux au sanctuaire, les détails d’une partie de football ou même un spectacle, les jumelles n’ont pas leur pareil !
Regarder de plus près ce qui se passe au loin présente un intérêt certain. Mais doit-on opter pour des jumelles, un télescope ou une lunette d’approche ? Un télescope est l’appareil optique offrant le grossissement le plus important (de 100 à 150 fois) et il est habituellement réservé à l’observation des astres. La lunette d’approche, ou longue-vue, se situe quant à elle à mi-parcours entre le télescope et les jumelles et présente un grossissement de 25 à 60 fois. Elle est notamment utilisée pour l’observation statique d’animaux situés très
loin. Dans les deux cas, toutefois, ce sont des appareils monoculaires, c’est-à-dire qu’on n’y voit qu’à l’aide d’un seul œil, l’autre étant fermé.
Les jumelles offrent, quant à elles, une vision binoculaire et un grossissement allant de 6 à 10 fois. On choisira donc des jumelles en fonction de l’utilisation prévue, évidemment, mais aussi pour sa vision binoculaire offrant une meilleure perception des profondeurs et une expérience plus immersive. C’est aussi l’appareil le plus compact, léger, facile et rapide à utiliser. Une utilisation à main levée est même possible alors qu’un télescope ou une lunette d’approche nécessite un trépied !
Si le prix des jumelles varie tant (de 50 $ à 2 500 $), c’est que leurs caractéristiques optiques et mécaniques diffèrent énormément. Il y a de quoi s’y perdre ! Pour clarifier un peu les choses, voici un bref survol des caractéristiques les plus importantes à considérer lors du choix de jumelles. Disons que l’activité principale sera l’observation des oiseaux, puisque c’est de loin la plus populaire à pratiquer avec ce genre d’équipement.
L’agencement des prismes
D’un point de vue optique, les jumelles sont classées en deux catégories : les Porro et celles avec prismes en toit. Les jumelles à prismes de Porro (nommées en l’honneur de son inventeur, Ignazio Porro) sont plus larges, car les tubes éloignés sont décalés par rapport à ceux se terminant par l’oculaire. Les jumelles à prismes en toit sont plus profilées. De façon générale, les jumelles à prismes en toit sont plus dispendieuses, compactes et résistantes et elles offrent une meilleure luminosité.
La cote de grossissement et d’objectif
Les jumelles sont cotées par deux nombres séparés d’un X. On verra donc 7 x 35 ou 10 x 25, par exemple. Le premier chiffre nous informe sur le grossissement. C’est souvent le chiffre qui attire le plus l’attention d’un premier acheteur. Attention, car plus grand ne veut pas dire meilleur ! Ainsi, les ornithologues préfèrent généralement des jumelles ayant un grossissement de 6, 7 ou 8 fois à celles grossissant 10 fois. C’est qu’au-delà de 8, il est difficile de tenir l’appareil à main levée sans induire une vibration qui nuit à la vision. De plus, un grossissement élevé a des répercussions sur la luminosité, le champ de vision et la netteté (en raison de la vapeur d’eau présente dans l’air, entre autres choses).
Le deuxième nombre fait référence au diamètre de l’objectif en millimètres. En passant, l’objectif est la lentille placée le plus près du sujet alors que l’oculaire est la lentille près de l’œil. Un diamètre plus grand laisse entrer plus de lumière, ce qui est souhaitable lors des observations à la tombée du jour et offre plus de clarté et de netteté. Toutefois, les grands objectifs sont lourds et volumineux. Des objectifs de 25 mm sont minimalistes et peu lumineux, alors que ceux de 30 mm à 35 mm offrent un compromis intéressant. Les objectifs de 40 mm à 50 mm sont réservés aux amateurs sérieux, prêts à porter le poids et le volume d’une luminosité supérieure.
Le champ de vision
Au-delà de ces deux nombres, il faut prendre en considération le champ de vision. Exprimé en mètres ou en degrés, celui-ci représente la portion de terrain visible. Plus il est grand, plus il sera facile de suivre un oiseau en vol ou de le localiser. Le champ de vision dépend de plusieurs facteurs, le plus évident étant le grossissement. Toutes choses étant égales par ailleurs, un grossissement important diminuera le champ de vision. Le type (et la qualité) de l’oculaire joue aussi un rôle. Des jumelles destinées à l’observation des oiseaux devraient avoir un champ d’au moins 6,5 degrés ou de 114 m à 1 000 m.
La pupille de sortie
Enfin, le rapport entre le diamètre de l’objectif et le grossissement nous donne le diamètre de la pupille de sortie. C’est le cercle blanc que l’on voit quand on regarde les oculaires d’une certaine distance, sans porter les jumelles à nos yeux. Cela représente la dimension du faisceau de lumière focalisé par l’appareil. Un diamètre de pupille idéal devrait s’approcher de celui de notre œil, qui varie de 1,5 mm à 8 mm en fonction de la luminosité. Disons simplement qu’un diamètre de pupille de 2,5 mm ou 3 mm est considéré comme petit ; il donne l’impression de regarder par le trou d’une serrure alors qu’un diamètre de 4 mm ou 5 mm est généreux. Tout ceci nous amène à conclure que des combinaisons telles que 6 x 32, 7 x 35 ou 8 x 40, par exemple, sont intéressantes et appropriées pour l’observation des oiseaux.
Et autres considérations…
Outre le prix, la masse, le volume, la prise en main et la qualité de construction (mécanique et optique) sont tous des facteurs à considérer. Une préoccupation fréquente concerne l’étanchéité de l’appareil. Il suffit de dire que des jumelles antibuée et résistantes à l’eau sont grandement souhaitables pour une utilisation prolongée à l’extérieur. Évidemment, tout dépend de l’usage qu’on en fera et du budget alloué !
Armés de ces quelques renseignements, nous sommes maintenant prêts à nous rendre à notre boutique préférée pour voir les modèles qui nous intéressent et compléter notre quête d’information. Plusieurs compagnies réputées offrent des modèles allant de l’entrée au haut de gamme. Ce n’est pas parce que c’est Nikon, par exemple, que c’est nécessairement du haut de gamme… Les conseillers de La Cordée nous suggèrent trois modèles de compagnies différentes. Pour un usage occasionnel, la petite Pentax Papilio 8,5 x 21 (pentax.com) offre compacité et légèreté pour environ 120 $. Un peu plus lourde, mais offrant plus de luminosité, la Bushnell Nature View 8 x 40 (bushnell.com) se démarque par son très bon rapport qualité-prix. Elle se vend aux alentours de 100 $. Enfin, pour l’utilisateur sérieux qui peut passer plusieurs heures à observer des oiseaux, le modèle Monarch III 8 x 42 (nikonsportoptics.com) de Nikon présente une optique de qualité supérieure (qui limite mieux les aberrations chromatiques) et une qualité de construction qui se voit. On peut se l’offrir pour 325 $.
De bonnes jumelles bien entretenues pourront offrir des années de bons et loyaux services. Tout comme l’appareil photo, elles deviendront vite la compagne idéale de vos sorties et vous feront voir le monde qui vous entoure d’une nouvelle façon !
Note : Tous les articles mentionnés dans ce texte sont en vente à La Cordée. Remerciements à La Cordée, Martin St-Pierre et David Tringle
Texte et photos : Dany Coulombe
Magazine Camping Caravaning, vol. 23/no 3, juin 2017.
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