Aztec, prise 2
Le moins que l’on puisse dire, c’est que mon carnet de dimanche dernier a engendré une polémique à laquelle j’étais loin de m’attendre. Le point qui en a fait réagir plusieurs concernait la limitation de l’entrée du Aztec RV Resort aux seules autocaravanes de classe A.
Dans mon écrit, je rapportais les paroles des promoteurs affirmant que cette règle avait été imposée par la municipalité de Margate. Selon Jean-Guy Sylvain, actionnaire principal, le plan initial de développement de l’Aztez RV Resort prévoyait différentes sections, dont certaines, pour les caravanes à sellette ou traditionnelles. Un plan que la ville refusa d’entériner.
Après de longues tractations, Margate accepta finalement de modifier son règlement de zonage pour autoriser la construction demandée par les promoteurs. À la toute fin des tractations, les développeurs québécois n’eurent comme choix que d’accepter le compromis de réserver le parc aux seules autocaravanes de classe A et conversions.
Depuis le temps que je voyage aux États-Unis, j’en ai vu des règlements de toutes sortes, certains justifiés et d’autres, moins logiques, pour ne pas dire carrément farfelus. Les Étatsuniens sont chez eux et agissent comme ils le veulent bien. Ceux qui ne sont pas d’accord avec leur façon de penser et d’agir n’ont qu’à passer leur chemin et aller ailleurs. Contrairement à chez nous, au pays de l’oncle Sam, ce sont les étrangers qui doivent se plier à des accommodements, qu’ils soient raisonnables ou non.
Dans mon texte, je soulignais aussi l’argument m’ayant été rapporté selon lequel, aux yeux de la ville, une autocaravane de classe A présentait, en cas d’alerte à l’ouragan, l’avantage de pouvoir plus facilement quitter le parc. Évidemment, comme vous aussi, je trouvais que les élus municipaux manquaient de discernement en affirmant que les autocaravanes de classe B ou C étaient moins « mobiles » que les A. Comme nos voisins, les Québécois savent qu’un véhicule moteur peut se déplacer facilement, mais nous, en plus, sommes persuadés que les plus petits sont beaucoup plus facile à manoeuvrer que les mastodontes de classe A. Curieusement, c’est principalement ce dernier point qui a mis le feu aux poudres. Tant mon blogue que le forum de la FQCC s’enflammèrent, un feu qui dura toute la semaine. On m’accusa d’avoir fait preuve de naïveté, de manque d’intelligence de sens critique ou de discernement. D’autres poussèrent l’audace jusqu’à prétendre que j’avais sciemment voulu induire mes lecteurs en erreur. Le dictionnaire définit le mot fallacieux cité dans un commentaire comme suit: « destiné à induire en erreur, à égarer; perfide, spécieux ».
La virulence de certains propos me rappela un trait typique de notre personnalité québécoise. Chez nous, il est facile de s’extasier devant les personnes d’ailleurs ayant réalisé des choses extraordinaires ou connu de grands succès. Par contre, on est beaucoup plus critique devant les initiatives réalisées par des gens de chez nous.
Dans notre mentalité, il est facile d’accepter qu’aux États-Unis, des parcs de camping soient réservés à un type précis de véhicules récréatifs, car les propriétaires ont le droit le plus strict de définir à leur façon un projet qui leur appartient. Cependant, si le projet est initié par des Québécois, alors on part en guerre en refusant de les croire lorsqu’ils affirment avoir dû se plier aux contraintes d’une règlementation municipale.
Après des siècles de colonisation, sommes-nous restés si petits pour renier les nôtres alors que l’on pardonne plus facilement aux étrangers ? Voir de nos compatriotes réussir lorsque notre vie demeure ordinaire nous est-il insupportable au point qu’il faille leur cracher dessus et les traiter de menteurs. Si cela est le cas, notre communauté a grandement besoin d’une psychothérapie collective majeure. Cela n’est pas sans me rappeler un ancien proverbe romain se disant comme suit: « Lorsque deux esclaves se parlent, c’est souvent pour dire du mal de la liberté ».
Cette fameuse exigence était elle vraiment imputable à la ville de Margate ou n’était elle qu’un prétexte snobinard imaginé par les promoteurs pour exclure des VR jugés de plus basse classe ? Pour en avoir le coeur net, je me suis adressé directement et personnellement à l’administration municipale de Margate. Deux jours plus tard, je recevais une réponse officielle du directeur du développement économique de la ville, Benjamin J. Ziskal, AICP, dans lequel il corroborait de façon explicite que la ville avait imposé cette exigence durant la négociation.
En fait, le règlement de zonage avait été amendé à condition que le parc soit réservé aux caravanes de classe A, que celles-ci aient une longueur minimale de 26 pieds et qu’elles aient au plus quinze ans d’âge. (Je crois me rappeler de gérants d’estrade affirmant avec certitude et conviction que 10 ans était la limite imposée aux VR pour entrer à l’Aztec)
Le courriel précisait également que ces exigences avaient contribué à l’acceptation du projet lors des audiences publiques. La missive se terminait d’ailleurs par cette phrase que je vous rapporte dans sa langue d’origine: These restrictions are considered to be a condition of the approval granted for this park, and therefore must be adhered to.
Difficile d’être plus clair.
Pour être clair cela a l’effet d’être clair. Votre propos sur les québécois l’est encore plus. Merci d’avoir mis les points sur les i et les barres sur les t.
Merci Monsieur Laquerre, vous êtes un vrai sage !
Je partage tout à fait votre opinion!
Nommez-moi quelque chose qui a déjà fait l’unanimité? Même avant que l’on puisse donner son opinion sur à peu près tout ce qui s’écrit sur blogues, forums, medias et medias sociaux, tout le monde avait toujours son mot à dire, mais ça restait dans les corridors des bureau ou dans les salons.
Personnellement, je peux argumenter (pas longtemps) sur un sujet, et même de mauvaise foi comme bien du monde et sans connaître (les connait-on jamais?) toutes les facettes d’un problème, mais j’essaie de ne jamais juger des intentions d’une personne.
Je pense que ce qui a fait réagir certains de vos lecteurs, c’est entre autre votre tirade, et je cite :’’l’ignorance d’envieux qui , se percevant comme exclus, crachent sur ce qui leur est interdit’’. Je dois dire que çà poussait fort! Et l’argumentation de la mobilité qui semblait si farfelue.
Vous me semblez avoir été piqué par les commentaires que je ne trouve ni agressifs ni virulents. Ils sont en réaction à vos propos tout simplement. Je ne comprends pas pourquoi vous montez aux barricades en employant des mots tels que :’’partir en guerre, cracher dessus, besoin d’une psychothérapie collective, après des siècles de colonisation sommes-nous restés si petits…’’
Et l’ancien proverbe romain, c’est la cerise sur le sundae!
Selon mon expérience, la majorité des québécois est fière de la réussite de ses compatriotes à l’étranger dans tous les domaines.
In formez-nous, soyez clair . Il n’est toutefois pas nécessaire de juger défavorablement les québécois. Ce n’est pas agréable à lire. Je dirais que c’est blessant.
Question de mon conjoint : ‘’Serions-nous tous des Elvis Gratton selon vous?’’
La société québécoise a effectivement un trait égalitariste prononcé. Les têtes de ceux qui dépassent la foule sont trop souvent des cibles.
Ceci dit, même avec la lettre de la ville de Margate, je ne suis pas certain que la proposition d’en faire un site de Classes A ne venait pas des promoteurs dans un effort de les convaincre. Les vendeurs sont malheureusement parfois aussi des menteurs, comme le dit un autre dicton.
Pour ma part, ça ne me dérange pas cette restrictions Classe A, et l’endroit ne me semble pas paradisiaque non plus. Il y a assez d’autres endroits où aller qui sont plus intéressants. Je suis bien plus offusqué par les propriétaires de sites au Québec qui militent pour que les endroits gratuits soient proscrits.
Transmis d’un Texas Safety Rest Area où je peux non seulement passer la nuit grauitement, mais le wifi m’est fourni en plus!
Mr. Laquerre,
Si jamais vous vous chercher une nouvelle profession… thérapeute vous irait très bien 🙂
Quelle société de jaloux est la notre!
Félicitations M. Laquerre, vous décrivez exactement la situation des envieux vis à vis ceux qui ont réussi et qui peuvent se payer un peu de luxe. Nous avons un classe A et nous marchons sur des oeufs toutes les fois ou nous participons à un forum sur le camping au Québec, dès qu’on mentionne qu’on est propriétaire d’un classe A, on est catégorisé comme des riches qui pilent sur les pauvres… Pourtant, nous avons fait du camping en tente pendant des années et avons aussi travaillé pendant 35 ans pour enfin se payer le luxe d’un classe A. Pourtant on est vu comme des parvenus car nous vivons dans une société d’envieux…
M. Laquerre,
Votre propos me laisse pantois et c’est peu dire !
Votre opinion des québécois, dont vous faites aussi parti il me semble, me désole grandement. Elle vise en même temps les 45,000 membres de la FQCC…
Certains québécois ont tendance à s’automutiler et je n’ai jamais compris pourquoi. Est-ce réellement l’opinion que vous avez de nous qui vous lisons et vous suivons depuis des années ?
De dénigrer ainsi vos compatriotes pour justifier vos propos me laisse perplexe.
Nous sommes tous fiers de la réussite des Paul Desmarais, Pierre Péladeau, Marcel Aubut, Guy Laliberté, Céline Dion, René Lévesque, Hubert Aquin, Louise Arbour, Jean Coutu, Marie-Josée Croze, Claude Champagne, Robert Charlebois, Renée Claude, Gregory Charles, Diane Dufresne, Maureen Forester, Gilles Proulx, Claude Jutra, Oliver Jones, Claude Léveillé, Julie Payette, Louis Quilico, Hubert Reeves, Michel Tremblay et des dizaines et des centaines d’autres.
Vous ne pouvez simplement pas comprendre que beaucoup de personnes en ont assez de se faire mépriser et regarder de haut par les gens qui ont des Classes A ? J’ai déjà eu un tel motorisé et mon choix s’est plutôt porté vers une caravane à sellette qui répondait mieux à mes besoins et mes goûts. J’ai toujours été très mal à l’aise par ces endroits réservés à un type précis de VR, qu’ils soient gérés ou créés par des américains ou des québécois. Mais lorsque quelqu’un comme vous qui avez eu toutes sortes de véhicules récréatifs et qui êtes censé, de par votre fonction, représenter tous les membres de la FQCC, se met à décrire et louanger un tel endroit comme paradisiaque, alors que vous savez que la majorité des membres ne pourront pas y aller, ça dépasse les bornes !
Je trouve que des gens mentionnés par Normand soit: Paul Desmarais, Pierre Péladeau, Marcel Aubut, Guy Laliberté, Céline Dion,ne sont jamais dénigrés qui auraient la mauvaise idée de cracher son fiel sur les Demarais, Laliberté,Peladeau, Aubut, Dion. Qui au QC oserait porter un jugement sur leur réussite. En connaissez-vous??????
Soyons sérieux beaucoup de nos compatriotes sont jaloux de la réussite des notres, on n’a quà faire le tour des revues de presse pour s’en apercevoir où simplement lire les propos d’Amir, de Martineau et Duhaime pour en être convaincu.
On dit qu’au baseball un joueur qui frappe pour .400 tout au long d’une saison est un joueur exceptionnel.
Ça fait plusieurs années que notre blogueur de la FQCC nous livre des messages supers intéressants à toutes les semaines.
Pour ma part, j’évalue qu’il frappe pour .900 donc qu’il se fasse retirer sur trois prises une fois sur 10, et bien je ne lui en tient pas rigeur.
Merci M. Laquerre de nous instruire sur le Carravaning et de nous faire partager vos expériences.
Raynald C.
Québec
Je suis tout-a-fait d’accord avec M. Laquerre.
Je suis d’accord avec M. Laquerre et j’ajouterais ceci.
Au Québec nous somme des moues, nous n’avons pas de colonne. Ils arrivent des immigrants et on change nos lois pour les accommoder. Déménager dans un pays arabe pour voir si les accommodements seront aussi généreuse. Si on ouvre un dépanneur sur un coin de rue et que ça marche, dans 5 ans il y en aura un sur chacun des 3 autres coins. C’est nous les Québécois. Je suis fière de nos grand et j’ai honte de ceux nous diminue.
Les Américains, eu sont capable dicté leur règles et les imposer. Bravo les Américains. Je n’ai pas de Classe-A car je suis-je n’ai pas les moyens et ça c’est mon problème, pas celui des Américains. La vérité dérange toujours.
Un endroit paradisiaque peu être la ou on le souhaite. Que nous soyons propriétaire d’un Classe-A, B, C ou une roulotte nous ne somme pas plus riche ou pauvre dans le font. J’ai vue des Classe-B à 140,000$, des Classe-C à 400,000$ des Classe-A à partir de 70,000.
M. Laquerre continuer votre excellent travail.
@ M. Normand
Je ne commenterai pas votre réponse sauf pour vous dire que vous êtes un frustré de la vie. J’ai vu l’endroit et c’est paradisiaque….. pour qui peut se le payer évidemment. Continuez votre travail M. Laquerre, j’aime bien vous lire moi.