Avez-vous fait l’essai de ce véhicule ?
Souvent, au magazine, des lecteurs nous demandent si nous avons mis à l’essai tel ou tel modèle de véhicule récréatif. La plupart du temps, je dois répondre par la négative à cette question. Nous n’avons ni les moyens techniques ou financiers pour tout essayer. De plus, la grande diversité de marques, de séries, de classes et de modèles rend impossible une analyse en profondeur de chacun, surtout que, chaque année, des innovations sont apportées aux véhicules produits.
Le fait que le Québec soit très loin dans la liste des préoccupations marketing des constructeurs de véhicules récréatifs, du moins ceux des États-Unis, ajoute un obstacle supplémentaire à la planification d’essais routiers. Ne jouissant pas d’un accès direct aux manufacturiers, notre magazine doit alors se rabattre sur les concessionnaires locaux et les convaincre de mettre un de leurs véhicules à notre disposition. Même là, la négociation s’avère souvent complexe.
Dans un contexte économique difficile où l’on ne compte plus les turbulences affectant l’industrie et le commerce du VR, les concessionnaires consacrent beaucoup d’énergie à rationaliser tant leurs opérations que les modèles en inventaire. Une attitude tout à fait légitime de leur part.
Lorsque nous les contactons, certains manifestent des réticences à prêter un véhicule neuf qui, après l’essai, même si celui-ci ne dure que quelques jours, aura perdu sa virginité. Aussi, pour préserver le caractère de véhicule neuf, il nous est fréquemment demandé de ne pas cuisiner à bord, de ne pas enlever la housse de plastique recouvrant le matelas du lit principal, ou même de ne pas utiliser les sanitaires.
Malheureusement, de telles exigences viennent en quelque sorte fausser l’objectif même de mettre un véhicule récréatif à l’essai. Car, il ne faut pas oublier que ce qui différencie un VR d’une simple automobile, c’est justement son aspect résidentiel. Vérifier le confort du lit, utiliser les différents accessoires, vivre à bord, tout cela fait partie intrinsèque d’un véritable essai.
Au premier regard, un VR suscite toujours des regards admiratifs, même de la part de nos essayeurs chevronnés. Par contre, après quelques jours, l’éblouissement du départ s’estompe rapidement au profit d’un regard plus «incarné» qui permet de noter des détails, des attentions du constructeur et d’en cerner les impacts positifs ou négatifs sur la vie à bord.
Une simple ballade, que l’on pourrait qualifier de tour d’auto, ne saurait permettre de saisir la personnalité, la spécificité d’un véhicule récréatif, de voir ce qui le distingue d’un autre vendu par un concurrent. Prenons comme exemple un VR de classe B utilisant le fourgon Sprinter de Mercedes-Benz. Ce fourgon est actuellement le plus utilisé actuellement en Amérique du Nord pour les VR de ce type. Plus d’une dizaine de manufacturiers s’en servent pour leur véhicules récréatifs.
Or, comme tous ces véhicules possèdent le même moteur, la même boite de vitesse, la même suspension il est donc normal qu’ils affichent aussi un comportement routier identique. Ce n’est donc que par la touche que les manufacturiers de VR leur apportent qu’ils réussissent à se démarquer les uns des autres. Conséquemment se limiter à les conduire sur quelques centaines de kilomètres nous en apprend bien peu sur ces classe B, tout au plus, dans ces conditions, l’essayeur peut-il soupeser la qualité d’assemblage selon qu’il entend des craquements ou non.
J’en reviens à mon point de départ en gardant le même exemple. Même si, au magazine, nous n’avons pas essayé un véhicule en particulier, cela ne veut signifie pas pour autant qu’il nous est impossible de le commenter. Qu’il s’agisse d’un Plateau construit Pleasure Way, d’un Safari Condo, d’un Roadtrek, d’un Winnebago, d’un Great West Van, d’un Airstream, d’un Trail Lite ou de tout autre modèle utilisant un fourgon Sprinter, nous pouvons apporter certaines réponses ou éléments de réflexion à la personne qui sollicite notre avis.
Bien sûr, nous ne pouvons aller bien loin dans la comparaison des différents designs et des points forts ou faibles de chacun puisque nous ne les avons pas tous essayé individuellement. Souvent, nos réponses doivent se limiter au point commun partagé par tous ces VR, le fourgon Sprinter. Puisqu’il s’agit là d’un élément qui compte pour beaucoup dans la qualité d’un véhicule récréatif, règle générale, après que l’on ait expliqué la limite de nos réponses, les personnes ayant sollicité notre avis nous disent souvent que nos commentaires les ont aidé à arrêter leur choix.
Note : Vous remarquerez qu’une nouvelle adresse courriel a été créée pour permettre à ceux qui souhaitent me soumettre des commentaires ou soulever des point n’ayant pas rapport avec le billet en titre. N’hésitez pas à vous en servir si cela vous convient: plaquerre@campingcaravaningmag.ca
J’ajouterais que les différents forums sont aussi une source d’informations non négligable
À la semaine prochaine pour, espérons le, un sujet plus intéressant.