À l’occasion, vos commentaires ou questions me prennent par surprise. Ainsi, aujourd’hui, Denis Marcoux demandait d’une façon anodine : « À quoi revient-on lorsqu’on est nomade à plein temps ? » J’avoue que l’idée d’écrire sur ce sujet ne m’avait pas effleuré l’esprit. Pourtant, son interrogation est fort pertinente.
Lorsqu’un caravanier, résidant dans une habitation conventionnelle, annonce qu’il revient au pays, tout le monde comprend qu’il regagne sa maison, son logement ou son condo. Or, Michelle et moi sommes nomades, ce qui signifie que notre maison est notre autocaravane. Dans ce contexte que veut dire revenir chez nous ? Pour nous, la chose est simple. Cela signifie simplement que nous revenons au Québec. Mais encore, direz-vous ?
Comme beaucoup de caravaniers nomades, nous avons décidé d’établir un camp de base sur un terrain de camping permettant de vaquer à nos activités les plus courantes et situé à proximité de nos relations sociales ou professionnelles les plus significatives, qu’il s’agisse des enfants ou de nos amis les plus proches.
Cet emplacement que nous louons au mois, nous l’avons certes choisi parce qu’il satisfaisait aux critères que je viens d’énoncer, mais aussi parce qu’il n’est pas trop trop dispendieux. De cette façon, il nous est possible de partir quand bon nous semble, sans trop avoir l’impression de débourser en double. De plus, ce camping met une petite remise à notre disposition, un élément qui s’avère indispensable, surtout depuis que nous avons changé notre VR.
Lorsque nous avions l’alto, nous pouvions apporter plus de choses que dans notre Sprinter. Sur son devant, elle possédait un support pour deux vélos et le Jeep venait à la rescousse pour les autres accessoires comme un réservoir septique portable, un petit barbecue, deux chaises longues, deux tables en aluminium démontables et un coffre d’outils. Depuis que nous vivons dans un Sprinter, il a fallu remiser une bonne partie de ces accessoires.
Même au niveau des vêtements, nous avons un tri sévère s’est imposé. Conséquemment, pour le moment, a remise du camping joue un rôle fort important dans l’entreposage de nos surplus. Que ferons-nous à la fin de la saison lorsque nous entreprendrons notre longue migration ? Il se trouvera bien une solution à ce problème.
Comme vous pouvez le constater, peu importe le type de VR que l’on possède, il est très facile d’accumuler toutes sortes de choses. Pourtant, plusieurs d’entre-elles pourraient facilement entrer dans la catégorie du superflu.
Par exemple, à notre retour, au début de mai, en mettant de l’ordre dans nos vêtements, nous avons constaté que, durant tout l’hiver, nous avions amené dans notre périple plusieurs morceaux que nous n’avions pas portés, ne serait-ce qu’une seule fois. Quelle est donc cette force qui pousse à accumuler autant, comme un écureuil qui ne peut s’empêcher de cacher des noix un peu partout et qui oubliera où il les a mises ? Je l’ignore et, pour le savoir, il faudrait sans doute remonter bien dans loin dans l’histoire humaine.
Bien sûr, la vie de caravaniers oblige à un certain dépouillement. Celui-ci est toutefois fort différent de ce que les tendances à la mode nomment simplicité volontaire, même s’il en possède l’apparence. Pour un caravanier, il ne s’agit pas d’un courant idéologique, loin de là. Son dépouillement répond directement à une contrainte dictée par un évident manque d’espace de rangement. Ce phénomène est quelque peu contre nature puisqu’à chaque retour, un tri s’avère nécessaire pour déterminer l’essentiel de l’inutile. D’un voyage à l’autre, d’une année à l’autre, le manège se répète inlassablement. Certaines habitudes ont la vie dure, surtout lorsqu’elles sont imprégnées dans nos gênes depuis des temps immémoriaux.
Demain, marquera la dernière de mon édition quotidienne et le retour à la fréquence hebdomadaire, chaque dimanche matin. J’en profiterai pour parler de la consommation en carburant du Sprinter et aussi du dénouement de l’énorme facture reliée à l’utilisation de l’internet aux États-Unis. Allez, on se téléphone !
Bonsoir, merci pour ce billet toujours intéressant. Une question : depuis combien de temps êtes-vous des nomades ? est-ce qu’une période d’adaptation est requise et croyez-vous encore l’être encore longtemps ?