Voyager dans son propre pays où à l’étranger présente toujours des risques: accrochage, maladie ou vol. Bien que l’on s’imagine toujours à l’abri de telles mésaventures, elles peuvent survenir n’importe quand, en fait au moment où l’on s’y attend le moins. Voilà exactement ce qui nous est arrivé en matinée, lundi, 10 septembre.
Carcassonne, petite ville du sud de la France, est traversée par le canal du Midi, une voie navigable utilisée par de nombreuses péniches de loisirs. Parce que l’essai routier du camping car Westfalia nous avait amené à reporter à un autre voyage notre envie de louer une pénichette, l’idée nous vint de faire une courte ballade sur le canal.
Sur le quai, un batelier proposait ses services pour quelques euros. Affable, il nous indique où stationner notre camping car, une centaine de mètres plus loin. Ceci fait, nous revenons vers l’office du batelier, choisir notre ballade.
30 à 45 minutes plus tard, comme le temps se réchauffe rapidement, je retourne à la voiture ranger nos chandails pendant que Michelle jette un oeil aux boutiques environnantes. En ouvrant la portière, je constate que toutes les portes d’armoires sont grandes ouvertes et que leur contenu est répandu sur la couchette. L’évidence me frappe en plein front: on s’est fait dévaliser.
Ordinateurs, iPads, iPhones, onduleur, branchements de toutes sortes, tout a disparu. Même ma mallette contenant toutes les cartes de visite des contacts établis à Düsseldorf, la documentation recueillie, des dvd illustrant le fonctionnement de plusieurs produits, envolée comme tout le reste. Le sac à main de Michelle, contenant passeports, cartes de guichet, son permis de conduire,ses cartes sociales, parti aussi.
Sans passeports ni billets d’avion pour le retour, sans moyens de communication pour rejoindre qui que ce soit, j’accuse le choc comme un coup de massue en plein front. Je retourne immédiatement voir le batelier pour lui demander d’appeler la police. En même temps, j’aperçois Michelle qui déambule l’esprit encore tranquille. À grands signes des deux mains, je lui signifie de revenir au plus sacrant. Brillante, elle comprend rapidement que quelque chose ne tourne pas rond et rebrousse chemin.
Quelques minutes plus tard, les policiers se pointent. Il nous demandent de les suivre jusqu’au poste où sera enregistrée notre déposition ainsi qu’effectuée une recherche d’empreintes. Inutile de préciser que durant le trajet Michelle et moi ne parlons que de l’ampleur des dégâts. Comble de malheur, chemin faisant, les policiers s’immobilisent pour nous informer qu’ils ne pourront pas nous guider vers le poste à cause d’un appel d’urgence qui les oblige à nous quitter.
Par miracle, nos voleurs ont dédaigné notre GPS, ce qui nous apporte un certain réconfort et l’espoir dénicher le poste de police dans des rues qui ne m’ont jamais semblé aussi étroites qu’en ce moment. Après nous être rendus par erreur à la gendarmerie nationale, nous trouvons enfin le quartier général de la police municipale.
La préposée à l’accueil nous indique la salle d’attente où un agent viendra nous chercher. Jamais attente ne m’aura semblé si longue. J’imaginais les voleurs en train de nous monter un compte de téléphone astronomique, d’utiliser nos portables pour vider nos comptes bancaires et couler notre marge de crédit. Un véritable film d’horreur tourbillonnait dans ma tête.
Un agent vint nous rejoindre et demanda à Michelle de retourner au VR où un
technicien procéderait à la recherches d’empreintes. Pendant ce temps, je racontais notre mésaventure à l’agent qui, à deux doigts, tapait tout sur le clavier d’un ordinateur qui me semblait plus ancien que la découverte de l’électricité.
Quelques siècles plus tard, Michelle revenait pour nous dire qu’elle avait retrouvés nos passeports parmi les vêtements éparpillés sur le lit, sans doute tombés là lorsque les malfrats avaient vidé son sac à main. Elle ajouta que le technicien aux empreintes n’avait rien trouvé d’autres que des traces de gants à picots portés par les voleurs. Nous avions donc eu affaire à des professionnels du crime.
Après avoir quitté le poste de police, nous sommes allés acheter un téléphone à la carte pour rejoindre fournisseurs et famille. À trois euros la minute pour un appel international, sachez que les conversations furent très courtes, d’autant plus que tous les numéros de nos répertoires avaient disparus avec les téléphones. Un appel à une de nos filles suffit pour lui expliquer la situation et lui demander de prendre la relève auprès des fournisseurs et leur boites vocales à plusieurs étages.
La seconde étape fut de nous rendre à la boutique Apple la plus près, à Montpellier, acheter au moins un iPad pour nous redonner un accès à l’internet et pouvoir bloquer et effacer à distance le contenu de tous nos appareils volés.
Depuis ce temps le soleil continue de briller et même si notre fonctionnement informatique est un peu boiteux, nous trouvons à nouveau que la vie est belle et le voyage magnifique.
Ah! Désolé pour vous. Quelle histoire!
La porte du VR n’était pas forcée? Elle aurait alors été crochetée.
C’est à se demander si le batelier est dans le coup.
Quelle mauvaise aventure, une chose que persone ne veut vivre, surtout à l’étranger. On pourrait croire que le fait de voyager en motorisé nos biens sont plus en sécurité, mais ce n’est pas le cas. Bonne fin de voyage quqnd meme.
Vous êtes les 3e personne dont j’entends l’histoire qui ont été cambriolés de la sorte en Europe. Est-ce plus répandu là-bas qu’en Amérique du nord? Aux USA, je n’ai jamais l’impression que cela pourrait nous arriver, est-ce seulement une impression? C’est vraiment chiant tout le trouble que ça amène!!! Je sais vous êtes débrouillards et que vous vous en sortirez mais c’est chiant quand même…
Bien désolée pour vous, je peux imaginer l’étrange sensation que vous avez vécue…je me demande aussi si le batelier serait dans le coup…étrange en effet qu’à peine 35-40 min plus tard, le cambriolage avait eu lieu…
Une façon de vous faire les poches quand vous marchez sur la rue, ce sont des jeunes qui vous approchent avec un pad et une liste de personnes ayant signé leur feuille qui dit qu’ils sont sourds et muets. Ils viennent très près de vous et pendant que vous signez(en bonne personne que vous êtes) ils vous font les poches, le sac, etc…j’ai été approchée ce printemps à Paris et , heureusement, que je n’aime pas être collée de très près par des étrangers car je les ai repoussés assez vivement…
Mon amie s’est fait aussi prendre à Paris par une dame qui lui a donné un anneau en or, lui disant que ce n’est pas à elle et que c’est le ciel qui l’a mise sur sa route mais moyennant quelques euros, elle prirait pour elle, donc généreuse elle a donné. Et cette dame m’a fait la même chose, mais étant avisée, je n’ai pas mordu…
Désolé pour vous, mais quelle finale, “depuis ce temps le soleil continue de briller” j’admire votre détachement et votre sagesse à savoir ce qui compte vraiment, le bonheur d’être en santé et de faire un merveilleux voyage.
Si je peux vous être utile…
Quelle histoire. On m’a volé mon portefeuille à Montréal, il y a deux ans et je me rappelle encore tout ce qui m’a traversé l’esprit pendant des semaines, alors je peux imaginer vos conversations et vos pensées et vos nuits étant donné l’ampleur du vol.
Comme Antoine, j’admire aussi la conclusion, même si je sais que c’est juste pour que l’histoire finisse sur une note positive et qu’on se s’inquiète pas.