Au pays des géants
Depuis jeudi, nous sommes installés à Saint-Ambroise au Lac Saint-Jean, sur les immenses terrains du Géant du Motorisé. C’est ici que la FQCC a choisi de tenir son grand rassemblement pour souligner l’ouverture de la saison de camping. Comme à peu près partout au Québec, le soleil nous chauffe la couenne, ce qui a un effet très bénéfique sur l’humeur des 2 500 caravaniers qui ont envahi la belle région du Lac-Saint-Jean. L’atmosphère est à la fête et les sourires sont au rendez-vous. Inutile de préciser que la population de Saint-Ambroise bat des records ce week-end.
L’an dernier, lorsqu’à la télé, je voyais une pub qui parlait du pays des géants pour désigner le Saguenay – Lac Saint-Jean, je me demandais en quoi ces Québécois étaient plus géants que ceux des autres régions. Aujourd’hui, tout est devenu limpide. J’ai compris. Je suis véritablement au pays des géants. En voici la preuve.
Tout d’abord, André Bouchard qui nous accueille sur ses terres. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’entreprise qu’il a mise sur pied n’a pas usurpé à qui que ce soit le nom Géant du Motorisé. Le Géant est, en 2010, le joueur le plus important dans le domaine du véhicule récréatif au Québec, et sans doute au Canada. Pourtant son commerce est loin, très loin des grands axes routiers. D’ailleurs, sans André Bouchard, bien peu de Québécois sauraient qu’il existe un village nommé Saint-Ambroise.
Pour qui ne s’est jamais rendu au domaine du Géant, il est difficile de comprendre l’envergure et les dimensions de celui-ci. Même Elvis Gratton verrait que « think big’stie » n’appartient plus aux « Américains ». Il est bleuet, point à la ligne.
Mon copain journaliste Roger Laroche, anciennement chroniqueur de la circulation à Radio-Canada, qui a troqué son Vol-au-Vent pour une autocaravane, a d’ailleurs profité de son séjour à Saint-Ambroise cette semaine pour interviewer M. Bouchard. Il nous tracera un portrait de ce personnage et de son rayonnement dans un prochain article à paraitre dans Camping Caravaning. Ne voulant surtout pas empiéter sur son sujet et brûler son article je vais étayer mes propos par d’autres exemples.
Au moment où je termine ces lignes, nous sommes samedi et il est près de minuit. Michelle et moi, en compagnie de 2 500 autres personnes ravies, venons tout juste de sortir d’un spectacle monté par des gens d’ici et intitulé « Ecce Mondo » ou, si vous préférez, « Voici le monde ». Comme tous ceux qui ont assisté à ce spectacle de danse et de musique, j’en suis tombé sur le cul.
Les artistes qui étaient sous le chapiteau ce soir sont aussi des géants, à leur façon. Près de trois heures, durant lesquelles nous avons parcouru le monde en musique en danse et en chanson. La salle était ébahie devant autant de talent. L’atmosphère était survoltée.
C’est là que j’ai véritablement compris que nous étions au pays des géants : les gens du Saguenay – Lac Saint-Jean font partie d’une race de géants et, par ricochet, vous, moi, tous les Québécois, faisons partie de cette race. Pour ma part, je n’ai plus besoin de ces débats politico-philosophiques pour cerner et définir ce qui nous distingue, nous les Québécois. Ce soir, ici, tout est devenu limpide.
Peut-être faut-il y voir la conséquence des nombreuses années où nos ancêtres ont eu à se battre pour survivre, mais aujourd’hui, ce qui nous caractérise porte plusieurs noms : imagination, débrouillardise, créativité. Alors qu’il y a 150 ans, nos coureurs des bois occupaient tout le territoire de l’Amérique du Nord, aujourd’hui, nos développeurs modernes font maintenant leur marque dans une multitude de secteurs et se nomment Bouchard, Laliberté, Dion, Lemaire, Lepage, Lamarre…
Par leur audace, leur talent, leur ténacité, ils ont créé, développé, imposé et exporté leurs idées. Ces gens sont issus de chez nous. Comme vous, comme moi, ils sont Québécois. Leurs exploits font d’eux des géants. Rappelons-nous René Lévesque disant, au soir du 15 novembre 1976, que nous étions peut-être quelque chose comme un grand peuple. Bon sang qu’il avait raison, nous sommes un peuple de géants. Si seulement on pouvait le comprendre!
J’étais tout à fait d’accord avec votre article. jusquà ce que vous mêliez la politique à votre écrit. Pour moi les Canadiens sont un grand peuple et les québécois sont des Canadiens.
JPP: petite taquinerie, à l’école j’ai appris que votre assertion était un syllogisme. Si les Canadiens sont un grand peuple et que les Québécois sont des Canadiens, donc les Québécois sont un grand peuple. Ce que disait Paul Laquerre.
Mais bon, l’important pour moi, c’est que Paul Laquerre a semé une graine de fierté d’être qui nous sommes, fier de nos réussites. Peu importe qui nous sommes.
Je l’ai senti en tout cas dans votre billet M. Laquerre. Et il faudrait bien que je me décide à aller voir ma cousine qui a épousé un Ambroisien tout bleu!!!