Au hasard des routes
L’humain est ainsi fait qu’il éprouve le besoin constant de développer des appartenances, d’entrer en contact avec ses semblables et de tisser des liens. Est-ce pour combler un sentiment d’insécurité hérité de siècles d’une évolution encore mal comprise ou par besoin de valider ses choix, ses initiatives ? Je ne saurais expliquer les motivations profondes qui dictent notre conduite à cet égard. Une chose m’apparaît cependant certaine, cette propension est réelle et surtout profondément ancrée en nous.
Vendredi, aux alentours de midi, en route vers Québec, je décide d’arrêter quelques instants à la sortie Madrid 2.0. Je constate rapidement que je ne suis pas le seul à avoir eu cette idée. Le stationnement est aussi plein que le serait celui d’un grand centre commercial un samedi après-midi. En plus des automobiles, des camionnettes et des motos, près de 20 véhicules récréatifs témoignent de la popularité de l’endroit.
Alors que je roule lentement, à la recherche d’un emplacement disponible, je remarque un véhicule récréatif semblable au mien. Le hasard fait que je trouve à garer ma voiture à quelques mètres de lui. Au volant, le propriétaire du Promaster MX, se prépare à quitter les lieux. Spontanément, comme si cela allait de soi, je m’approche pour le saluer. M’ayant aperçu dans son miroir latéral, le conducteur qui m’a reconnu — le monde du VR est petit et celui des Safari Condo encore plus — ouvre sa portière et vient à ma rencontre en souriant. Tout naturellement, sans qu’on en prenne conscience, notre comportement réciproque illustre bien l’attirance innée qui pousse à rechercher la compagnie de personnes avec qui l’on partage des intérêts communs.
Présentation, poignée de main… inutile de vous dire que nous avons passé quelques minutes à parler de nos voitures, de leurs performances, de leurs points forts, mais aussi de ce qui nous dérangeait. Un moment fort agréable que nous aurions mutuellement aimé prolonger, mais que les contraintes de notre agenda du jour nous forçaient à écourter.
Ce phénomène, je l’ai observé et vécu à maintes reprises, qu’il s’agisse de motocyclistes ou de propriétaires de Jeep se saluant de la main lorsqu’ils croisent une personne au volant d’un véhicule similaire ou de caravaniers qui échangent quelques mots. Malgré leur brièveté, de telles rencontres sont toujours chaleureuses et plaisantes à vivre. Au fin fond de l’Arizona ou en Alaska, la seule vue d’un véhicule similaire au nôtre, d’une plaque d’immatriculation arborant la fleur de lys suffit à nous faire tourner la tête dans l’espoir d’une brève rencontre avec un de nos semblables.
À vrai dire, je me moque que ce geste puisse être dicté par un besoin d’une quelconque sécurité et qu’en le posant, je réponde à un conditionnement datant du début de l’humanité. Je retiens tout simplement son caractère agréable et surtout le plaisir que j’éprouve à découvrir des gens avec lesquels j’ai des points en commun et avec qui je peux partager. En cette matière, le monde du caravaning m’est toujours apparu comme un terreau particulièrement fertile à ces petites manifestations de chaleur humaine.
Note: Rappel à ceux qui désirent me contacter pour un commentaire ou une question ne se rapportant pas directement au sujet de ce billet. Veuillez, s’il vous plait, utiliser l’adresse qui suit : plaquerre@campingcaravaningmag.ca. Je me ferai un plaisir de vous répondre.
C’est particulier la confrérie chez Safari Condo. Entre deux Safari Condo, j’ai possédé un classe A et je n’ai pas senti de sympathies entre les propriétaires de ceux-ci. Et je dirais même qu’il y a du snobisme entre eux. Je remarque aussi qu’il y a beaucoup de clubs et de groupes Facebook de propriétaires de classe B.
C’est vrai que c’est particulier pour les proprios de Safari Condo et Alto.
Sur un terrain de camping, nous allons toujours les saluer, ça dure parfois quelques minutes, à d’autres fois, des amitiés solides se tissent bien au delà du véhicule(intérêts et passions partagés)
Ça me fait penser aux campeurs propriétaires de chiens… ils finissent tous par se croiser et se parler !
À chacun ses goûts !
Pour Daniel Lavoie, chacun a ses gouts et ses moyens pour acheter telle ou telle classe de motorise, ce n’est pas une question de snobisme mais bien de choix personnel; Paul pour ne nommer que lui, a achete dans le passe un nouveau concept de mini roulotte, soit l’ Alto, pour ensuite acheter un « pusher » de 41 pieds et aujourd’hui se promene avec un B+ de 19 pieds; il n’a jamais ete snob lorsqu’il avait son gros motorise et ne l’est pas plus aujourd’hui a se promener avec ce qui est a la mode aujourd’hui soit un B+ !
Dependant de ce qu’on a comme VR, on va surtout cotoyer ceux qui ont du semblable au notre ou du meme niveau de confort que le notre… ce qui tout a fait normal a mon avis.
Le hasard fait que quand nous voyageons à l’étranger et que nous rencontrons dans le désert perdu du Nord du Névada un compatriote, ce qui nous attire ce n’est pas son type de caravane.
Qu’il soit en motorisé A de 43′ ou en tente caravane ou même en tente tout court, c’est sa plaque d’immatriculation et le fait de pouvoir échanger dans notre langue.
C’est le fait également de se retrouver à dire, « tiens, vous avez eu la même idée et comment cela se passe-t-il? ». On se reconnaît entre nous et souvent des contacts restent, c’est ce qui nous est arrivé dans nos dernières virées, on continue à échanger.