Pourquoi les moustiques, les guêpes et les « mouches à chevreuil » nous piquent-ils ? Cela leur sert-il à quelque chose ou ne sont-ils que des vampires assoiffés de sang ?
La soirée à l’extérieur s’annonce toute douce et voilà qu’ils se mettent à nous bizz-bizzer cela avant de mener leur détestable attaque. Nous piquent-ils seulement pour nous pourrir la vie ?
Femelles moustiques seulement
Chez les moustiques, seules les femelles piquent. Le sang des mammifères qu’elles retirent par leur longue trompe buccale appelée proboscis, leur sert à la reproduction. Si les moustiques se nourrissent du nectar des fruits pour leurs bienfaits énergétiques, les femelles doivent aller quérir des protéines, c’est-à-dire des acides aminés, qu’elles trouvent dans le sang des mammifères pour contribuer à la maturation de leurs oeufs avant leur ponte. Une fois absorbé, le sang se retrouve dans l’abdomen de l’insecte et ses nutriments sont absorbés par les oeufs. En quelques secondes, elles nous soutirent assez de sang pour faire un « plein » d’environ 5 millionièmes de litre, ce qui équivaut à trois fois le poids de leur corps ! La désagréable sensation de démangeaison qui en découle est provoquée par leur salive anticoagulante qui engendre une réaction inflammatoire plus ou moins forte chez leurs victimes. Il faut aussi savoir que les humains sont loin d’être leurs principales sources d’approvisionnement. Les oiseaux, les rongeurs, les mammifères et même les batraciens subissent aussi leur persistante attaque.
Des humains plus piqués que d’autres ?
Il semble que oui ! Et ce ne serait pas lié au goût plus sucré ou épicé de certains sangs. Une recherche menée par l’institut américain Smithsonian, aurait démontré que les personnes de groupe sanguin O auraient près de 85 % plus de risque de se faire piquer par mesdames les moustiques. Un signal chimique transmissible à travers la peau aviserait lesdits moustiques du groupe sanguin de victimes potentielles. Le pourcentage d’expiration de gaz carbonique serait aussi en cause, car elles sont aptes à le détecter à plus de 50 mètres de distance. Les femmes enceintes qui expirent quelque 20 % de plus de ce gaz seraient des victimes très appréciées. Entre autres, une personne après un exercice physique serait plus ciblée encore, car sa sueur dégage une bonne dose d’acide lactique, urique et ammoniaque. Un délice, semble-t-il !
Piquer pour se défendre
Du côté des guêpes et des abeilles, la piqûre sert plutôt de défense ou de protection pour leurs petits. Le venin irritant qu’elles injectent repousse l’agresseur. Si les guêpes peuvent infliger plusieurs piqûres, l’abeille ne pique qu’une seule fois, car son dard, un réservoir à venin semblable à un hameçon, restant accroché sous la peau, entraîne la mort de l’insecte.
Une guêpe ou une abeille ?
L’abeille est un insecte plutôt paisible qui ne piquera que si elle est attaquée. La guêpe est de nature plus agressive surtout si nous avons des mets sucrés près de nous. En plus, celle-ci peut piquer à plusieurs reprises ! La guêpe porte une robe noire et jaune clair alors que la robe de l’abeille est plutôt jaune et brune. La guêpe a bel et bien une « taille de guêpe » car son thorax se distingue très bien de son abdomen au contraire de l’abeille dont le corps est plutôt compact. Une autre façon rapide de les différencier : l’abeille a le corps poilu et celui de la guêpe est bien lisse !
Mouches noires, brûlots et « mouches à chevreuil »
Au contraire des dames précédentes, ces bestioles-ci nous mordent plutôt en arrachant un morceau de peau. Elles découpent la peau ou la déchirent à l’aide de minuscules stylets dentés pour y puiser du sang. La mouche noire femelle mord pour la même raison que la femelle moustique. Le brûlot, plus petit encore que la mouche noire, porte bien son nom, car bien que sa morsure soit minuscule, la douleur brûlante qu’elle provoque est étonnante. Et le vilain est si petit, presque invisible, qu’il peut même passer dans les trous des moustiquaires !
Quant à la vilaine mouche à chevreuil ou « frappe-à-bord », elle aussi se nourrit de notre sang afin d’alimenter ses oeufs. Et elle ne se gêne pas pour nous mordre avec ardeur. D’ailleurs, la morsure qu’elle pratique rapidement dès qu’elle se pose sur notre peau est parmi les plus douloureuses que ces petites bêtes ailées peuvent nous infliger !
L’origine du mot « maringouin » Le mot maringouin trouverait son origine dans une langue ancienne des côtes brésiliennes, le tupi-guarani. Des explorateurs français venus dans cette région infestée de moustiques auraient adopté le mot indigène mbarigui qui aurait muté en maringouin avec le temps.
Par Danielle Goyette
Camper au Québec 2021
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