Dans deux jours, cela fera un mois que nous avons entrepris le voyage inaugural de notre nouvelle Alto 2114. Pourtant, en si peu de temps, la distance parcourue dépasse déjà les 10 000 km. Ce concentré de jours et de kilomètres nous a permis non seulement de nous familiariser, mais aussi de maitriser les spécificités de ce nouveau milieu de vie. Aujourd’hui, il m’est donc possible de dresser un premier bilan provisoire de nos impressions et observations. Pour résumer en une phrase, je dirais que la lune de miel se poursuit et même s’intensifie.

Chaque jour, nous nous émerveillons de la luminosité qui règne à l’intérieur de cette caravane. Bien sûr, cette clarté est grandement redevable aux sept fenêtres de l’Alto, mais aussi au lanterneau que nous avons fait installer. La luminosité intérieure se trouve également amplifiée par la réverbération que produit l’aluminium de murs et du plafond.

Le volume impressionnant du rangement des coffres et des armoires est tel que même avec tous nos bagages habituels, il nous reste encore beaucoup d’espace en réserve.

En ce qui touche au couchage, une section modulaire offre trois configurations distinctes : lits jumeaux, lit grand format, ou un amalgame des deux. Michelle et moi avons d’ailleurs opté pour cet aménagement. Plutôt que d’utiliser les deux coussins transformant les lits jumeaux en un de grand format, nous préférons nous en tenir à un seul coussin, que l’on place à la hauteur des épaules. Ainsi, si l’un de nous deux veut se lever durant la nuit, il n’a pas à se glisser jusqu’au pied du lit, mais seulement à s’asseoir pour que ses pieds reposent sur le plancher.

Que dire aussi de la table à l’avant de la caravane, placée directement sous une grande fenêtre ouvrante et incurvée ? Pouvant facilement accueillir quatre convives, elle procure l’impression d’être attablé à une terrasse donnant sur un paysage qui change à chacun de nos arrêts.

Comme vous le constatez, l’expression lune de miel correspond vraiment à notre état.

En matière d’accessoires, cette caravane comporte la dernière innovation de la compagnie Truma en matière de chauffage. Le nom de cet appareil, Combi 6 Comfort plus, annonce bien sa double vocation. Avant tout un générateur d’air chaud, il intègre également une fonction chauffe-eau. Lorsque l’on est en mode autonome, il s’alimente au propane et quand on est branché, il peut passer à l’électricité ou conjuguer ces deux sources d’énergie. Un module de contrôle rétroéclairé fait office de thermostat et permet d’ajuster les différentes fonctions en fonction des besoins de l’utilisateur. Malgré ses pictogrammes facilement reconnaissables, il faut quand même un certain temps pour maitriser et exploiter la multiplicité des possibilités qu’offre ce module. Mais, au delà de ses performances, je retiens deux qualités exceptionnelles du Combi 6 Comfort Plus. La première est d’offrir une chaleur d’une régularité constante. Habituellement, les systèmes à air pulsé qui équipent la majorité des véhicules récréatifs ont besoin d’un différentiel important de température pour se mettre en marche ou cesser d’opérer. Il s’ensuit que les caravaniers passent continuellement du frisson à la transpiration. En maintenant une température constante, le Combi 6 procure un confort de très haut niveau.

Le second point qui caractérise cet appareil est son silence d’opération. Il faut en effet tendre l’oreille pour savoir s’il fonctionne ou non, un élément fort intéressant pour les caravaniers ayant le sommeil léger. Dans l’alto, quatre bouches d’à peine sept centimètres de diamètre parviennent à distribuer la chaleur uniformément dans le véhicule. À l’arrière, deux émergent des coffres latéraux, pointant vers le plafond dans les coins à la tête du lit. Deux autres, à hauteur du plancher, l’une près du coin repas et la dernière près de la porte d’entrée complètent la circulation de la chaleur.

Un autre point de l’Alto 2114 nous ayant particulièrement séduit tient à la présence de ses trois réservoirs — eau fraiche, eau grise et eau noire — beaucoup plus volumineux que ceux de notre précédent VR de classe B. Pour peu que l’on agisse de façon parcimonieuse dans la gestion de l’eau, l’autonomie réelle peut atteindre cinq jours à une semaine.

Ce portrait serait injuste si j’omettais de parler du comportement routier de l’Alto. Bien que pour ce premier voyage je n’avais pas trouvé indispensable d’installer un système répartiteur de poids sur les deux essieux du tracteur, j’ai été surpris de la docilité de cette caravane. Pourtant, nous avons rencontré en plusieurs occasions de fortes bourrasques contraires ou latérales, certaines atteignant jusqu’à 80 km/h. Certes, dans ces situations, comme également lorsqu’un poids lourd nous doublait, on pouvait ressentir une légère poussée contraire à notre axe de déplacement. Rien de périlleux toutefois. Il faut dire qu’un antilouvoiement électronique, installé avant notre départ, veillait au grain. J’aurai d’ailleurs l’occasion de revenir sur cet accessoire de façon plus détaillée dans un billet subséquent.

Finalement, un aussi long voyage impose d’aborder la question de la consommation en carburant. Même si les résultats qui suivent ont été obtenus avec une Mercedes GLK 250 à moteur diesel, je connais plusieurs caravaniers possédant une auto de même modèle qui attendent avec impatience ce qui suit.

Dans mon calcul, j’ai systématiquement isolé les distances parcourues en mode solo de celles réalisées en mode traction. En mode solo, la moyenne obtenue fut de 5,6 l/100 (40 mpg US ou 50,44 mpg impériaux). En mode traction, cette moyenne grimpa à 10,37 l/100 (22,68 mpg US ou 27,24 mpg impériaux). En mode combiné, cela donne donc 9,15 l/100 (25,7 mpg US ou 30,87 impériax), ce qui, somme toute, s’avère particulièrement bon. Je garde cependant l’espoir d’améliorer cette performance, d’autant plus que prochainement, nous aurons quitté les Rocheuses pour rouler dans la plaine ou les vents dominants devraient nous être favorables.

Comme à chaque semaine, ou presque je vous rappelle d’utiliser l’adresse suivante pour m’adresser vos commentaires ou questions s’éloignant du sujet du jour : plaquerre@campingcaravaningmag.ca.