Alors, on fait quoi ?
Rouler à bord d’un véhicule récréatif requiert des habiletés différentes de celles d’un simple conducteur automobile. Alors que la majorité des personnes au volant d’une auto vivent peu ou pas de stress à manoeuvrer leur engin, il en va différemment au volant d’un mastodonte, que ce soit une autocaravane, une caravane à sellette ou autre de voyage. Cette situation fait en sorte que, sur les terrains de camping, un des loisirs préférés des gens d’expérience consiste souvent à observer les néophytes qui peinent à stationner leur équipage. D’ailleurs, plusieurs de ces VR portent des cicatrices de leur maladresse.
Tout bon vendeur de VR le sait, le meilleur argument pour diminuer le degré d’anxiété et d’inquiétude d’un futur client consiste à le persuader que la bête, si grosse soit-elle, se conduit avec la facilité d’une automobile. Il est vrai que dans les deux cas, la boite de vitesse est automatique et, qu’aux pieds du conducteur, se retrouvent les deux mêmes pédales. «C’est pareil, mon homme, je te le garantis ! » Pourtant, même si l’individu au volant croit réussir à masquer sa nervosité, il est rare que la personne assise sur le siège du passager partage la même certitude. Mince consolation, rendu à destination, la pression retombe et tout rentre dans l’ordre… du moins jusqu’au prochain départ.
L’accident de Tadoussac a ramené d’une façon aussi spectaculaire que tragique l’importance de mieux encadrer la sécurité et la conduite des véhicules récréatifs. Actuellement, le monde du VR est digne du Far West. Chacun tente de faire son mieux avec un simple permis de conduire de classe 5.
Imposer une classe spéciale ou un permis de véhicule récréatif ne récolte pas grand votes de sympathie. Les marchands allèguent que cela ferait grandement chuter les ventes. Les agences de location pestent que leur clientèle disparaîtrait en fumée. Même les caravaniers — à l’exception de ceux possédant un permis de conduire pour véhicules lourds — s’y opposent souvent. « Voyons donc, j’conduis des VR depuis 10, 20, ou 40 ans, alors j’sais comment ça marche. J’ai pas besoin ce ça un permis spécial ».
Il est vrai qu’un permis de conduire spécifique aux VR causerait un choc culturel aux valeurs de caravaniers et polariserait les opinions. Pourtant, personne ne s’offusque de la nécessité de détenir un permis pour chevaucher une moto. Même posséder ou conduire un Spyder requiert une formation de plusieurs heures.
De son côté, la FQCC dispense une formation permettant d’apprivoiser les véhicules récréatifs. Toutes les personnes l’ayant suivie reconnaissent avoir énormément appris, développé des habiletés et, du même coup, avoir grandement augmenté leur confiance au volant. Mais voilà, si bénéfique soit-elle, l’initiative de la FQCC ne constitue pas une sanction des compétences acquises. À l’opposé, une classe spéciale de permis exige du conducteur de réussir un examen théorique et pratique pour accéder au privilège de conduire en toute légalité le véhicule de ses rêves.
Est-ce à dire que toutes les catégories de véhicules récréatifs devraient nécessiter un permis spécial ? Dans un monde idéal, peut-être, mais dans la réalité ce type de mesure mur à mur me semble pour le moins utopique. Les véhicules de classe B prouvent bien qu’un permis spécial n’est pas toujours nécessaire. Ces fourgonnettes sont de loin les VR qui s’apparentent aux automobiles. Obliger à d’obtenir un permis spécifique pour les conduire ne pourrait s’appliquer aux seuls caravaniers. Par souci de congruence, il faudrait alors étendre la mesure au peintre, à l’électricien ou au plombier qui s’en sert pour transporter ses outils. Un peu exagéré, avouons-le ! Fixer une longueur limite au-delà de laquelle un permis spécifique serait requis serait-il plus approprié ?
Les caravaniers de longue date auraient-ils la possibilité faire reconnaître leurs connaissances et leur expérience par un simple examen plutôt que d’être contraints à suivre un cours dont la majorité des éléments leur est déjà connue et maîtrisée ?
Qu’en serait-il des propriétaires de caravanes de voyage ou à sellette ? Seraient-ils traités différemment des autocaravaniers ? Dans leur cas, la longueur du véhicule serait-elle la norme menant à une classe de permis différente ? Existerait-il une différence entre une caravane à vocation récréative et une remorque ?
Comparativement à une autocaravane, les véhicules utilisés pour tracter des caravanes et de remorques présentent généralement plus de stabilité sur la route. Faudrait-il réserver ce permis spécial aux seuls conducteurs d’autocaravanes de classe A ou C excédant une certaine longueur en tenant compte du youyou ou non ?
Autant d’hypothèses intéressantes, mais oh combien complexes à discriminer et à gérer. Chacune générerait de multiples impacts : économiques (vente, location de VR, fréquentation des campings), pratiques (application de la règlementation, mesure des compétences, reconnaissance des acquis). Elles ont cependant un point en commun, toutes méritent une réflexion en profondeur.
En attendant que toutes les parties (MTQ, SAAQ, FQCC, caravaniers, détaillants de VR ou propriétaires de camping) trouvent un point d’entente, il est toutefois une mesure qui pourrait être instaurée rapidement et offrir une transition intéressante entre un encadrement plus rigide et le laisser-faire actuel.
Le laxisme des grands constructeurs d’autocaravanes A et C, la piètre qualité de ce que l’on nous propose, mais surtout la vulnérabilité du système de freinage sont des failles reconnues qui ne dupent plus personne. Une inspection annuelle des composantes mécaniques essentielles des véhicules récréatifs effectuée par la SAAQ et son réseau de mandataires constituerait déjà un pas énorme en matière prévention et de sécurité des caravaniers, de leurs passagers et, par ricochet, de tous les usagers de la route. Bien sûr, au départ, certains rouspèteraient à une telle mesure, mais après quelques années ou lorsqu’une défaillance potentielle aurait été diagnostiquée sur leur VR, ils en comprendraient l’utilité et changeraient sûrement d’avis.
Je vous rappelle de bien vouloir me faire parvenir vos commentaires ou questions qui ne se rapporteraient pas au sujet du jour à l’adresse suivante : plaquerre@campingcaravaningmag.ca
Aux lecteurs les plus matinaux, mes excuses. Hier soir, lorsque j’ai programmé le présent billet, j’ai commis une erreur par inattention. Alors que je réglais l’heure à 12 h 30 GMT, j’ai accidentellement inscrit l’heure dans la case du mois. Si, je n’avais pas vérifié que le billet était en ligne, vous auriez du attendre plusieurs mois avant de pouvoir le lire.
Un peu compliqué de passer un examen pratique avec un classe A ou classe C. Pour passer l’examen, une moto est mis à la disposition du conducteur. S’il échoue son examen de moto, il ne s’achètera pas de moto. Concernant les motorisés, il y en a tellement de modèles et de longueurs, diesel à 45 pieds ou à gaz à 26 pieds et même 25 pieds pour les petits classes C. Chaque marque à ses particularités quant à la conduite et tenue de route. C’est bien beau apprendre à reculer avec, mais c’est plus que ça. Certaines personnes sont très à l’aise avec un classe A alors que d’autres le sont avec un classe B+ ou C.
Qu’en sera-t-il pour les caravanes et caravanes à sellettes longues ou courtes?
De plus, un cours qu’il soit théorique ou pratique, ne sera pas une garantie que toutes les composantes sont en parfaite condition. Ce sera toujours comme actuellement selon le degré de responsabilité du propriétaire et malheureusement, il y aura comme pour les autos, des accidents qui auraient pu être évités.
Par contre, il pourrait y avoir des normes pour les poids et mesures que l’on tire, afin qu’on ne puisse voir encore et souvent des mauvais attelages qui mettront leur vie et la vie des autres en danger.
Je suis d’accord, il y a des gens qui devrait suivre un cours de conduite, MAIS il ne faut pas crier haut et fort qu’une des solutions serait une classe spéciale de permis, sommes-nous pas la province la plus taxée de l’Amérique, faudrait pas en plus être la seule avec un permis spécial …
Pour
Pour tout genre de permis de conduire, certains ont les dispositions naturelles de conduire avec facilité n’importe quel genre de véhicule tandis que d’autres ne devraient même pas avoir un permis de conduire de n’importe quelle classe !
De plus, avec l’âge avancé, il faut aussi avouer que certains perdent de leurs reflexes, que plusieurs conducteurs âgés ont des problèmes de mémoire ou autre et se mélange entre les deux pédales ! Imaginez ces mêmes conducteurs au volant d’un gros vr ! Ils deviennent des dangers publics !
Moi je serais d’avis de renforcer la surveillance et l’inspection des attelages et des autocaravanes, de cette façon nous serions à même de prévenir et de stopper les négligents.
Vous vous souvenez de l’accident d’autobus au Lac d’Argent à Eastman il y a plusieurs années ? Suite à cela les normes ont changé et tous les vieux bazous autobus et camions suite à leurs négligences d’entretien ont dû être retiré de la circulation. Même chose on a pu vérifier au respect et la conformité des charges et arrimages…
Pourquoi ne pas le faire pour les attelages caravanes, je suis sûr qu’on pourrait éviter plusieurs risques d’accidents juste là.
Je suis pour un inspection mécanique annuel, ça serais un bon départ
Pierre, l’inspection mécanique n’est que pour le véhicule, pourquoi pas un permis de catégorie 3 ou 1 dépendant de l’équipement dont tu es propriétaire !
Je passerais ce permis demain matin…
Pour déjà avoir manqué de frein avec un classe C, qui pourtant avait été vérifié de À à Z dans les jours précédents, suite à une défectuosité du maître-cylindre. Je me suis tiré en bon compte sans aucun dommage aux autres véhicules, ni à mon véhicule. Toutefois, je crois important de faire faire une vérification annuelle au moins une fois par année, même sur un véhicule récent.
En France et en Europe ça prends un permis différent pour tous les VR de 3500kg et plus. Test théorique et pratique différent. Ça semble être bien accepté par la grande majorité.
L’idée est bonne mais c’est un méchant panier de crabes. Quelle longueur réglementer pour un permis spécial, quel poids ou autre.
Tant qu’à y être pourquoi pas réglementer le tracteur de roulotte ou fifth wheel au lieu de laisser ça au bon « jugement » des utilisateurs.
Quand on fait a comparaison d’un chassis ou des freins d’un 1500 (F-150) vs un 2500 ou 3500 (F-250, F-350) on constate que la 2e catégorie est faite pour travailler fort; la 1e? Oui mais léger. Mais ça tire mon chum oui ça tire en masse.
Et pourquoi pas légiférer pour les tracteurs légers. Des petites autos qui tirent des petites roulottes mais quand même trop lourdes. Des petits VUS ou petites vans qui peuvent tirer 3,000 lbs mais qui tirent 5,000 lbs (pas de problème mon chum). Dans les deux cas faut pas faire de manœuvre ou de freinage d’urgence sinon……
Des dangers sur la route il y en a un voyage…..
Daniel Tremblay,
Vous avez raison sur l’acceptation sociale d’un permis spécial pour les véhicules dont la masse en charge excède 3 500 kg. Cette norme touche tous les véhicules, qu’ils soit commerciaux ou récréatifs.
De plus, depuis le 20 mai dernier, six mois avant qu’un VR atteigne ses 4 années de mise en service, son propriétaire doit l’amener dans un atelier accrédité pour qu’un contrôle technique confirme que le camping-car est en état de prendre la route. 133 points sont inspectés, ce qui peut signifier qu’au total 630 défaillances peuvent être détectées. Par la suite, ce contrôle doit être effectués tous les deux ans.
Tout propriétaire qui ne peut présenter la vignette attestant que son véhicule a subi l’inspection pourra obtenir une contravention et voir son VR remorqué.
Le premier point de la vérification porte sur la conformité du VR, de ses accessoires et appareils avec la fiche signalétique du fabricant. Conséquemment, un véhicule artisanal serait automatiquement recalé puisque son propriétaire ne pourrait certifier que son VR n’a jamais subi de tests de résistance comme y sont obligés les manufacturiers.
Un permis de classe vr comme certain le propose aurais t’ il permi d’ évité l’ accident?
Moi je ne crois pas.
Je pense qu’un permis spécial et une formation obligatoire sur les gros VR et les gros fifth wheel serait un plus. Ça aiderait pour la sécurité.
Est ce que ça aurait évité l’accident? On ne le sait pas . Mais ce que l’on sait c’est que la formation augmente nos habilités et nos capacités de conduire et en conséquence diminue mes risques d’accidents.
prenons l’example des fumeurs. On a tous entendu l’argument mon grand père a fumé toutes ca vit et il est mort à 80 ans…
Mais les statistiques prouvent que si tu fume pas tu augmente tes chances de survie à long terme.
C’est pareil pour la formation et des permis de conduire adéquat.. .
Entièrement d’accord avec votre propos.
En Ontario, je peux conduire tout équipement jusqu’à 10,000 kg. Plus que ça, permis de »chauffeur » ou poids lourd. Et c’est assez sévère, mon copain a manqué pour ne pas avoir placé les attaches du capot sur le camion. Il conduit un pusher de 40′. Il possède aussi sa classe »frein a air ».
Au Québec, un Prevost de 45 ‘ est une autocaravane, pas de restriction…