Alberta francophone – Rivière-la-Paix : Le nouveau pays
La région de Rivière-la-Paix, à 500 km au nord d’Edmonton, n’est pas une destination touristique classique. C’est un pays tout neuf où les francophones commencent à vouloir raconter leur jeune histoire.
Ils sont Albertains et fiers de ce qu’ils sont. Pour plusieurs, les racines familiales demeurent au Québec, mais ils ne vivent pas dans la nostalgie pour autant, même si certains retournent régulièrement au Québec durant les vacances. Maintenant, ils se dotent d’un début d’infrastructures touristiques et c’est aux Québécois à venir voir le pays qu’ils ont bâti.
Les oiseaux de McLennan
À mon arrivée à McLennan, autrefois la 3e plus importante communauté francophone en Alberta, je m’arrête d’abord au Centre d’interprétation et d’observation du lac Kimiwan. Aux abords de ce lac qui a dégagé de larges marais en s’asséchant progressivement, on a aménagé une longue passerelle qui permet de multiplier les points d’observation. Dans la grande région, on a noté la présence de plus de 220 espèces d’oiseaux, dont le Pélican blanc d’Amérique, la Mouette de Franklin et des échassiers comme les cigognes et les grands hérons. Mais on y voit surtout une grande variété de barboteurs. Le Centre d’interprétation présente ces volatiles en anglais seulement bien que la jeune responsable de l’endroit parle un français impeccable. Il est rare que l’on connaisse le nom des oiseaux dans les deux langues. La création de documents d’identification en français serait donc bienvenue. Cette initiative ne ferait pas qu’aider les ornithologues francophones, elle servirait aussi à affirmer la présence française à McLennan aux yeux des visiteurs.

Voisin du Centre d’interprétation, on trouve deux anciens wagons de train transformés en un petit musée ferroviaire. McLennan possède aussi une magnifique collection de murales historiques en plus d’une superbe église
Donnelly
Prochaine étape, Donnelly, un petit village de 375 personnes qui a la mémoire longue. On y trouve en effet la Société historique et généalogique de Smoky River qui a retracé les origines de toutes les familles francophones habitant la région de Rivière-la-Paix. Et comme ces racines plongent souvent jusqu’au Québec, il est amusant de se chercher de la parenté dans le coin ou de voir s’il y a des familles de chez nous qui sont parties ouvrir les terres en Alberta il y a 50 ou 100 ans. Avec l’aide de la conservatrice, Sophie Mercier, des gens comme Madame Pelletier ou Monsieur Maisonneuve, que j’ai rencontrés sur place, explorent et préservent la mémoire de cette institution unique. Raymond Maisonneuve, possède de plus une collection de vieux tracteurs très étonnante, dont un magnifique spécimen à vapeur installé à l’avant du Centre de généalogie. Il m’a conduit sur un de ses terrains où il conserve des dizaines de tracteurs, de véhicules, de machines agricoles et même de maisons qu’il a fait déménager pour les préserver. Voilà un collectionneur invétéré qui ne veut rien laisser échapper du passé.

Falher
Falher, la plus grosse municipalité du coin, démontre un esprit d’initiative peu commun. Tout en écoutant la radio française locale CKRP dans le VR, je découvre cet environnement caractéristique des prairies du nord avec le train et les silos, les puits de pétrole dans les champs, l’ancien élévateur à grain. La vieille gare, d’architecture typique, vient d’être restaurée et transformée en bureau d’information touristique et centre d’exposition. Au cœur de ce village qui s’affiche comme la capitale canadienne du miel (3 000 000 de livres de miel par année), on ne peut pas rater la plus grosse abeille au monde qui trône à 10 mètres du sol. À l’extérieur de l’agglomération, l’ancienne chapelle des pionniers, admirablement conservée, rappelle que le village a été érigé sur un autre site initialement puis déménagé à l’arrivée du train.
C’est Richard Primeau, un enseignant mordu d’histoire et de paléontologie, très impliqué dans le développement touristique de son milieu, qui m’a fait faire la grande tournée, de la chapelle jusqu’au centre de ski en passant par les plus beaux points de vue sur la rivière Smoky qui abonde en fossiles et recèle un énorme potentiel pour les adeptes de canotage.
Avant le coucher, j’ai eu droit aux splendeurs du coucher de soleil tardif sur la plaine et, si j’avais attendu la nuit, j’aurais peut-être pu admirer le spectacle des aurores boréales
Girouxville
Girouxville, à peine 300 habitants et un musée qui m’a grandement impressionné. Des villages qui se font un petit musée sympathique en ramassant des antiquités, il y en a plusieurs. Mais c’est une démarche muséologique systématique qui a été entreprise par le fondateur du musée de Girouxville. Il a recueilli plus de 6 000 pièces, dont un grand nombre d’objets extrêmement significatifs dans l’histoire du nord de l’Alberta. Certes, on se sent écrasé par la quantité d’exibits tant il y a en partout, des murs jusqu’aux plafonds, dans un dédale de salles. Toutes les pièces sont cependant regroupées sous une multitude de thèmes concernant l’environnement et la vie des pionniers. On y trouve de véritables trésors dont des éditions anciennes de dictionnaires en langue indienne. Une collection incroyable de crucifix que les missionnaires Oblats portaient sous leur ceinturon et dont certains sont tellement usés que le Christ y est méconnaissable. Des objets indiens ou religieux, des véhicules, des fossiles, des gramophones, des appareils photo… de tout et plus encore. Fascinant !

Je me suis dirigé en fin de journée vers la jolie petite ville de Peace River, toute contenue entre les rives escarpées de la rivière. C’est le centre administratif de la région et la ville de services où l’on retrouve tous les grands magasins, mais de l’autre côté du pont parce qu’il n’y a pas de place pour eux en ville. Il y a un musée, une piste cyclable qui longe la rivière et plusieurs campings.

Au départ de Peace River, c’est une longue route de plus de 700 km qui m’attend avant de voir poindre les Rocheuses à l’horizon.
Guides de voyage :
Ouest canadien, Ulysse, 29,95 $/www.guidesulysse.com
Fabuleux Ouest canadien, Ulysse, 29,95, un ouvrage très illustré.
bonjour je cherche un endroit comme celui ci pour y vivre en paix je ne sais pas comment my prendre pour trouver un loyer jai 66 ans jaime la peche courir les antiquitées jaimerais aller vivre dans votre coin de pays si il y a une place pour moi (loyer ) je suis retraité mais encore assez alerte esce quil y a un endroit ou je dois minformer pour un loyer ? jattend de vos nouvelles merci