Accident, soins et assurances
D’entrée de jeu, je tiens à vous remercier pour les nombreux témoignages de sympathie et de compassion reçus. Bien sûr, cela ne raccourcit en rien le temps de guérison d’une fracture, mais autant de chaleur rend ce processus plus tolérable.
Pour une rare fois, j’écris ce billet plus tôt qu’à l’habitude, jeudi soir, pour être plus précis. La raison en est fort simple. Normalement, demain après-midi, je serai probablement allongé sur le billard, où un orthopédiste s’affairera à installer une plaque de titane pour solidifier un des os de mon avant-bras. Assez parlé de moi.
En général, les caravaniers accordent beaucoup d’importance à la planification du trajet, à la réservation des emplacements de camping ou la détermination des activités. Cela tient au fait que ces éléments sont étroitement liés aux objectifs du voyage, tandis qu’une maladie imprévue ou un quelconque accident se rangent définitivement dans la colonne des indésirables. Pourtant…
Chacun s’entend sur la nécessité de se munir d’une couverture d’assurances adéquate lors des séjours à l’étranger, particulièrement aux États-Unis. Ici, tout le système des soins de santé repose dans les mains du secteur privé. La raison d’être de ces entreprises est donc de faire des profits par des services et des soins dispensés à leurs clients.
Lorsqu’un accident comme le mien se produit, la première salle d’urgence vous ouvre toute grande ses portes pour vous soigner. Certaines de ces cliniques affichent même leur attente en temps réel sur d’immenses panneaux publicitaires le long des grandes autoroutes : la concurrence est féroce.
Il existe une différence majeure entre les salles d’urgence étatsuniennes et celles du Québec. Chez nous, selon la gravité de l’état du blessé, il faut souvent patienter de longues heures avant d’accéder au médecin. Ici, l’attente est conditionnée par la présence de la couverture d’assurances.
Après s’être enquise de la raison de votre visite, la seconde question de l’infirmière au triage porte sur vos assurances. On justifie alors cet empressement du fait qu’une clinique d’urgence ne peut facturer un non-résident. Plus tard, alors que vous êtes encore allongé sur la table de soins, un employé administratif viendra répéter que vous ne pourrez quitter les lieux tant que l’établissement n’aura pas obtenu la certitude d’être payé.
Voilà pourquoi, dès qu’un incident vous amène à l’hosto, il est si impérieux de contacter son assureur immédiatement, avant même d’avoir obtenu quelques soins. L’assureur doit autoriser les soins avant qu’il n’accepte de les rembourser. À défaut de procéder de cette façon, vous devrez acquitter la facture vous-mêmes avant de quitter les lieux. Il vous sera toujours possible, par la suite de tenter de vous faire rembourser par votre assureur, mais les choses seront nettement plus compliquées.
Les assureurs font métier de transiger avec les hôpitaux et les cabinets de médecin. Ils sont rompus à la négociation, ce que nous ne sommes pas. Connaissant par cœur les tarifs remboursés par notre régime public d’assurance-maladie, ils prennent en charge toutes les démarches requises, ce qui apporte sécurité et apaisement à la personne malade. Leur seule exigence requiert qu’on communique avec eux à chacune des étapes liées à notre problème pour obtenir l’autorisation de continuer.
Je ne compte plus les fois où j’ai parlé à mon assureur cette semaine. Immédiatement après l’accident, alors que Michelle me conduisait à l’hôpital, le lendemain pour leur faire un compte rende de la visite et les informer que je devrais rencontrer un orthopédiste qui aurait à juger de la nécessité d’une chirurgie. Lundi, nouvel appel relatant mon impossibilité de joindre le chirurgien référé par l’urgentologue et leur demander assistance.
Mardi, confirmation d’un rendez-vous avec une orthopédiste pour le lendemain. Cette dernière, devant l’état de mon bras, me dirige vers un de ses collègues, spécialiste du poignet, du bras et de l’épaule. Appel à l’assureur pour faire autoriser cette nouvelle consultation.
Le spécialiste ayant pris la décision de m’opérer, je dois obtenir une autre autorisation de l’assureur. Et la chose se répète lorsque je reçois l’appel de l’hôpital me confirmant l’heure de l’intervention. Évidemment, lors de cet appel, on me précise qu’il en coûtera près de 5 000 $ et que cette somme devra être acquittée sur le champ.
La chirurgie aura lieu dans quelques heures et je ne sais pas encore si elle sera autorisée par l’assureur. Parait-il qu’on attend toujours le rapport médical attestant de sa nécessité. Je sens que je vais encore passer une nuit à tourner pour trouver une position confortable malgré mon bras douloureux et à me demander si l’autorisation arrivera à temps. Une nuit de rêve quoi !
Ajout, samedi 20 h : Comme prévue, la chirurgie de mon avant-bras a eu lieu avec succès, hier après-midi. Depuis, malgré les antidouleurs, je souffre beaucoup et tout m’est pénible. Le médecin m’avait prévenu que les deux premiers jours seraient intenses, mais que, par la suite, la douleur s’estomperait.
Bon courage, plus le temps avancera, plus la douleur s’amenuisera.
Les discussions, nécessaires, avec la compagnie d’assurance ont pris du temps mais, je crois, tout s’est déroulé assez rondement. Et c’est tant mieux.
Bon courage et prompt rétablissement.
Je ne suis pas surpris que la douleur soit plus grande après l’opération. C’est un traumatisme plus radical.
Il faudra maintenant penser à rester sur place tranquille un bon moment, car même s’il s’avérait possible de conduire le motorisé ainsi, involontairement le bras cassé sera sollicité. La douleur suivra.
C’est quand même assez étonnant de lire ce blogue ce matin dans les circonstances. Vous êtes un dur à cuire, aucun doute.
Bravo!
Bonne chance et bon retour au Quėbec.
prompt retablissement surtout prener soin de vous au plaisir de vous lire
Vraiment dommage pour votre accident, je vous souhaite prompt rétablissement. Autant profiter de votre mésaventure pour faire le point sur les assurances dans un article de la revue Camping caravaning. Par exemple lorsque je vais aux USA, j’utilise l’assurance voyage de ma carte de crédit. Est ce une bonne protection? C’est ce genre de questions qui peut être aborder dans l’article. Au plaisir de vous lire.
Monsieur Laquerre, vous êtes vraiment dévouer à la tâche, un vraie dur à cuir comme dit Denis Marcoux.
Prompt rétablissement
Je me joins à la cohorte : prompt rétablissement, cher Paul! Les bons voeux ne guérissent pas. Mais j’espère qu’ils rendront la convalescence moins pénible.
Merci; de partager tout cela avec nous et de nous informer sur l importance d avoir une bonne assurance mais laquelle prendre carte de credit ou autre assurance.Bon retour aux Quebec a vous deux et aux plaisir de vous lire.
Quel professionnalisme de votre part, tel ce reporteurau front blessé qui continue à relater ce qui ce déroule sous ses yeux, vous continuer à nous instruire et malgré ce passage pénible de votre périple, vous venez d’ajouter une autre corde à votre arc,qui était déjà bien remplie. Bravo, et bon repos.
Bon courage M. Laquerre. Pour les assurances (moi je suis assurée avec la Croix Bleue), j’ai pu moi aussi, il y a 2 ans, en vérifier le fonctionnement lorsque j’ai rencontré un problème avec l’un de mes yeux. Oui il faut communiquer avec eux souvent mais ils font un bon suivi et les paiements/remboursements se sont bien déroulés. C’est très agréable de pouvoir recevoir des soins rapidement contrairement à chez-nous…
Prompt rétablissement M. Laquerre. Ma conjointe a dejà fait une chute de vélo et elle s’était le péroné et le tibia… Mais bon… Comme vous le dites si bien, téléphonez rapidement à vos assurances pour obtenir les autorisations nécessaires… Et j’ai même rappelé pour contre vérifier… La facture monte très rapidement. Aujourd’hui nous faisons encore du vélo!
Vous avez été opéré après avoir reçu l’autorisation de votre compagnie d’assurance si je comprends bien. Avez vu dû payer pour les radiographies ou bien si vous avez dû avoir l’autorisation de votre compagnie d’assurance. Avez vous eu des frais à payer en quittant l’hôpital. Merci pour votre réponse.
Nicole
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