À vos marques, prêts…
Le sort en est jeté, mercredi matin, 15 juin, nous aurons quitté définitivement notre appartement pour devenir nomades. Considérant le tumulte associé aux préparatifs, ce changement de style de vie revêt une douce couleur de vacances à nos yeux. Fini les boites qu’il faut remplir de choses avant de les porter dans un petit cagibi loué, d’où ils attendront patiemment notre retour indéterminé.
En plus de ces préparatifs qui avalaient goulument les heures de la semaine, l’actualité se chargea des rares minutes restant encore inoccupées. Par trois fois durant la semaine, j’ai accordé des entrevues à des stations de radio se préoccupant de l’impact du prix de l’essence sur les caravaniers. Allaient-ils carrément écourter leurs projets de vacances, annuler leurs séjours, revoir leur itinéraire, diminuer le nombre de leurs escapades durant l’été, ou tour simplemetnt se départir de leur VR ?
Il est moments où j’ai l’impression que certains animateurs cherchent des sujets accrocheurs pour meubler leur temps d’antenne. Cinq ou dix minutes à effleurer un sujet qui gagnerait à être expliqué et nuancé et hop, merci, on passe à une publicité. Fini pour ce sujet, après la pause, on discutera de l’épineuse question qui consiste à déterminer si l’on mettre du du sel dans l’eau de sa piscine ou non.
Ne croyez pas que je sorte frustré des telles entrevues-minute, je connais trop la « game » pour m’en faire. Malgré tout, souvent, j’aimerais que l’on fouille un peu plus le sujet, que l’on aborde des moyens pour, par exemple, contrer l’effet dévastateur de la hausse du carburant sur le budget vacances des caravaniers.
À défaut d’avoir pu le faire en ondes, j’ai continué à réfléchir à la question longtemps après que le micro fut fermé. Aussi, ce matin, je reviens sur ce sujet et pour vous faire part de moyens de voyager sans laisser sa chemise à la pompe de la station-service. Vous en ferez ce que vous voudrez, mais au moins je vous aurai donné quelques pistes pour y arriver.
Trop souvent, la fébrilité dans laquelle nous plonge un voyage en VR longtemps attendu nous fait oublier certes éléments pourtant connus et répétés par les scientifiques et spécialistes de la conduite automobile. Mais commençons par le début.
Avant de crier et dénoncer que la hausse de carburant va presque obliger certains caravaniers à contracter une nouvelle hypothèque sur leur maison pour effectuer un voyage d’une, deux ou trois semaines, tentons un peu de cerner le coût réel de l’impact.
Bien sûr, la soudaineté de la hausse des prix nous a tout pris au dépourvu. Pourtant, avant cette explosion, plusieurs d’entre nous avaient déjà établi leur itinéraire, amorcé sa planification et réservé des emplacements de camping. Leur planification comprenait un montant réservé au carburant. Conséquemment, avec un litre de pétrole se détaillant à ± 2,50 $, il faut, pour bien mesurer le surplus à débourser, soustraire le prix auquel le litre se vendait avant la hausse, soit à peu de choses près, la montée du montant actuellement affiché à la pompe. Chaque litre que l’on verse dans le réservoir du VR rogne le budget du voyage de 1,25 $. Déjà, le drame diminue d’intensité.
Prenons maintenant un caravanier possédant une tente-caravane ou une petite roulotte, Alto ou Prolite, par exemple. Selon la vitesse, en remorquage, son tracteur de faible cylindrée consommera de 15 à 18 L/100 km. Si pour son projet de vacances ce caravanier a prévu rouler 500 km au total, l’impact de l’augmentation du prix du litre d’essence ajoutera environ une dépense réelle de 93,70 $ pour ses vacances. Si son voyage dure 14 jours, sa moyenne quotidienne n’en sera augmentée que de 6,69 $. Comme on le constate, il n’y a pas vraiment de quoi fouetter un chat.
Ouais, mais si le VR du caravanier consomme plus ou encore que la distance parcourue augmente, la dépense le fera aussi, direz-vous ! Vous avez raison, alors prenons un VR consommant 22 l/100 ou encore un autre à 30 l/100. Pour une distance égale (500 km), le premier verra sa moyenne quotidienne augmenter de 9,81 $ et, le second de 13,41 $. Pour la consommation la plus élevée, l’augmentation correspond à environ le coût d’un repas pour une personne au McDo.
Certes en doublant les kilomètres parcourus ou en le quadruplant (Montréal-Percé par exemple) l’impact de l’augmentation sur la moyenne quotidienne pourra, dans le pire des cas (30 l/100), atteindre 53,63 $.
Ces dépenses peuvent facilement être réduites si le conducteur calme ses ardeurs et réduit sa vitesse de croisière. En roulant à 100 km/h plutôt qu’à 120, il devra rouler 50 minutes de plus pour un voyage de 500 km, tout en réduisant son coût en essence de 20 %. Les études à cet égard sont très claires. D’ailleurs, je l’ai constaté personnellement, jeudi après-midi.
Ayant fait subir un traitement esthétique à mon VR chez Brillexperts à Saint-Zotique, j’ai été retardé de plus d’une heure alors que j’étais attendu pour une activité familiale à Longueuil. Évidemment, j’ai tenté de rattraper ce retard en appuyant sur le champignon et roulé à 120 sur le chemin du retour dans une circulation sans obstacle et enregistré une consommation de 15,1 l/100. Deux jours tôt, en allant porter mon véhicule à cet atelier, à 100 km/h, l’ordinateur de bord affichait une moyenne de 11,5 l/100 pour le même trajet en sens inverse.
Outre la réduction de la vitesse de croisière, il est également d’autres moyens pour contrer la hausse du prix au litre. Par exemple, plutôt que de freiner à la dernière minute lorsque l’on s’aperçoit que la circulation ralentit plus loin devant soi et d’accélérer avec vigueur lorsque l’élastique recommence à s’étirer, lever le pied de l’accélérateur et laisser le véhicule ralentir sous l’effet de la compression permettra d’économiser quelques gouttes du précieux liquide. Après, lorsque tout rentrera dans l’ordre, retrouver graduellement et calmement sa vitesse d’avant aura également un impact positif sur la consommation.
Si ce que je viens d’écrire ne vous convient pas, vous pouvez toujours continuer à rouler à fond la caisse, je vous regarderai me doubler. Sourire en coin, je me rappellerai les propos du philosophe français Alain, s’étonnant de voir tout le monde chercher à aller plus vite. Souvent, il disait avoir remarqué qu’un individu après avoir retranché dix minutes à la durée de son trajet en ayant roulé vite pour atteindre sa destination, n’hésitera pas, torse bombé, en perdre 20 ou 30 pour expliquer à un collègue comment il s’y est pris pour réaliser sa performance.
Chacun choisit ses combats… et ainsi va la vie !
Tellement! Je l’ai encore expérimenté en FDS alors que je roulais à la limite, plutôt mémère, avec ma vieille maman qui admirait le paysage sur une petite route de l’Estrie. Je me suis faite doubler par un pick up dans la voie de droite, réservée pour justement les gens qui tourne à droite. Nous sommes arrivés à la lumière l’un derrière l’autre. Je n’ai pu m’empêcher de lui faire des tatas, gros tata! Je me suis dit que le gaz n’était pas encore assez cher!!!
C’est la réflexion que Pierrôt et moi faisons aussi, ne pas regarder combien ça coûte de carburant mais en fait, regarder combien ça coûte de plus. S’il y a lieu, couper ailleurs, restos, campings, sorties…s’abonner à nuitée en VR, se préparer une bonne bouffe et faire du vélo!
Bonne vacances M. Laquerre, tout compte fait, ce ne sont plus des vacances. Les gens oublient vite. Pendant le confinement, il y a 1 an, alors qu’il nous était interdit de voyager, de rester en hôtel, d’aller au resto ou voir un spectacle et même de recevoir des membres de la famille à la maison, nous étions des millions à se dire : »quand on va avoir le droit de faire se qu’on veut de nouveau, plus rien ne m’arrêtera de vivre la vie comme je l’entend ». Maintenant que l’essence est à plus de 2$ le litre, plusieurs ont oublié ces voeux et s’empêchent de vivre pleinement leur vie pour à peine quelques dollars. Si jamais un nouveaux variants s’invite à l’automne et nous reconfine alors ces derniers se mordront les doigts d’avoir perdu un autre été de joies et de découvertes.
Bonjour M. Laquerre,
C’est tellement bien dit; savourer la vie en VR.
Petite question; présentement quelle sorte et quelle classe de VR avez-vous ?
Toutes de bonnes suggestions certes mais je ne trouve pas le sacrifice de rester au proche ou même à la maison trop demandant. Si je me promène et consomme de l’essence je fais partie du problème des prix élevés. J’ai déjà de beaux souvenirs de longs voyages qui étaient très abordables en comparaison à aujourd’hui, inflation oblige. Bien que l’on puisse gérer son budget en coupant dans les dépenses ici et là, je vois mal éviter musées, parcs, restaurants et autres frais d’accès une fois rendu en Alaska. J’attendrai donc soit pour avoir économisé plus ou pour que les prix se stabilisent avant de partir à l’aventure. D’ici là vous pouvez nous donner (les sédentaires forcés) un peu de crédit pour que votre essence ne coûte pas $4/ litre cet été.
Le diésel à 2.36$ litre, l’essence pour l’instant a 2.25$ environ , mes assurances 1600$, immatriculation pour 11 mois 999$, ca fait ch……r mais on en est rendu là, il est certain quand je mettrai du diésel je me sentirai frustré, par contre je penserai au plaisir de voyager de me sentir libre et j’essaierai de vivre au max le moment présent. Passez du bon temps et amusez vous! 🙂
Tout à fait exact! Sur 510 kms entre le Lac St-Jean et Longueuil avec mon Cadillac 4.9 litres si je roule à 115 je fait 9.66l/100 kms. Si je roule à 102/103 km/hr je fait 8.45.l/100kms. Une économie de 15 $ car il prends du 91. Et on arrive plus relax.
L’essence est l’un des problèmes pour les caravaniers nomades, il y a aussi la disponibilité des sites, le prix des accessoires VR qui ont explosés, sans parler des taux horaires de la m-o à l’entretien de ces joujoux. Sur la côte Nord selon les proprios de campings, les annulations sont importantes à cause du prix de l’essence. Personnellement cette année pour la 1èr fois de ma vie de caravanier je vais vivre l’expérience d’un saisonnier à St Michel de Bellechasse dans un magnifique terrain sur le bord du fleuve St-Laurent. On est tous propriétaires de nos terrains car c’est un parc privé bien aménagé, bien administré avec plein d’activités. Bon été à tous..
L’essence est l’un des problèmes pour les caravaniers nomades, il y a aussi la disponibilité des sites, le prix des accessoires VR qui ont explosés, sans parler des taux horaires de la m-o à l’entretien de ces joujoux. Sur la côte Nord selon les proprios de campings, les annulations sont importantes à cause du prix de l’essence. Personnellement cette année pour la 1èr fois de ma vie de caravanier je vais vivre l’expérience d’un saisonnier à St Michel de Bellechasse dans un magnifique terrain sur le bord du fleuve St-Laurent. On est tous propriétaires de nos terrains car c’est un parc privé bien aménagé, bien administré avec plein d’activités. Bon été à tous..