À s’en décrocher la mâchoire
L’Utah est un État époustouflant. Voilà pourquoi le titre de ce billet n’est vraiment pas exagéré. D’ailleurs, juste nommer cet État et déjà la mâchoire inférieure veut décrocher. Dites-le à voix haute, vous verrez que j’ai raison.
Blague à part, nous en sommes à notre deuxième voyage en Utah et l’émerveillement est encore plus intense qu’à notre première visite. Cet État, faut-il le rappeler, abrite les plus beaux des parcs nationaux étatsuniens. Zion, Bryce, Capitol Reef, Canyonlands, Arches, pour nommer les plus connus. À mon avis, ces parcs sont de beaucoup plus intéressants à visiter que le Grand Canyon. Bien sûr, il s’en trouvera pour dire le contraire, mais bon, c’est mon opinion.
Notre périple 2010 nous a conduits jusqu’à maintenant à Zion, Bryce et Capitol Reef. De ces trois parcs, nous n’avions visité que Bryce, il y a six ans passés. Zion a véritablement été mon coup de coeur. Contrairement à Bryce où nous surplombons l’horizon, les attractions et services de Zion sont dans le fond du canyon.
Très achalandé, ce parc qui ouvre au début d’avril offre aux visiteurs l’occasion de prendre une navette où un narrateur fournit plein de renseignements dans un langage très facile à comprendre. La clarté de ce que l’on entend repose aussi sur qualité des haut-parleurs, qui ne présentent pas le grésillement et le son nasillard des systèmes de diffusion sonore que l’on retrouve souvent dans ce genre de navette.
Certes, on peut toujours visiter ce parc à pied ou à vélo. Ce ne sont pas les sentiers qui manquent. Toutefois, la navette demeure le seul moyen d’avoir une réelle vue d’ensemble de Zion puisque la route qui sillonne le parc ne peut être empruntée par les automobiles. Gratuites, ces navettes arrêtent en de multiples endroits permettant aux visiteurs de descendre pour relaxer, faire un pique-nique, marcher un peu ou s’attarder devant une falaise particulièrement impressionnante.
Lorsque l’on voyage en véhicule récréatif, avant de parvenir au parc, il faut cependant se plier à une exigence que l’on prétend liée à la sécurité. La route qui traverse le parc comprend un tunnel d’environ 1,7 kilomètre, creusé à même la montagne. Ceux qui font un aller-retour aux installations du parc n’ont cependant pas à franchir ce tunnel. Officiellement, la largeur autorisée pour circuler dans le tunnel est de 94 pouces.
Aussi, à l’entrée du parc, un gardien nous demande si l’on a l’intention de traverser le tunnel. Dans le cas d’une réponse affirmative, il sort de sa guérite et vient mesurer la largeur du véhicule récréatif. Imaginez, il a mesuré l’Alto dont la largeur est inférieure à 80 pouces. Au lieu de prendre sa mesure au pare choc arrière, il a déroulé son ruban placé sur le sol à la hauteur des roues, est passé de l’autre côté de l’Alto pour l’ajuster à la limite extérieure du pneu. Puis, il est revenu à sa position initiale afin de prendre sa lecture. Comme efficacité, j’avais vu mieux.
Ayant constaté que nous respections la norme, il nous a ensuite demandé si l’on désirait un service d’escorte pour traverser le tunnel. Un service facturé à 15 $. Évidemment, j’ai décliné son offre en me disant que la façon dont ils dramatisent tout a de quoi attiser la paranoïa.
En arrivant au tunnel, la situation est devenue encore plus ridicule. Non seulement le tunnel est suffisamment large pour autoriser la circulation en double sens, mais la hauteur du tunnel excède de beaucoup la hauteur de tout véhicule récréatif ou autobus. Pour ajouter au drame, des contrôleurs, munis de radios bidirectionnelles, immobilisent les voitures et autorisent la circulation dans un seul sens en alternant après le passage d’une dizaine de voitures. Imaginez le pauvre naïf qui aurait requis les services d’une escorte. Bref, nos voisins ne changent pas, ils adorent jouer au cowboy et faire leur cinéma.
Malgré cet incident, je conseille grandement de ne pas se laisser impressionner par ces mesures et de traverser Zion en entier par la route 9. De toute façon, ce parc n’est pas très étendu et de l’autre côté, la nature continue à nous émerveiller pas l’immensité de son étendue désertique.
La semaine prochaine, Capitol Reef, Canyonlands et Arches.
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