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Un hiver en Floride

Lise et moi avons repris la route, cette fois pour la Floride. Après avoir parcouru l'Amérique du Nord pendant un an et demi, à bord de notre Grande bleue, nous voulons explorer le royaume des «snowbirds», que nous connaissons peu. Joignez-vous à nous pour ce nouveau périple.
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À la guerre comme à la guerre

Lise place la trappe à souris après l'avoir armée.

En ouvrant une porte d’armoire samedi dernier, Lise a entrevu une souris, qui a eu aussi peur qu’elle. Bien que nous ayons aussitôt calfeutré quelques trous, Miquette est restée colocataire. Dès la nuit suivante, elle est venue manger le poison que nous avions acheté spécialement pour elle. Nous espérions qu’elle apprécierait le festin mais sans le bien digérer.

Apparemment, elle avait un estomac d’acier, car elle a continué à nous rendre visite la nuit. Sitôt que nous étions au lit, elle s’empressait de dévorer les délices empoisonnés que nous lui laissions.

Après quatre jours de ce régime, la souris continuait à nous narguer. Nous avons donc décidé de passer aux grands moyens. Direction la quincaillerie, d’où nous sommes ressortis avec deux trappes.

Bien entendu, nous n’avons pas pris une décision aussi grave sans débattre longuement de ses implications morales. Étions-nous en situation de légitime défense et pouvions-nous entreprendre une guerre défensive? Certes, nous ne pouvions invoquer, comme un certain George W. Bush, que notre ennemi possédait des armes de destruction massive. Car enfin, il ne s’agissait que de petites crottes laissées ça et là. Reste que notre territoire était envahi, peut-être pas au point de parler d’invasion barbare, mais envahi tout de même.

Bref, nous avions deux trappes entre les mains. Encore fallait-il apprendre à s’en servir. Deux ou trois fois, on a failli recevoir le marteau sur les doigts en l’armant. C’est alors que Lise a eu une brillante idée : elle a sorti son iPad et trouvé une vidéo. Le démonstrateur y expliquait qu’en France, on utilisait du pain comme appât. Mais il ajoutait qu’en Amérique, où la purée de cacahuète est populaire, ça fonctionnait aussi très bien. Brillants, on a mis un peu de beurre d’arachide sur le pain. Je trouvais notre astuce si géniale que je me suis même dit qu’on pourrait la faire breveter.

On a donc installé les deux trappes et on est allés se coucher pas mal énervés. On s’est endormis quand même. Au milieu de la nuit, quand on s’est réveillés, notre coloc était passée. Elle avait mangé les deux appâts sans qu’une seule trappe se déclenche. Que s’était-il passé?

On a décidé de créer une commission d’enquête. On se serait cru au gouvernement. Sauf qu’on a trouvé plus vite la solution. Il faut dire qu’on a joint un expert, notre fils Étienne en personne, qui avait récemment eu maille à partir avec une famille de souris. Grâce à Skype, il nous a montré comment armer la trappe. Nous n’avions pas fixé la barre de retenue au bon endroit. Quand je vous disais, il y a quelques mois, que zéro plus zéro, eh bien ça fait zéro.

La nuit suivante, on arme le piège et on se met au lit. Dans le noir, blottis l’un contre l’autre, nos cœurs battent un peu vite. Notre invitée ne tarde pas. On l’entend grignoter le pain, puis bang, la guillotine se déclenche. On se dit : «C’est fait!» J’ouvre la lumière. La souris n’est pas dans la trappe. Elle est plutôt à côté, apparemment étourdie. Elle est d’ailleurs bien trop grosse pour le piège à mulot que nous avions acheté.

On commence à s’affoler. Lise a mis des gants, mais elle hésite à attraper une souris encore vivante. J’ouvre la porte en lui criant : «Prends le balai et fous-la dehors!» Mais dès que Miquette sent les poils du balai, elle reprend vie et file par le trou d’où elle est venue.

La scène, il faut bien le dire, était pénible. Il m’est revenu une réplique de La guerre des tuques : «La guerre, la guerre, c’est pas une raison pour se faire mal.» Malheureusement, la guerre, ça fait toujours mal.

Dépités, on s’est endormis péniblement et on s’est réveillés un peu déprimés. Lise était d’avis qu’il nous fallait une trappe à rats. Moi, je trouvais qu’on avait beau être des descendants des coureurs des bois, on n’avait pas l’étoffe des trappeurs. Je penchais plutôt pour l’empoisonnement.

Puis, j’ai eu l’idée de calfeutrer le trou par lequel Miquette s’était enfouie, en espérant que la barrière tiendra mieux que, jadis, la ligne Maginot. Nous en sommes là.

Chez les millionnaires de Mercedes

Ce n’est pas le seul pépin que nous ayons eu. En quittant Nashville, toujours samedi dernier, j’ai vu apparaître sur le tableau de bord un vilain témoin jaune. Inquiet, je prends tout de suite la première sortie. Le mode d’emploi indique qu’il s’agit de l’alerte de l’injection. Ce n’est peut-être pas grave, mais le guide conseille de se rendre chez un concessionnaire de Sprinter Mercedes. J’appelle à la FQCC pour savoir où il y en a un. Mais il n’y a pas de service le week-end. Et de toute façon, aucun concessionnaire n’est ouvert. Nous décidons de retourner au camping que nous venions de quitter en nous demandant si on n’avait pas la poisse.

Deux jours plus tard, quand on a repris la route, l’indicateur jaune était toujours allumé sur le tableau de bord, mais La grande bleue semblait se porter à merveille.

Nous sommes malgré tout arrêtés chez le concessionnaire Mercedes de Nashville. Très impressionnant! Nous étions là, tout menus et un peu intimidés, parmi ces millionnaires venus faire réparer ou entretenir leur voiture de luxe. Le garage lui-même était très classe, très chic et d’une propreté tout allemande. Tout reluisait. Surtout pas de mécanos crasseux et graisseux. Leur tenue était impeccable et leurs manières, idoines.

Pour ce qui est de notre autocaravane, l’emploi du temps était trop chargé pour qu’on la mette au banc d’essai. Il aurait fallu rester une semaine encore dans cette ville presque aussi froide que Québec.

Heureusement, le mécano venu nous voir nous a vite rassurés. Certes, il serait préférable, a-t-il dit, de faire vérifier notre véhicule en cours de route par un autre concessionnaire. Mais il n’y avait aucun risque à le conduire si l’indicateur ne se mettait pas à clignoter et si le moteur tournait bien.

On a beau avoir franchi 2500 kilomètres, le froid canadien nous a rattrapés jusque sur les bords du golf du Mexique.

L’hiver nous a rattrapés

L’autre grand souci de la semaine a été la température. J’ai célébré un peu vite la fin de l’hiver dans mon dernier carnet. Ça m’apprendra. On a beau avoir franchi 2500 kilomètres, le froid canadien nous a rattrapés jusque sur les bords du golf du Mexique. Certes, il n’a pas fait aussi froid à Nashville ou à Pensacola qu’à Saskatoon ou à Winnipeg. N’empêche que le mercure a chuté à tel point qu’il a fallu débrancher l’eau de l’autocaravane. Dans la ville du country, le froid a même été si vif que l’entrée d’eau de notre VR a gelé. On a craint un moment d’avoir déshivernisé trop vite. Mais un voisin, un bon Ontarien, est venu à la rescousse. Grâce à une petite chaufferette, l’eau, ô merveille, s’est remise à circuler.

Hier, le mercure a enfin grimpé jusqu’à 18 Celsius et les gels nocturnes semblent terminés. Bien sûr, ce n’est pas encore la canicule, tant s’en faut. Mais au moins, on ne grelotte plus et on n’aura plus à débrancher l’eau la nuit.

Le soleil était même radieux hier. Autour de La grande bleue, en quelques minutes, j’ai vu un cardinal, un geai bleu, une tourterelle, notre oiseau porte-bonheur, et plein d’autres volatiles que je ne saurais nommer. Tous se prenaient pour des chanteurs d’opéra. À tel point que même le vieux snowbird s’est mis à fredonner.

Lise vous fait ses amitiés. À samedi prochain.

9 réponses à À la guerre comme à la guerre

  • Dan dit :

    Étonnant qu’elle survive si bien au poison… Avez-vous envisagé la possibilité qu’il y en ait plus d’une?
    😉
    Bonne continuation!

  • ClaudeL dit :

    Parfois, je dis bien parfois, les trappes autocollantes sont efficaces. Idéalement les deux. Et bien situées sur leur route, c’est-à-dire collées sur un mur. Elle longent les murs les gueuses, Personnellement juste du beurre d’arachide.
    Mais j’adore votre façon de raconter.

  • Stéphane dit :

    Bonjour,le problème avec votre témoin lumineux c’était qu’elle genre de problème.Car à la fin août 2013 j’ai fait l’achat d’un solera de Forest River avec la même mécanique que la grande bleu,un sprinter de Mercedes.

    Je me suis dirigé vers cet mécanique car les commentaires étaient positifs pour la fiabilité du sprinter,mais depuis que je vous lis,votre tableau de bord s’allume comme un sapin de noël et cela me rassure pas pour cet achat.

    Puis au court de votre voyage si cela serais possible de savoir votre consommation du L/ 100 Km en diesel.Merci et bonne route avec la grande bleu.

  • Paul Roux dit :

    Stéphane, la mécanique du sprinter a une excellente réputation de fiabilité, et c’est sans doute justifié. Cela dit, les témoins lumineux sont peut-être hypersensibles. Au tout début, par exemple, le témoin de niveau d’huile s’est allumé parce que le mécano avait mis un peu trop d’huile.

    Pour ce qui est de la consommation, je n’ai pas encore fait la conversion en L/km. Cela dit, en 3000 km, presque essentiellement sur autoroute à 110 km/h, le sprinter a avalé environ 17 milles par galon américain. Un ajustement du système d’injection permettrait peut-être d’améliorer la performance.

  • Martin Bilodeau dit :

    Amenez-en des projets… et des (més)aventures!

    Je viens finalement de passer à travers tous les articles de votre blogue, les uns après les autres, que j’ai dévorés avec autant de satiété que lorsque je savoure un saumon rosé à point!
    En tout cas, oui je vous trouve courageux « d’oser » avec ce voyage, surtout, sans vous vexer, pour des personnes qui ne sont pas férues de mécanique, alors que nous serions portés à croire que pour réaliser tel voyage durant plusieurs mois une bonne connaissance s’impose… Mais objectivement il y a toujours moyen de se débrouiller, et en plus vous pouvez compter (vous avez compté) sur l’aide de bon samaritains!

    Mais lorsque la santé nous le permet — cette santé, on n’en parlera jamais, celle qui conditionne nos faits et gestes quotidiens –, et que la motivation nous habite, finalement qu’est-ce qui peut nous arrêter dans nos envies de sortir de nos sentiers battus, d’y rêver et donc de voyager de la sorte? Il faut dire que les voyages n’ont pas beaucoup de secret pour votre femme et vous, alors vous répondez à la question! Vos ambitions, et vos embûches, vous honorent!

    p.-s. M. Roux, est-ce que l’adresse «paul.roux@lapresse.ca» est encore valide? Si non, à quelle adresse peut-on vous joindre, au besoin? Vous pouvez m’écrire, le cas échéant, à «martin_bilodeau@hotmail.com»
    2. p.-s. Je tiens à vous dire que j’ai rajouté à ma liste de cadeaux de Noël votre Lexique des difficultés du français dans les médias, oui question de vous encourager 😉 mais aussi question de peaufiner mes connaissances des règles et autres notions en vue d’un futur emploi dans le domaine de la correction/révision/rédaction. Et si je ne le reçois pas, je vous confirme que je me le procurerai!

    Au plaisir et salutations @ vous deux!

    Martin

  • Ah! comme je vous envie! Je sais d’expérience que les pépins (de la souris au problème d’injection) passent et que le bonheur reste. Bonne suite, votre récit est passionnant, en attendant ma retraite et un gain à la LotoQ.

  • gerard dit :

    bonjour au sujet des souries , les souries adorent les crotte aux fromages

  • Paul Roux dit :

    Cher Martin, d’abord merci de ce beau témoignage. Pour ce qui est de l’adresse de courriel, il est plus facile maintenant de me joindre à paul.roux@live.ca. Je suis toujours heureux que les lecteurs me joignent.

  • Lise Corbeil dit :

    Nous vous souhaitons un beau voyage et beaucoup de belles aventures et rencontres.

    Nous sommes allés au Texas (au sud) en mars dernier et il commençait à faire plus chaud. Les écarts de température entre le jour et la nuit sont assez prononcés. Alors, si vous y allez avant, une petite laine est recommandée!

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