69 ans dans les sources chaudes

Nous avons passé les derniers jours à Manatee Springs, un parc d’État que fréquentent l’hiver, outre les Snowbirds, les lamantins, ces gros mammifères marins qui viennent se réchauffer dans les sources chaudes des lieux. «Les prochaines nuits seront froides, de sorte que vos chances d’en voir sont excellentes», nous avait dit avec optimisme la ranger à l’entrée. Mais on a eu beau se rendre aux sources plusieurs fois par jour, nous n’avons pas vu là le moindre lamantin.En désespoir de cause, nous nous sommes rendus à Fanning Springs, une vingtaine de kilomètres plus loin, où séjournent aussi les lamantins. Ils sont énormes, dit-on. Pourtant, je n’ai entrevu ni un bout de tête ni un bout de queue. J’ai vu cependant l’homme qui a vu l’homme qui a vu deux lamantins. Je ne plaisante pas. Deux minutes avant mon arrivée, ils étaient là, paraît-il, à se prélasser dans cette grande baignoire. L’homme l’a dit à quelqu’un, qui me l’a dit. Lise, qui me précédait, a d’ailleurs aperçu, de loin il est vrai, leurs dos.
Faute de lamantins, nous nous sommes baignés avec les poissons-chats. C’est une sensation très agréable de se plonger, au cœur de janvier, dans une eau plus chaude que l’air ambiant.
Après, nous sommes allés fêter mon anniversaire au camping autour d’une bouteille de Pouilly-Fuissé, que m’avaient apportée nos nouveaux amis Lise et Daniel, venus nous retrouver. C’est un jour de fête que je ne suis pas près d’oublier, à moins bien sûr que l’alzheimer ne vienne me jouer des tours.
Le lendemain, en retournant aux sources de Manatee Springs, Lise a été tentée de se baigner de nouveau. Mais nous avons aperçu un écriteau nous indiquant que des serpents d’eau pourraient nous accompagner. «Sachez les respecter», pouvait-on lire. Mais vont-ils nous respecter? me suis-je demandé avec un brin d’inquiétude.
«Une seule espèce est vénéneuse», ajoutait-on, sans doute pour nous rassurer. «Mais les autres peuvent mordre.» Ah bon! Très rassurant, en effet.
Nous en étions là, perdus dans nos réflexions, quand on a vu, sur l’autre rive, une autre inscription, nous avisant celle-là qu’il y avait des alligators dans les environs. On a beau savoir que ces déréglés de la mâchoire chassent surtout la nuit, ça nous a coupé toute envie de faire une saucette. D’autant plus qu’il faisait plus froid que la veille.
Un peu plus tôt, Daniel et Lise avaient pris la direction du Sud-Ouest. Nous les retrouverons à la fin du mois à Austin. Nous partirons ensuite en leur compagnie pour San Antonio. Puis, nous poursuivrons notre route tous les quatre vers Mission, où nous retrouverons Diana et Jean, un autre couple que nous avons connu en décembre.
Dire que nous nous craignions au début de ce voyage de nous retrouver un peu trop seuls. Or nous rencontrons des gens formidables. Le bonheur, je vous le répète, est sur la route.
Le carnet du caravanier
Nous sommes retournés chez Mercedes, deux fois plutôt qu’une. La première fois, c’était à Sarasota, où il fallait faire remplacer un phare borgne. Avant même que nous entrions, un jeune homme est venu nous demander très gentiment quel était notre souci. Nous lui avons montré le phare. Il est rapidement revenu avec une ampoule halogène. La grande bleue avait retrouvé toute sa vue.
La seconde, c’était encore une fois à Tampa. La lampe témoin jaune s’était en effet rallumée. Je n’en étais pas très heureux. Je l’ai écrit à Dave, responsable de notre dossier. Il a tout de suite répondu : «Venez. Nous réglerons le problème une fois pour toutes gratuitement.» Nous y sommes allés. Non seulement la réparation ne nous a rien coûté, mais on nous a même remboursé la réparation du mois précédent, Mercedes ayant estimé que tout cela était couvert par la garantie. Et en prime, notre autocaravane a eu droit de nouveau à un grand lavage.
Je le mentionne pour rassurer les lecteurs qui ont des sprinters Mercedes et qui s’inquiétaient de nos ennuis mécaniques. Primo, ces pépins étaient mineurs. Secundo, les concessionnaires sont nombreux aux États-Unis. Tertio, le service y est excellent. Quatro, ils ne snobent pas les caravaniers. Pendant que nous étions à Tampa, nous en avons d’ailleurs vu trois autres autocaravanes entre les mains expertes des mécanos.
Lise vous fait ses amitiés. On se revoit samedi prochain. En attendant, si le cœur vous en dit, n’hésitez pas à m’écrire.
Ah! Ces springs que nous aimons tant! J’aurais cru qu’il y avait des lamantins à cette période-ci de l’année… bizarre…bizarre…
Nous, nous y allons en avril alors c’est certain qu’il n’y en a plus. 2 fois, nous avons fêté notre anniversaire de mariage au Manatee Springs.
L’endroit où nous avons vu le plus de ces grosses vaches de mer, c’est au Manatee Viewing Center à Appollo Beach. C’est laid sans bon sens pour s’y rendre mais ça vaut la peine pour quiconque veut en voir.
Bonne continuation de voyage!
C’est fait cher Paul… La Presse ne veut pas réagir alors nous sommes plusieurs à vouloir poursuivre ce que vous avez si bien mené au cours des dernières années. Pendant que vous parcourerai les routes de l’Amérique nous tenterons de nous retrouvez collectivement autour de ce qui nous passionne: le tennis. Espérant vous lire à l’occasion sur le même sujet bien sûr. Bonne route!!!!!!!
http://asdutennis.wordpress.com/
L’adresse est temporaire car nous comptons bien faire revivre Court Central avec une adresse enregistrée lorsque l’opération sera bien en place et avec la certitude qu’elle survivra… J’ai pris sur moi de publier l’une de vos photos. Si ça vous embête n’hésitez pas à me le dire et je la retirerai bien sûr. À bientôt!!!
Bonjour,
Nous lisons attentivement votre blogue à chaque semaine que nous trouvons très intéressant. Nous serons, mon mari et moi, snowbirds dans 2 ans. Nous aimerions savoir ce qui a motivé le choix d’un Mercedes Sprinter au lieu de tracter une roulotte, une caravane à sellette, ou tout autre véhicule récréatif.
Bonne continuation et merci de prendre le temps de parler de votre vie sur la route!
France
Guy, ça ne m’embête pas du tout, au contraire. Sur votre blogue, je vous ai félicité et souhaité longue vie à ce carnet. J’y participerai à l’occasion. Bonne chance!
Personnellement, je n’avais aucune envie de conduire une caravane à sellette ou une grosse classe A. J’ai opté pour une autocaravane de classe B+, car ce type de véhicule constitue, à mon sens, un bon compromis en matière de confort et de maniabilité. Cela dit, pourquoi le Mercedes Sprinter? Je n’avais pas beaucoup aimé mon expérience précédente avec un véhicule monté sur un châssis Ford. Les autocaravanes montées sur un châssis Mercedes sont chères, il est vrai, mais quel rendement et quelle tenue de route! Je suis très content de notre Leisure Unity. J’aime beaucoup aussi la Navion G d’Itasca et le View G de Winnebago.